Dossier Spécial: Fête du Trône 2022

A l’occasion de la fête du Trône, Maroc diplomatique, dans son numéro 64, a consacré un dossier spécial « Fête du trône ».

Dans ce double numéro juillet-août, nous avons mis en perspective les grandes lignes du Discours Royal, qui est revenu sur la généralisation de la couverture médicale, le statut des femmes, le rapport entre le Maroc et l’Algérie… Plusieurs angles d’analyse ont été produits afin de permettre à nos lecteurs, une compréhension plus compléte du discours à la Nation de SM le Roi Mohammed VI.

 

S.M. le Roi Mohammed VI: «Les frontières maroco-algériennes devraient servir de ponts pour construire un avenir commun pour le Maghreb »

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné, samedi 30 juillet, à l’occasion du Discours du Trône, que les frontières maroco-algériennes devraient servir de ponts pour construire un avenir commun aux deux pays, et ainsi donner l’exemple aux autres peuples du Maghreb, tendant une fois de plus la main pour coopérer avec la présidence algérienne afin que le Maroc et l’Algérie puissent travailler main dans la main et jouir de relations normales.

Dans un discours à la Nation à l’occasion du 23e anniversaire de son accession au Trône, le Roi Mohammed VI a insisté, une fois de plus, sur le fait que « les frontières séparant les deux peuples frères marocain et algérien, ne feront jamais obstacle à l’interaction et à la compréhension entre les deux peuples ».

« En fait, nous voulons que ces frontières servent de ponts pour construire un avenir commun au Maroc et à l’Algérie, et donnent ainsi l’exemple aux autres peuples du Maghreb », a déclaré S.M. le Roi, appelant les Marocains « à continuer à adhérer aux principes de fraternité, de solidarité et de voisinage qui nous lient à nos frères et sœurs algériens ».

« Je tiens à assurer aux Algériens que le Maroc et les Marocains seront toujours de leur côté, quoi qu’il arrive et en toutes circonstances. »

Il a ajouté que « quant aux allégations accusant les Marocains d’insulter l’Algérie et les Algériens, ceux qui leur donnent envie de manière irresponsable d’allumer la flamme des conflits entre les deux peuples frères. Ce qui est dit sur les relations maroco-algériennes est à la fois déraisonnable et profondément affligeant. Nous ne permettons pas et ne permettrons à personne d’affecter négativement nos frères et voisins. »

S.M. le Roi a rappelé qu’ « en tant que Marocains, nous sommes désireux de trouver un moyen de sortir de la situation actuelle et de promouvoir des liens, une interaction et une compréhension plus étroits entre les deux peuples », ajoutant : « Je me réjouis de coopérer avec la présidence algérienne afin que le Maroc et l’Algérie puissent travailler main dans la main et jouir de relations normales entre les deux peuples frères, qui sont liés par des liens historiques et humains ainsi que par un destin commun ».

La fermeture des frontières séparant les Marocains et les Algériens ne sera jamais une barrière empêchant leur « interaction et compréhension », a souligné le Souverain.

Le discours a également condamné les campagnes hostiles alléguant que le Maroc et les Marocains sont impliqués dans l’insulte à l’Algérie et aux Algériens, soulignant que de telles campagnes proviennent d’«individus irresponsables qui s’efforcent de semer la discorde entre les deux peuples frères ».

Ce n’est pas la première fois que S.M. le Roi  étend un rameau d’olivier à l’Algérie. Quelques semaines avant la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc en 2021, le Souverain a parlé de l’importance de mettre fin à l’impasse politique avec le pays voisin.

Dans son discours de la fête du Trône 2021, S.M. le Roi a fait écho au même sentiment, soulignant la volonté du pays de travailler sincèrement avec l’Algérie «sans conditions» pour rétablir des relations bilatérales positives.

« Je ne suis pas satisfait de l’état actuel de nos relations car cela ne sert pas les intérêts de notre peuple, ni n’est acceptable pour un grand nombre de pays », a indiqué le Souverain.

Il a également rappelé qu’une frontière ouverte entre les deux pays devrait être la norme, affirmant que leur fermeture est « incompatible avec un droit naturel et des principes juridiques intrinsèques».

