Des mensonges pathétiques de Tebboune, du doute méthodique de Blinken et de la vérité sur la « guerre des sables »

Après Boumediene, et ses successeurs , appuyés sur des quidam chamarrés comme les généraux Mediene, Nezzar et autres, ce fut au tour des Gaïd Salah et Saïd Chengriha de reprendre le « témoin » dans la course folle de dénigrement du Maroc. Abdelmajid Tebboune, inscrit dans la tradition d’un mensonge d’Etat, a bien entendu essayé de fourvoyer le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken en recourant à un lamento pathétique, s’efforçant d’accabler le Royaume du Maroc sans succès.

Voilà quarante neuf ans maintenant que le gouvernement algérien – toutes composantes successives, ses dirigeants et ses acteurs – se distingue par une immuable attitude et une seule : l’hostilité au Maroc. Depuis la création en mai 1973 du polisario à Zouerate en Mauritanie par les services conjoints de Franco et de Boumediene, la volonté de barrer la route au Royaume du Maroc en l’empêchant de récupérer son Sahara était d’autant plus affichée qu’elle se caractérisait entre autres par un flagrant paradoxe et une ignominieuse hypocrisie : comment le régime de Boumediene qui jouait au parangon du socialisme et du défenseur du socialisme pouvait-il s’acoquiner avec un régime franquiste fasciste et colonial ? Le mois de mai 1973 a constitué donc le lâche aboutissement de cette collusion contre nature, cristallisée par la haine contre notre pays.

Elle est à la fois sa « règle d’or » et le principe fondateur de sa diplomatie, vouée à tout bout à champ à détruire notre pays, à saboter ses efforts de paix et à déstabiliser ses institutions. Las ! Il est devenu quasiment fastidieux de rappeler les soutiens multiples et précieux que le peuple marocain, à diverses étapes de l’histoire du peuple algérien – notamment pendant la guerre de libération – a déployés. Et comment, paradoxalement, il a été « remercié » par une illustrissime ingratitude du pouvoir algérien et surtout une haine sans nom manifestée ad-hominem au quotidien. Le pouvoir algérien , fût-il civil, procède de l’armée qui en est la véritable tenante et la seule force qui , les pressions et manipulations aidant, façonne son exercice et domine le pays depuis son indépendance. Le dire, le souligner est depuis longtemps un truisme.

L’Algérie n’a jamais existé en tant qu’Etat, et nous ne sommes ni les premiers ni les seuls à l’affirmer. Les témoignages , en provenance notamment de leaders algériens eux-mêmes, n’ont de cesse de le prouver. La France, occupant le pays en 1830, pour cause d’une simple rixe avec son représentant au port d’Alger, lui a inventé un nom, celui d’Algérie, a regroupé ses populations sous la même bannière, s’est efforcée ensuite de lui conférer un statut et une cohésion. La France a relayé l’occupation des Turcs et de l’empire ottoman qui a duré des siècles. La France comme partout aux colonies , a construit des écoles, des hôpitaux, des routes, ouvert le champ à une colonisation de masse enfin…

Aucun Algérien sérieux et au fait de l’histoire – et les récits multiples en témoignent non sans une irrépressible éloquence – ne pourrait le nier. Tandis que l’Algérie n’existait pas en tant qu’Etat avant juillet 1962 , le Royaume du Maroc caracolait sur ses 14 siècles glorieux. Tant et si bien qu’il est en droit de revendiquer cette loi de l’Histoire sédimentée des siècles durant, cette « longue période » à dimension de pente immobile pour paraphraser Fernand Braudel. Or, à l’inverse, sa géographie a été l’objet et la victime d’hérissements, elle a subi le couperet de la France coloniale et le partage léonin de divers impérialismes qui se sont acharnés sur lui. Le Maroc, fait rarissime et presqu’odieux, a été occupé par deux puissances « impériales », la France et l’Espagne . Il a subi le harcèlement de plusieurs autres qui, les ciseaux à la main, se sont déjà livrées en 1906 à un découpage en règle de son territoire lors de la sinistre conférence d’Algésiras.

Le Maroc a subi deux occupations

Aussi, lorsqu’il lui a fallu négocier sa libération dans les années cinquante du siècle passé, il s’est trouvé confronté à deux puissances impériales. Autrement dit, il a engagé deux processus difficiles de libération, placé à son corps défendant devant deux faces du colonialisme. La France, qui a crée tout de go l’Algérie en 1962, a réduit le territoire marocain à une portion congrue , lui soustrayant d’importantes parties du sud-est qu’elle a incorporées de facto, arbitrairement à l’Algérie. Ces territoires marocains à cent pour cents comprennent Tindouf, Bechar, Saoura, Gourara, Tidilkelt, Twat ( devenu Touat), ils représentent des milliers de kilomètres, intégrés dans le projet d’une Algérie française immense aux dépens du Royaume du Maroc, bien entendu inconcevable au temps d’un Lyautey. C’est dire la responsabilité historique de l’Etat français qui a concédé ces contrées marocaines à bien des égards à cette Algérie créée seulement en 1962 par ses bons vouloirs, après n’avoir été qu’une province turque des siècles durant.

