Discours royal: le Roi aborde la question de la hausse des prix

« L’État a déployé d’énormes efforts, consacrant d’importantes ressources financières à la lutte contre les impacts de la pandémie de Covid-19 », a déclaré le Roi Mohammed VI, samedi 30 juillet. Dans son discours commémorant les 23 ans de son accession au trône, le roi a déclaré que « l’État a fourni une aide matérielle directe aux familles dans le besoin ainsi qu’un soutien aux secteurs touchés par la pandémie. »

Abdellatif Jouahri, Wali Bank Al-Maghrib a présenté au Roi le rapport annuel de la Banque Centrale sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2021.

Dans son allocution devant le Roi, M. Jouahri a indiqué que malgré une conjoncture internationale difficile, l’économie nationale a pu réaliser une performance remarquable en 2021, avec une croissance de 7,9% et ce, grâce à la campagne de vaccination, qui a connu un progrès exceptionnel, et au programme de relance économique lancés par le Souverain, en plus du maintien des stimulus monétaire et budgétaire et des conditions climatiques favorables.

Frappé par la pandémie du coronavirus comme tous les pays, le Maroc a su montrer une capacité de résilience grâce à la vision du roi Mohammed VI, qui a mis à disposition de manière constante en quantités suffisantes dans tout le pays les produits de base.

Dans son discours, dont une bonne partie est consacrée à la situation économique, les femmes et les relations avec l’Algérie, le roi a également mentionné que grâce à la collaboration entre les secteurs privé et public, le pays a pu produire des résultats positifs dans plusieurs secteurs malgré les turbulences économiques mondiales.

Il a toutefois noté que les circonstances mondiales actuelles, ainsi qu’une diminution de la production agricole cette année, ont empêché ce qu’il a appelé une période de reprise de durer véritablement.

Abordant la récente hausse des prix de certains produits de base, le roi a déclaré que le gouvernement marocain avait reçu l’ordre de subventionner certains produits de base et vitaux et de veiller à ce qu’ils soient accessibles à tous les citoyens.

Il a également déclaré que le Maroc lançait un programme national pour réduire l’impact de la sécheresse de cette année sur les agriculteurs et sur les citoyens ruraux en général.

Une production agricole réduite en raison d’une grave sécheresse cette année, en plus des circonstances mondiales, y compris la guerre russo-ukrainienne, ont entraîné une forte hausse des prix des produits alimentaires vitaux tels que les produits à base de céréales et le pétrole.

Alors que l’économie marocaine avait montré des signes de reprise dans tous les secteurs après la pandémie de Covid-19, beaucoup craignent que les conflits géopolitiques et la baisse de la valeur de l’euro ne reviennent nuire au pays.

Sur l’ambitieux programme de la protection sociale le roi a pris note du fait que plus de 6 millions de travailleurs non salariés sont désormais affiliés au régime d’assurance médicale obligatoire du pays.

La couverture du programme sera encore élargie cette année, a-t-il poursuivi, car il inclura les bénéficiaires du programme Ramed.

Développant les programmes de protection sociale du pays, le roi a évoqué l’expansion des prestations familiales, à partir de fin 2023, qui devraient bénéficier à environ 7 millions d’enfants et 3 millions de familles sans progéniture d’âge scolaire.

Perspectives prometteuses, selon Bank Al-Maghrib

Abdellatif Jouahri, Wali Bank Al-Maghrib, qui a présenté au Souverain le rapport annuel de la Banque Centrale sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2021

En marge du discours royal, Abdellatif Jouahri, Wali Bank Al-Maghrib, qui a présenté au Souverain le rapport annuel de la Banque Centrale sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2021, dans lequel la situation des finances publiques de 2014 à 2021 y longuement consacré.

M. Jouhari relève d’abord le contexte marqué par le rebond de l’économie nationale et une forte mobilisation des recettes des financements spécifiques, la situation des finances publiques a enregistré un relatif redressement en 2021. En effet, le déficit budgétaire, hors produits de cession de participations de l’Etat, s’est atténué de 7,1% du PIB à 5,9%, niveau quasiment en ligne avec l’objectif de la loi de finances.

De même, BAM relève que le taux d’endettement du Trésor a régressé de 3,3 points du PIB à 68,9%, traduisant des baisses à 53,1% du PIB de sa composante intérieure et à 15,9% du PIB de celle extérieure.

Jouhari dans son rapport note que l’exercice budgétaire de 2021 a été caractérisé par la bonne performance des recettes fiscales qui a concerné toutes les catégories d’impôts et taxes à l’exception de l’IS ainsi que par d’importantes rentrées des mécanismes de financement spécifiques qui ont atteint 11,9 milliards de dirhams contre 2,6 milliards un an auparavant, ce qui augure de bonnes perspectives malgré la tension toujours volatile à a cause de la guerre en Ukraine.

En parallèle, BAM rappelle que l’évolution des dépenses a été marquée par l’alourdissement de la charge de compensation, qui a dépassé de 61,2% le montant prévu par la loi de finances, et de la masse salariale en lien notamment avec la régularisation de certaines opérations d’avancement et la reprise des concours de recrutement qui auraient été gelées lors de la crise pandémique. Par contre, après un niveau exceptionnel en 2020, l’investissement a accusé un recul de 9,5%, mais son taux d’exécution ressort à 114,1%. Dans ces conditions, et compte tenu de l’apurement des opérations en instance à hauteur de 4,7 milliards, le déficit de caisse s’est établi à 81 milliards, dont une part de 90% a été financée par des ressources domestiques.

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