Discours Royal :

«Les progrès du Maroc dépendent du statut des femmes dans la société»

Le Roi Mohammed VI a appelé à la participation pleine et active des femmes au processus de développement et dans tous les secteurs. Le Souverain a consacré, samedi 30 juillet, une partie importante de son discours d’anniversaire de la fête du Trône aux efforts déployés au cours des deux dernières décennies pour autonomiser les femmes marocaines et renforcer l’égalité des sexes.

«Depuis Mon accession au trône, j’ai tenu à améliorer le statut des femmes, à ouvrir des perspectives d’avancement et à leur permettre de tenir la place qui leur revient dans la société », a déclaré le Roi dans un discours prononcé, samedi en marge de la célébration de la fête du Trône.

Le Roi a stimulé des réformes du Code de la famille qui ont favorisé l’égalité des droits et des obligations entre les hommes et les femmes et renforcé la parité entre les sexes. Il a toutefois noté que l’expérience a révélé de nombreux obstacles à la réalisation des objectifs du Code de la famille.

Le Souverain a appelé à la participation de tous les Marocains, hommes et femmes, à la construction d’un Maroc développé et avancé, en mettant l’accent sur « la pleine participation des femmes marocaines dans tous les secteurs ».

« J’insiste donc sur la nécessité pour chacun de s’engager à la mise en œuvre correcte et complète des dispositions du droit de la famille », a déclaré le Roi, notant que le Code a été conçu pour « toute la famille ».

À cet égard, il a souligné la nécessité de remédier aux lacunes et aux aspects négatifs et de réexaminer les dispositions de la loi lorsque des écarts par rapport aux objectifs initiaux ont été constatés.

Tout en exprimant son attachement à l’esprit des principes coraniques, le Roi a souligné la nécessité de respecter une approche modérée et équilibrée, sur l’interprétation ouverte d’esprit ainsi que sur la consultation, le dialogue et l’engagement de toutes les parties prenantes concernées dans le processus de correction des lacunes dans l’application du Code.

Les femmes doivent bénéficier des réformes

Parlant des réformes majeures entreprises ces dernières années, le Souverain a rappelé la promulgation du Code de la famille et l’adoption de la Constitution de 2011.

Les réformes « consacrent l’égalité entre les hommes et les femmes dans les droits et les devoirs et, par conséquent, établissent le principe de parité comme un objectif que l’État doit chercher à atteindre », a déclaré le Sa Majesté le Roi.

Le Roi Mohammed VI a précisé que le but de la réforme est de permettre aux femmes de « jouir de leurs droits légitimes en vertu de la loi », réaffirmant qu’au Maroc, « il n’est plus possible pour les femmes d’en être privées [de leurs droits] ».

« Tout le monde devrait comprendre que donner aux femmes leurs droits ne signifie pas que ce sera au détriment des hommes, ni aux dépens des femmes », a noté le Monarque en réaffirmant que les progrès du Maroc dépendent du statut des femmes dans la société et de leur participation effective au développement de tous les secteurs.

Dans son discours, le Roi a, en outre, abordé d’autres défis socio-économiques qui ont augmenté dans le monde entier, soulignant l’engagement du Maroc à améliorer les conditions socio-économiques et à s’attaquer aux priorités du pays aux niveaux régional et international. En outre, il a souligné l’importance d’assurer la stabilité sociale et d’autonomiser les femmes et les familles pour renforcer le développement économique du pays.

Le Roi a souligné que depuis son accession au trône, il a tenu à « améliorer le statut des femmes, à ouvrir des perspectives d’avancement et à leur permettre de tenir la place qui leur revient dans la société ».

Renforcer la représentation des femmes dans tous les secteurs

Au cours des deux dernières décennies, le Maroc a montré son engagement à renforcer la représentation des femmes dans tous les secteurs, la considérant comme une étape prioritaire dans la lutte contre la discrimination, l’exclusion et la marginalisation.

« En tant que Commandeur des croyants, j’ai souligné devant le Parlement en 2003, lors de l’introduction de la Moudawana, ou loi sur la famille, que je ne rendrai pas licite ce que le Tout-Puissant a interdit, ni ce qu’il a autorisé, en particulier lorsqu’il s’agit de questions régies par des prescriptions coraniques sans équivoque. »

Le Roi a insisté sur le fait que quelles que soient les décisions prises, il tient à s’assurer qu’elles sont conformes à la charia islamique et aux particularités de la société marocaine.

