Débrayage : Les futurs ingénieurs haussent le ton

Malgré la pandémie, ils sont en débrayage et ils manifestent leur mécontentement des conditions de la formation. Les étudiants ingénieurs, représentés par la Commission nationale des étudiants ENSA du Maroc, prévoient de mener des contestations du 7 au 20 décembre et déposeront une pétition nationale, le 21 du mois en cours.

Le réseau des ENSA au Maroc compte plus de 7000 étudiants qui viennent d’observer une deuxième grève nationale du 2 au 5 décembre et des manifestations qui seront orchestrées au sein de plusieurs centres du 7 au 20 décembre. Ces grévistes contestent l’absence de réactivité des autorités compétentes quant à leurs revendications exprimées au mois de novembre et disent ne rien lâcher tant que leurs revendications ne sont pas prises en considération. Jusqu’à présent, aucun retour de la part du Ministère de tutelle ne leur a été parvenu.

Parmi les doléances exprimées par la Commission nationale des étudiants ENSA : Accorder la priorité au renforcement de la qualité de la formation dans les établissements existants et réintroduire le concours écrit dans l’accès aux études d’ingénierie. Cette Commission réclame également la rationalisation des places prévues pour les étudiants  ENSA en fonction des moyens logistiques de ces établissements.

Selon les explications d’un représentant de cette Commission, « ces manifestations font suite à une décision ministérielle, portant sur l’inauguration de deux nouveaux établissements relevant du réseau ENSA et qui seront établis à Sidi Ifni et à Meknès. En gros, nous ne sommes pas contre l’inauguration de ces deux établissements, mais les conditions actuelles ne le permettent pas, surtout qu’il y a énormément de problèmes au niveau des écoles ENSA». Ces étudiants rejettent catégoriquement la construction d’un nouvel établissement national des sciences appliquées, à l’heure où les établissements existants ne disposent pas des conditions élémentaires pour assurer une formation d’ingénieur de qualité et connaissent de nombreux problèmes liés à l’effectif et le manque de matériaux.

En revanche, ils demandent à ce que les budgets alloués pour la création de nouveaux établissements soient réorientés vers le renforcement des structures existantes. Pour ces futurs ingénieurs, « le fait d’augmenter le nombre de ces établissements ne fera que porter atteinte à l’image de ces écoles et le diplôme n’aura plus la même valeur. Sachant que les derniers établissements inaugurés connaissent une dégradation flagrante des conditions de la formation ».

Pour sa part, l’Union des Ingénieurs marocains a manifesté son soutien à la cause de ces étudiants et envoyé une lettre au ministre de l’Enseignement supérieur et au Chef du gouvernement à travers laquelle elle les épaule et insiste sur leurs revendications.

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