Des Marocains accusent des sociétés françaises d’esclavage

Par Khadija Skalli

Le Conseil des prud’hommes d’Arles en France devra statuer le 16 mai sur l’affaire opposant cinq Marocains à l’agence d’intérim espagnol « Laboral Terra » et à huit entreprises françaises ayant recours à leurs services. Les plaignants accusent ces sociétés « d’esclavage ».

Le litige opposant cinq Marocains à l’agence d’intérim espagnol « Laboral Terra » et à huit entreprises françaises ayant recours à leurs services, continue de défrayer la chronique. Une nouvelle audience au Conseil des prud’hommes d’Arles en France aura lieu en mai prochain pour statuer sur cette affaire qui pointe de son doigt accusateur les « mauvaises » conditions de travail qualifiées « d’esclavage ».

Le conseil de prud’hommes, une juridiction spécialisée chargée de juger les litiges liés au contrat de travail, devait rendre sa décision le 11 mars. Toutefois, le jugement a été renvoyé, pour la troisième fois, au 16 mai, précise lefigaro.fr

Les cinq Marocains, trois femmes et deux hommes, travaillaient, via la société d’intérim espagnole « Laboral Terra » basée à Castellon au nord-est de l’Espagne, dans des exploitations agricoles dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et le Gard en France. Ces travailleurs agricoles détachés se disent victimes « d’esclavage ». Ils pointent du doigt la société d’intérim espagnole mais aussi les entreprises françaises ayant eu recours à leurs services de 2012 à 2017.

Heures supplémentaires, primes de précarité et congés non payés, accident du travail non déclaré, absence de repos hebdomadaire…les plaignants dénoncent des conditions de travail infâmes.

Le syndicat CGT Avignon, qui soutient ces travailleurs marocains, se porte partie civile dans cette affaire.

L’avocat des plaignants demande pour chacun la requalification de leur contrat de travail en contrat à durée indéterminée (CDI), le versement de 13.800 euros de rappels sur salaires, 37.000 euros d’indemnités et 6.500 euros de dommages et intérêts pour « marchandage » et « prêt illicite de main d’œuvre ».

De son côté, la société d’intérim se défend. « L’adresse des salariés était en Espagne, leur contrat de travail rédigé en langue espagnole et régi selon des textes de loi espagnols », plaide l’avocate de l’entreprise, rapporte l’AFP.

Interrogé sur le logement en France des salariés, le représentant de Laboral Terra a précisé aux conseillers rapporteurs des prud’hommes qu’il trouvait « les ouvriers en France et qu’il ne les ramenait pas de l’Espagne » et qu’il n’y avait donc pas d’indemnité pour le logement. A suivre !

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