Récemment, le Maroc a connu plusieurs campagnes et plaidoyers appelant à des réformes du droit successoral du pays.

En juin 2021, l’Association marocaine des femmes marocaines pour la recherche et le développement a mené une enquête, montrant qu’environ 34% des Marocains appellent à réformer les lois sur l’héritage au Maroc.

L’enquête réalisée en partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a toutefois montré que 44% des Marocains s’opposent à la révision du droit successoral. Environ 22 % des personnes interrogées ont toutefois refusé d’exprimer leur opinion.

Discours royal: S.M. le Roi aborde la question de la hausse des prix

« L’État a déployé d’énormes efforts, consacrant d’importantes ressources financières à la lutte contre les impacts de la pandémie de Covid-19», a déclaré le Roi Mohammed VI, samedi 30 juillet. Dans son discours commémorant les 23 ans de son accession au Trône, S.M. le Roi a déclaré que « l’État a fourni une aide matérielle directe aux familles dans le besoin ainsi qu’un soutien aux secteurs touchés par la pandémie. »

Abdellatif Jouahri, Wali Bank Al-Maghrib a présenté au Roi le rapport annuel de la Banque Centrale sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2021.

Dans son allocution devant le Roi, M. Jouahri a indiqué que malgré une conjoncture internationale difficile, l’économie nationale a pu réaliser une performance remarquable en 2021, avec une croissance de 7,9% et ce, grâce à la campagne de vaccination, qui a connu un progrès exceptionnel, et au programme de relance économique lancés par le Souverain, en plus du maintien des stimulus monétaire et budgétaire et des conditions climatiques favorables.

Frappé par la pandémie du coronavirus comme tous les pays, le Maroc a su montrer une capacité de résilience grâce à la vision de S.M. le Roi Mohammed VI, qui a mis à disposition de manière constante en quantités suffisantes dans tout le pays les produits de base.

Dans son discours, dont une bonne partie est consacrée à la situation économique, les femmes et les relations avec l’Algérie, S.M. le Roi a également mentionné que grâce à la collaboration entre les secteurs privé et public, le pays a pu produire des résultats positifs dans plusieurs secteurs malgré les turbulences économiques mondiales.

Il a toutefois noté que les circonstances mondiales actuelles, ainsi qu’une diminution de la production agricole cette année, ont empêché ce qu’il a appelé une période de reprise de durer véritablement.

Abordant la récente hausse des prix de certains produits de base, S.M. le Roi a déclaré que le gouvernement marocain avait reçu l’ordre de subventionner certains produits de base et vitaux et de veiller à ce qu’ils soient accessibles à tous les citoyens.

Il a également déclaré que le Maroc lançait un programme national pour réduire l’impact de la sécheresse de cette année sur les agriculteurs et sur les citoyens ruraux en général.

Une production agricole réduite en raison d’une grave sécheresse cette année, en plus des circonstances mondiales, y compris la guerre russo-ukrainienne, ont entraîné une forte hausse des prix des produits alimentaires vitaux tels que les produits à base de céréales et le pétrole.

Alors que l’économie marocaine avait montré des signes de reprise dans tous les secteurs après la pandémie de Covid-19, beaucoup craignent que les conflits géopolitiques et la baisse de la valeur de l’euro ne reviennent nuire au pays.

Sur l’ambitieux programme de la protection sociale, le Souverain a pris note du fait que plus de 6 millions de travailleurs non salariés sont désormais affiliés au régime d’assurance médicale obligatoire du pays.

La couverture du programme sera encore élargie cette année, a-t-il poursuivi, car il inclura les bénéficiaires du programme Ramed.

Développant les programmes de protection sociale du pays, S.M. le Roi a évoqué l’expansion des prestations familiales, à partir de fin 2023, qui devraient bénéficier à environ 7 millions d’enfants et 3 millions de familles sans progéniture d’âge scolaire.

Perspectives prometteuses, selon Bank Al-Maghrib

En marge du discours royal, Abdellatif Jouahri, Wali Bank Al-Maghrib, a présenté au Souverain le rapport annuel de la Banque Centrale sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2021, dans lequel la situation des finances publiques de 2014 à 2021 est  longuement consacré.

