Décrispation en Côte d’Ivoire : Guillaume Soro intègre la direction du RDR

De notre correspondant Othmane Semlali

Le feuilleton de « crispation » et de « brouille » entre le président ivoirien, Alassane Ouattara et celui qui était son dauphin constitutionnel d’avant la IIIème république, Guillaume Kigbafori Soro semble toucher à sa fin.

Après une brillante et décontractée apparition de Soro aux côtés d’Ouattara, le sourire tracé dans les visages des deux personnalités, lors de l’ouverture officielle le 17 novembre à Abidjan, du Salon International de l’Agriculture et des Ressources Animales (SARA), le patron de l’Assemblée nationale (PAN) vient d’intégrer tout récemment, la direction du Rassemblement des Républicains (RDR), le parti présidentiel, en tant que vice-président chargé de la région de Tchologo (extrême- nord), son fief traditionnel.   

Le 21 novembre, la présidente du RDR, Mme Henriette Dagri Diabaté, nommée en septembre dernier à la tête de cette formation politique, par le président Ouattara, a publié la liste des nouveaux vice-présidents du parti, quelques 33 personnalités, avec en tête de liste, selon un ordre protocolaire strict, de Guillaume Soro, pourtant absent lors du Congrès National du parti tenu, les 09 et 10 décembre à Abidjan. Une absence justifiée par le PAN, par le fait qu’il n’a pas été associé aux préparatifs.

La liste est bel et bien soumise par Henriette Dagri Diabaté, à la validation d’Alassane Ouattara, ce qui constitue pour nombre d’analystes, un dégel de la discorde qui régnait, un petit temps soit-il, entre deux hommes qui ne se parlaient plus depuis des mois, pour une divergence de vue sur la question de l’alternance en 2020 et pour des éventuelles prétentions présidentielles qu’aurait affichées Soro.

Absent de la Côte d’Ivoire pendant plus de deux mois, Soro avait décidé enfin de briser le silence et d’aller voir Alassane Ouattara, lors d’une rencontre tenue le 3 novembre 2017. Une rencontre dont aucune information sur le contenu n’a filtré, et qui fait suite à un changement d’attitude du président ivoirien lorsqu’il a déclaré que ses relations avec le président de l’assemblée nationale sont « bonnes ».

S’agit-il d’une tentative de consolation en plaçant Soro en tête de liste avant même, Amadou Gon Coulibaly, lui aussi vice-président du RDR, et qui sur le terrain occupe le poste de premier ministre, alors même que dans l’actuelle équipe gouvernementale en exercice, Soro ne dispose d’aucun proche ?

Aussi faut-il le signaler que sur la liste des 33 vice-présidents, figure le petit frère du locataire du Palais d’Abidjan, Birahima Téné Ouattara, auquel on a confié aussi le titre de vice-président chargé de la région de Tchologo.

Autre remarque pertinente, en application de la proche genre, sur les 33 vice-présidents nommés, on note 7 femmes seulement après la nomination par Alassane Ouattara de Mme Henriette Dagri Diabaté, en tant que présidente du RDR, et Kandia Camara au poste de secrétaire général du Parti.

On constate également l’absence de jeunes dans cette liste dominée par les ténors et doyens du parti, avec seulement Mamadou Touré (41 ans), Guillaume Soro (45 ans), ou encore Hamed Bakayoko (52 ans) qui occupe le seul ministre d’Etat dans l’actuel gouvernement et auquel on a confié le département de la Défense.

Dernière remarque au terme du Congrès national du RDR tenu en septembre 2017 à Abidjan, ADO (Alassane Dramane Ouattara), évoquant les statuts du parti, avait indiqué que la liste des vice-présidents comprendra 20, avant de revenir deux mois après pour communiquer 33 noms.

Aussi, faut-il le rappeler, la nomination de Soro dans l’équipe de la direction du RDR, intervient alors que son directeur de protocole, Souleymane Kamagaté, dit : « Soul to Soul » est toujours sous mandat de dépôt à la prison d’Abidjan pour tentative de déstabilisation de la sécurité de l’Etat, suite à la découverte lors de la mutinerie de militaires à Bouaké, d’une cache d’armes dans son domicile.

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