De l’économie écologique

Par Gabriel Banon

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a offert la tribune de l’ONU à la jeune suédoise, Greta Thunberg, haut-parleur de ses parents, des militants écologiques inaudibles. Elle a accusé la terre entière de lui avoir volé son enfance, diantre, elle a raison, sa place est en classe, à l’école. Ses parents devraient être poursuivis pour exploitation éhontée de la naïveté de leur fille.

Les écologistes adorent pronostiquer le pire. En 1974, René Dumont, premier candidat vert à une présidentielle française, affirmait qu’on allait manquer d’eau très bientôt. Pour les années 1980, on allait avoir une hécatombe planétaire de cancers de la peau, dus au trou de la couche d’ozone (qui s’est naturellement rebouchée depuis). En 1989, le bureau de l’environnement des Nations unies annonçait la disparition des Maldives, les Seychelles et les Pays-Bas, engloutis par les flots, pour l’an 2000. L’urgence climatique est réelle, mais ne transformons pas l’écologie en une nouvelle religion millénariste.

Mais que sait-on de l’économie écologique ? Elle en est à ses débuts, et développe nombre de théories que d’aucuns considèrent utopiques. En fait, elle est peu connue des économistes, peu d’entre eux se sont penchés sur ce domaine. Pour certains observateurs écologistes, nous entrons dans une crise écologique et sociale sans précédent historique, pouvant aller jusqu’à un « effondrement » humain mondial. Rien que cela ! Ils jugent que si la prise de conscience tarde, c’est parce que les manifestations de cette crise restent limitées, surtout pour les catégories dominantes et dans les pays riches.

Pour eux, les solutions existent mais heurtent de front les intérêts privés à court terme. La logique de la mondialisation financière et l’avidité consumériste ne militent pas pour une prise de conscience universelle des problèmes écologiques.

Plusieurs écologistes, et pas des moindres, ont fait fortune sur ce thème. Le plus connu d’entre eux est l’icône française auto-proclamée, Nicolas Hulot.

L’économie écologiste se veut être une branche de l’Économie en interface avec l’écologie. Ses hérauts affirment que la nature n’est pas soluble dans le marché, un peu absconde comme déclaration.

La sphère écologique serait intégrée dans un système plus grand, la biosphère, dont elle dépend. C’est sur ce socle commun que se construit, actuellement, un champ de recherche au croisement des sciences de la vie et des sciences sociales.

Il va être intéressant de voir si ces recherches vont pouvoir guider l’action des opérateurs économiques, publics et privés.

Assurer un développement durable, le rêve de tout acteur économique, pour cela, il faudra pouvoir concilier progrès économique, justice sociale et préservation de l’environnement. Pour nombre d’économistes, c’est la quadrature du cercle.

L’économie écologiste a un caractère résolument holistique et transdisciplinaire, mais il faut qu’elle surmonte les barrières existantes entre les disciplines scientifiques.
In fine, son but, apparemment utopique, est de parvenir à isoler stabilité économique et croissance, tout en restant à l’intérieur de l’échelle écologique.

L’économie écologiste fait appel à différents « capitaux », naturel, social, culturel et humain, avec lesquelles elle entend atteindre ses objectifs : un cadre durable assurant une distribution juste des ressources et une allocation efficace de ces ressources.

Pour cela, il faudra faire appel aux financiers pour assurer les investissements nécessaires dans les technologies nouvelles et les besoins d’amélioration des écosystèmes. D’autres investissements importants ne pourront pas être assurés seulement par le discours écologiste : l’éducation, les infrastructures publiques, l’efficacité énergétique. Les écolos, qui ont réponse à tout, déclarent qu’on fera appel aux fonds privés !

Leur objectif est de répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures. Comment ? La question est sans réponse pour le moment.
Mais les réalités économiques amènent les dirigeants politiques à prioriser le présent devant la hantise de cette récession qui, aujourd’hui, pointe son nez.

Oui, une économie écologiste est en train de se mettre en place. Cette écologie est en fait avalée et digérée par le capitalisme qui s’ouvre ainsi que d’autres secteurs de profitabilité.
L’Économie n’est ni de droite ni de gauche, elle a ses propres lois et fait fi des régimes politiques dans lesquels elle s’exprime. L’écologie, le Bio ne sont que des nouveaux marchés comme les autres et obéissent eux aussi à des règles et contraintes.

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