Jouhari relève d’abord le contexte marqué par le rebond de l’économie nationale et une forte mobilisation des recettes des financements spécifiques, la situation des finances publiques a enregistré un relatif redressement en 2021. En effet, le déficit budgétaire, hors produits de cession de participations de l’Etat, s’est atténué de 7,1% du PIB à 5,9%, niveau quasiment en ligne avec l’objectif de la loi de finances.

De même, BAM relève que le taux d’endettement du Trésor a régressé de 3,3 points du PIB à 68,9%, traduisant des baisses à 53,1% du PIB de sa composante intérieure et à 15,9% du PIB de celle extérieure.

Jouhari dans son rapport note que l’exercice budgétaire de 2021 a été caractérisé par la bonne performance des recettes fiscales qui a concerné toutes les catégories d’impôts et taxes à l’exception de l’IS ainsi que par d’importantes rentrées des mécanismes de financement spécifiques qui ont atteint 11,9 milliards de dirhams contre 2,6 milliards un an auparavant, ce qui augure de bonnes perspectives malgré la tension toujours volatile à cause de la guerre en Ukraine.

En parallèle, BAM rappelle que l’évolution des dépenses a été marquée par l’alourdissement de la charge de compensation, qui a dépassé de 61,2% le montant prévu par la loi de Finances, et de la masse salariale en lien notamment avec la régularisation de certaines opérations d’avancement et la reprise des concours de recrutement qui auraient été gelées lors de la crise pandémique. Par contre, après un niveau exceptionnel en 2020, l’investissement a accusé un recul de 9,5%, mais son taux d’exécution ressort à 114,1%. Dans ces conditions, et compte tenu de l’apurement des opérations en instance à hauteur de 4,7 milliards, le déficit de caisse s’est établi à 81 milliards, dont une part de 90% a été financée par des ressources domestiques.

Fête du Trône : Un discours « visionnaire » qui inscrit le Maroc dans le réformisme

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé, samedi soir à l’occasion du 23ème anniversaire de la fête du Trône, un discours « visionnaire » qui inscrit le Maroc dans la durée et le réformisme, a souligné le Directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris (OEG), Charles Saint-Prot.

Le discours royal marquant la fête du Trône est « toujours riche et très attendu », a relevé M. Saint-Prot dans une déclaration à la MAP, ajoutant que S.M. le Roi s’est attardé dans Son discours sur trois aspects fondamentaux.

En abordant la Moudawana, le Souverain a décidé de faire un « bond en avant » de façon à permettre au Code de la famille de jouer un rôle accru, a-t-il indiqué, ajoutant qu’il s’agit d’un aspect « très important ».

En ce qui concerne le volet social, le Souverain a décidé de rendre plus opérationnel les mécanismes mis en place de manière à renforcer l’aspect social des institutions, a noté le Directeur général de l’OEG. S’agissant des relations avec l’Algérie, l’expert en géopolitique a souligné que « le Maroc a fait des efforts, il continuera à en faire et tend la main (…). Il est temps de coopérer de façon à ce que les deux pays importants du Maghreb puissent jouer leur rôle au service du développement et de la paix dans la région ».

Ces trois aspects « très importants » montrent les préoccupations de S.M. le Roi et constituent un axe de développement d’une « politique royale magnifique et qui montrent bien que SM le Roi Mohammed VI est un Roi visionnaire », a-t-il relevé.

« Ainsi, S.M. le Roi Mohammed VI s’inscrit fondamentalement dans la durée, que ce soit sur la Moudawana, le revenu social unifié ou l’Algérie. Il sait que c’est à long terme que se construira l’avenir du Maroc et des Marocains », insisté M. Saint-Prot.

Selon lui, « il s’agit aussi de la démonstration que S.M. le Roi s’inscrit pleinement dans une approche réformiste, à l’instar de son père feu SM Hassan II et son grand-père feu S.M. Mohammed V ».

Santé : Le Roi Mohammed VI décline les priorités de la réforme

S.M. le Roi Mohammed VI a présidé le 13 juillet un Conseil des ministres, marquant l’adoption de projets de décrets et de projets de loi-cadre, qui visent à introduire des réformes pour améliorer le secteur national de la santé. Au cours du Conseil, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a fait une présentation sur un projet de loi sur le système national de santé, visant à améliorer le secteur.