A la veille de l’indépendance de l’Algérie en 1962, le gouvernement français avait officiellement proposé au Roi Mohammed V la restitution de ces territoires arrachés et « volés » au Maroc qui, à l’époque déjà, faisaient l’objet d’une contestation. Le Roi du Maroc, tout à sa grandeur et à sa sollicitude envers les combattants algériens dont il soutenait âprement la lutte, répondit benoîtement : « Nous laissons pour le moment la question des frontières de côté, que nous aborderons plus tard directement avec nos frères algériens… » ! Il ne croyait pas si bien dire ! De « frères algériens », ils sont devenus, une fois installés au pouvoir, d’irréductibles ennemis du Royaume et de son intégrité territoriale, d’autant plus oublieux de la fraternité exprimée par le peuple marocain qu’ils s’efforcèrent de lui nier ses droits historiques, son histoire millénaire et sa mémoire.

La vérité sur l’agression de l’ANP contre le Maroc de 1963

Ahmed Ben Bella a lancé en octobre 1963 la sinistre « guerre des sables » contre le Maroc et Houari Boumediene officieusement celle du Sahara en 1973 . Tous les présidents qui leur succéderont s’aligneront bien évidemment sur ce « tightrope » comme disent les Anglais, ostensiblement portés sur une vague haineuse et , par-delà la désastreuse relation bilatérale, destructrice du projet d’un Grand Maghreb fondé en février 1989 à Marrakech par feus Hassan II, Chadli Bendjedid, Mouamar Kadhafi, Zine el-Abidine Benali et Ould Taya, et mort d’une mort lente… Les responsables algériens, sans nuances et falsificateurs de l’histoire, recourant à une rhétorique digne d’une pathétique complainte répètent à satiété et à qui veut les entendre que « le Maroc a agressé en 1963 la jeune république d’Algérie » ! Rien n’est moins sûr que ce tissu de mensonges, puisque le Maroc n’avait cessé de soutenir les combattants algériens, de les abriter, de les défendre face à la France et – suprême engagement s’il en fut – de se projeter au-delà de la guerre en construisant le projet d’une union maghrébine.

La « Guerre des sables » avait éclaté alors que Abdelmajid Tebboune n’avait pas encore dix-huit ans ! Comme beaucoup de hauts responsables algériens actuels , il en ignorait les tenants et aboutissants, il ne sait pas que l’armée algérienne (ANP) manifestait déjà clairement ses ambitions hégémoniques en se lançant contre la petite localité de Ich, près d’Oujda, non loin de Figuig, avait tout simplement était agressée – c’est le cas de le dire – , provoquant une riposte des Forces Armées Royales (FAR). Dans l’esprit de Ben Bella et de l’ANP – comme il l’avouera plus tard – c’était la « continuité logique d’une révolution résolue à en découdre avec une Monarchie décadente » ! Plus tard, feu Hassan II posera cette question : « Depuis quand une Monarchie menace-t-elle une révolution, n’est-ce pas le contraire ».

L’ultimatum de feu Hassan II à Ben Bella
Après l’agression de l’ANP contre le Maroc, le Roi Hassan II adressa le 20 octobre 1963 un message sous forme d’ultimatum au président Ben Bella : « Les forces auxiliaires en garnison dans ce poste, écrivait le Souverain , et dont le nombre ne dépasse guère trente-cinq hommes armés de simples armes individuelles, ont été l’objet d’une invasion préméditée par de nombreuses unités de l’armée algérienne équipées d’armes lourdes et de puissants matériels de destruction.(…) D’autres renseignements annoncent aussi que l’aviation algérienne a effectué un raid au-dessus du territoire marocain et a bombardé la région de Tindrara (dans la province d’Oujda) également.

« Il convient de remarquer que les points attaqués par l’armée algérienne n’ont jamais fait l’objet de contestation. L’agression dont ces régions viennent de faire l’objet apparaît donc comme entrant dans le cadre d’une action préméditée destinée à transformer des incidents de frontière en un conflit généralisé ». Ainsi s’était exprimé en substance feu Hassan II avec une translucidité on ne peut plus puissante. Aussi, le président Tebboune, plutôt que de sombrer dans les logomachies d’un autre âge, devrait-il se rafraîchir la mémoire et ne pas nous faire prendre ainsi qu’à Antony Blinken des vessies pour des lanternes.

L’adage dit que « lorsqu’on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage » ! Le président algérien n’a pas tari de critiques et d’agressivité à peine voilée contre le Maroc. Le cynisme aidant, il s’est même livré au désastreux exercice classique de faire le distingo entre le Roi et le peuple marocain, annonçant naïvement sa préférence pour ce dernier. Comme si le peuple marocain était éloigné de son Souverain et celui-ci une potiche… Blinken s’est résolu au monologue de Tebboune et s’est contenté, le plus diplomatiquement du monde à remercier en quelques secondes un président algérien ectoplasmique.

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