Déconfinement : Le Maroc s’appuiera-t-il sur l’approche régionale ?

Alors que plusieurs pays voisins ont entamé la troisième phase du déconfinement, rouvrant les cafés, les restaurants et autorisant les déplacements professionnels pour une reprise efficace, le Maroc a adopté, de son côté, l’approche sectorielle en déconfinant d’abord, les secteurs économiques. Aucune décision n’est encore prise sur les mesures et les procédures liées à la levée définitive ou progressive de l’état d’urgence et avec l’incertitude qui ne favorise pas le déconfinement, en ces temps, le Royaume se dirige-t-il vers une approche régionale ?

D’après une analyse cartographique du HCP sur le potentiel des risques favorisant la transmission du coronavirus, il s’est avéré que sur les 7532 personnes atteintes (confirmées positives), 86% proviennent des cinq régions les plus denses du Maroc, soit près de neuf cas sur dix. Il s’agit des régions de Casablanca-Settat (32,6%), Marrakech-Safi (17,6%), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (13,8%), Fès-Meknès (13,2%) et Rabat-Salé-Kénitra (9,2%). « Par ailleurs, c’est aussi ces régions qui affichent des concentrations de leurs populations actives oeuvrant dans le secteur industriel (supérieures à 12%). Or ces activités se trouvent principalement dans les zones urbaines qui se caractérisent également par de fortes densités démographiques », précise la note du HCP.

Casablanca est en tête des villes les plus infestées par la Covid-19

A quelques jours avant l’annonce de la levée ou non de l’état d’urgence, la région de Casablanca-Settat risque la prolongation du confinement avec l’augmentation continue du nombre de cas enregistrés jusqu’au jour d’aujourd’hui. Avec plus de 30% de cas confirmés, la région de Casablanca reste au premier rang des régions les plus infestées par la Covid- 19 au Maroc.

La région de Fès-Meknès, déconfinée ?

La région de Fès-Meknès a enregistré plus de 12% de contaminations, poussant les autorités locales à barricader toutes les entrées et les sorties des quartiers de la ville. Notons qu’après plusieurs visites de terrain dans les régions de Casablanca, Rabat, Mohammedia,… le directeur général de la sûreté nationale (DGSN) et de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Abdellatif Hammouchi vient de se déplacer à Fès pour se renseigner et veiller au respect des restrictions du confinement dans la ville. Actuellement, la région de Fès-Meknès connaît un desserrage du confinement, et en observant les différents quartiers populaires de la ville de Fès, comme Bendebbab, Bensouda, Ain Haroun,…, on réalise que le risque d’une deuxième vague du virus est toujours présent, même si les cas contaminés sont en baisse remarquable. La preuve est que les gens ne respectent plus les restrictions imposées, à savoir le non-port des bavettes, le non-respect des règles de distanciation,…

Aujourd’hui, on peut dire que le Maroc a réussi à mettre la situation épidémiologique sous contrôle, même si la compréhension des ″règles″ qui régissent la circulation de la Covid-19, ne sera pas encore possible, qu’après un certain temps (des mois ou peut-être même des années), selon le Pr. EL KACIMI ALAOUI Aziz, ainsi que le risque de l’apparition de nouveaux foyers est très grand. Dans cette optique, le gouvernement marocain est sur la voie de redressement, préparant des plans de déconfinement progressif avec des mesures sectorielles. D’ici le 10 juin, le Maroc devrait se diriger vers une approche progressive et régionale, selon des politiciens, permettant une protection efficace des différentes villes qui ont réussi l’endiguement de la propagation de la Covid-19.

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