Le projet de réforme du décret consiste en l’adoption d’une bonne gouvernance au niveau du secteur de la santé, en particulier dans les hôpitaux du pays.

Les réformes visent également à créer les autorités nécessaires dans le secteur, notamment une Haute autorité pour la santé, une agence pour les médicaments et les produits de santé et une agence pour le sang et les produits dérivés du sang.

En vertu du nouveau projet de loi, le ministère de la Santé vise à développer les ressources humaines en vue de motiver le capital humain dans le secteur public et de réduire le manque de ressources humaines.

La réforme vise à ouvrir des portes aux experts médicaux étrangers et aux experts de la diaspora marocaine. Le nouveau plan vise également à améliorer les services de santé pour répondre aux attentes marocaines en termes de facilitation de l’accès aux soins de santé et d’amélioration des services de santé.

« Bonnes nouvelles », clame le Pr Jaafar Heikel, épidémiologiste, consultant en sécurité sanitaire. Sur un compte twitter, Heikel soutient que « la haute autorité de la santé serait un organe stratégique, de régulation, de recommandations techniques et scientifiques sur les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques, de coordination de l’assurance maladie et de la protection sociale. »

La loi cadre déclinée, il reste maintenant à la construire et la mettre en œuvre pour traduire un système de santé accessible, de qualité et performant tant public que privé.

Pour le professeur Heikel, « la loi cadre pour la santé est une excellente nouvelle. La politique de santé aura une vision sur 10 ans voire plus. » Avec cette nouvelle opportunité, Pr Jaafar Heikel estime que « le ministère de la Santé sera restructuré au niveau national et régional. Des agences autonomes, un financement  nnovant, des Ressources Humaines valorisées et une gouvernance optimale ».

Le HCP et le CNDH rappellent au gouvernement les urgences

Début juillet, le Haut-Commissariat à la planification (HCP) a publié un rapport dans lequel il souligne les graves défis du secteur en termes d’accès aux soins de santé.

Le rapport met l’accent sur le manque de services de santé au profit des femmes en raison de différents facteurs, notamment la crise de la Covid-19.

« Le confinement lors de la pandémie a eu un impact majeur sur l’accès des femmes aux services de santé et est susceptible de les affecter pendant de nombreuses années à venir », indique le rapport du HCP.

Le rapport a révélé que 27,3% des femmes n’avaient pas accès aux soins de santé maternelle tandis que 20,8% ne pouvaient pas avoir accès aux services de soins de santé reproductive au cours des derniers mois.

Le manque d’accès aux services de santé maternelle est plus élevé dans les zones rurales, avertit le rapport.

En plus du HCP, le Conseil national marocain des droits de l’Homme (CNDH) a publié un rapport dans lequel il a présenté un ensemble de recommandations pour faire face à la crise dans le secteur.

Le rapport indique que les soins de santé doivent être traités comme un « investissement pour la sécurité et la prospérité de la nation ».

Le secteur souffre d’une grave pénurie de personnel médical. Seulement 32 000 médecins et 65 000 infirmières opèrent dans le secteur à travers le pays – qui a besoin d’au moins 65 000 professionnels de la santé.

Les quatre piliers fondamentaux de la réforme

Premier pilier : adoption d’une bonne gouvernance visant le renforcement des mécanismes de régulation de l’action des acteurs et la consolidation de la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l’offre sanitaire sur tous les niveaux :

– Stratégique: à travers la création d’une Haute Autorité de la santé, d’une Agence des médicaments et des produits de santé et d’une Agence du sang et produits dérivés du sang.

– Central: à travers la révision des missions, fonctions et de l’organisation de l’administration centrale.

– Territorial: à travers la création de groupements sanitaires territoriaux, qui seront chargés principalement de l’élaboration et de l’exécution du programme national régional et du renforcement des mécanismes de coopération et de partenariat entre les secteurs public et privé.

