Dominique De Villepin : Dans tout conflit, il faut privilégier plutôt l’option politique que militaire

 L’ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin, a souligné, jeudi à Rabat, l’impératif de privilégier plutôt l’option politique que militaire, pour le règlement des conflits, car la « guerre ne fait que rajouter de la violence et de la cruauté ».

« Les guerres fragilisent les Etats et donnent accès à différentes formes de terrorisme, à travers la création de forces rebelles qui désirent prendre la revanche », a indiqué M. De Villepin lors d’une conférence sur « Les enjeux de la paix dans le monde » au musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain, en présence des Conseillers de SM le Roi, André Azoulay et Omar Azziman. « L’entrée de guerre qui peut également affecter les pays voisins, est rapide, mais la sortie risque d’être longue et difficile », a-t-il dit, citant le cas de l’Irak dont il était opposé à l’invasion, dans son discours sur ce pays devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York en 2003, en tant que ministre des Affaires étrangères et dans lequel il avait fait observer que « L’option de la guerre peut apparaître à priori la plus rapide. Mais n’oublions pas qu’après avoir gagné la guerre, il faut construire la paix. Et ne nous voilons pas la face: cela sera long et difficile, car il faudra préserver l’unité de l’Irak, rétablir de manière durable la stabilité dans un pays et une région durement affectés par l’intrusion de la force ».

Un Etat affaibli et fragilisé par la guerre construit un vecteur qui facilite la propagation du terrorisme, provoque l’instabilité et la spirale de violence, a encore fait savoir M.De Villepin, notant que la guerre contre le terrorisme ne peut conduire qu’au terrorisme et à la création de mouvements rebelles.

Il a, par contre, appelé à consolider les Etats pour stabiliser le monde, en combattant les multiples facteurs à l’origine du terrorisme, dont l’injustice, la corruption et les inégalités sociales et en optant pour le dialogue et la diplomatie dans le règlement des conflits.

Né au Maroc en 1953, Dominique De Villepin passe une grande partie de son enfance et de son adolescence à l’étranger, notamment au Venezuela et aux Etats-Unis avant de s’installer en France en 1968. Diplômé de l’Institut d’Etude Politique de Paris, et de l’Ecole Nationale d’Administration, il choisit la carrière de diplomate. En 1993, il devient directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, avant d’être nommé par le Président Jacques Chirac Secrétaire général de l’Elysée de 1995 à 2002.

Il se voit confier le ministère des Affaires étrangères de mai 2002 à mars 2004, période durant laquelle, confronté à la crise irakienne, il exprime les positions françaises en faveur de la paix à la tribune des Nations Unies. En 2004, il est nommé ministre de l’Intérieur du gouvernement Raffarin, puis devient chef du gouvernement de 2005 à 2007.

Passionné d’histoire et de poésie, Dominique De Villepin a toujours accordé une place de premier plan à la littérature. Il est l’auteur de plusieurs essais historiques sur Napoléon Ier « Les Cent-Jours ou l’esprit de sacrifice », 2001, « La chute ou l’Empire de la solitude », 2008, sur la diplomatie, l’Europe et les relations internationales « Le Requin et la mouette », 2004, ainsi que de textes consacrés aux poètes « Eloge des voleurs de feu », 2003 et aux peintres, notamment à Zao Wou-Ki. Il a également publié plusieurs recueils de poèmes. Son dernier ouvrage « Mémoire de paix pour temps de guerre » est paru en novembre 2016.

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