Deuxième pilier: valorisation des ressources humaines, notamment à travers l’élaboration de la loi sur la fonction publique sanitaire, en vue de motiver le capital humain dans le secteur public, réduire le manque actuel en ressources humaines, réformer le système de formation, outre l’ouverture sur les compétences médicales étrangères et l’encouragement des cadres médicaux marocains résidant à l’étranger à retourner exercer dans leur pays.

Troisième pilier: mise à niveau de l’offre sanitaire en vue de répondre aux attentes des Marocains en matière de facilitation de l’accès aux services médicaux, l’amélioration de leur qualité et la répartition équitable des services hospitaliers à travers le territoire national, via la réhabilitation des structures sanitaires primaires, la mise à niveau des hôpitaux, l’instauration de l’obligation de respect du parcours de soins, en plus de la création d’un système d’homologation des établissements de santé.

Le quatrième pilier porte sur la digitalisation du système de santé, à travers la mise en place d’un système informatique intégré pour le regroupement, le traitement et l’exploitation des principales informations ayant trait au système de santé.

Le système de santé, autre pilier de l’État social

En 2021, un rapport de la Commission santé de la Chambre des représentants a insisté sur l’importance d’une réforme globale du système de santé au Maroc. Bien avant, le gouvernement s’est engagé à renforcer le service public de santé par la mise en œuvre d’un plan ambitieux, dans le but de répondre à l’urgence à court terme, tout en lui fournissant les moyens et les équipements nécessaires pour développer l’offre santé.

En ce qui concerne le financement du plan de réforme du secteur mondial de la santé, le gouvernement s’est engagé à renforcer le budget du secteur de la santé au cours de son mandat 2021-2026.

Les principaux éléments de cette réforme concernent l’augmentation du nombre de professionnels de la santé et la révision de leur statut en fonction de leurs compétences et de leurs sacrifices pour mieux couvrir le territoire national.

De même, la création d’une carte de santé électronique pour réduire les dépenses directes des patients en services de santé, la révision de la politique des médicaments et l’octroi d’incitations aux professionnels de la santé pour réduire le phénomène de mauvaise répartition spatiale des professionnels de la santé et le renforcement de la politique de prévention, ce sont des mesures qui aideront à regagner la confiance du public dans l’hôpital public.

Omar Hilale: La médiation du Maroc pour l’ouverture du passage Allenby traduit l’engagement Royal en faveur du peuple palestinien

La médiation directe du Maroc ayant abouti à l’ouverture, sans interruption, du poste-frontière Allenby/Roi Hussein, reliant la Cisjordanie et la Jordanie, traduit l’engagement de SM le Roi Mohammed VI en faveur du peuple palestinien, a affirmé, mardi à New York, l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, Omar Hilale.

Intervenant lors d’un débat ouvert sur la Palestine au Conseil de sécurité de l’ONU, M. Hilale a souligné que cette médiation constitue, une nouvelle fois, un témoignage éloquent de l’intérêt que porte Sa Majesté le Roi, Président du Comité Al-Qods, à la cause palestinienne et au bien-être des Palestiniens.

Cette médiation, menée par le Royaume du Maroc et les Etats-Unis d’Amérique, a permis d’aboutir à un accord pour l’ouverture permanente 24/7 de ce passage, qui constitue la seule ouverture des Palestiniens vers le monde, a-t-il indiqué, précisant que l’ouverture dudit poste-frontière, situé à environ 50 km de la capital Amman, sera effective prochainement dès que les conditions logistiques seront réunies, notamment en termes des ressources humaines. L’ouverture de ce point de passage, très fréquenté par les Palestiniens, aura des retombées bénéfiques sur le quotidien des Palestiniens et facilitera la circulation des personnes et des biens, a-t-il indiqué.

L’ambassadeur a, en outre, souligné que le Maroc, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, continuera à mettre à contribution son rôle « historique » et ses relations “distinguées” avec toutes les parties et les forces agissantes de la communauté internationale en vue de réunir les conditions propices à la relance des négociations entre Palestiniens et Israéliens, la seule voie pour parvenir à la paix et à la stabilité dans la région du Moyen-Orient.

Il a relevé que le Maroc, dont SM le Roi Mohammed VI préside le Comité Al-Qods issu de l’Organisation de la coopération islamique, attache une importance extrême à la cause palestinienne et aux droits des Palestiniens, notant que la stabilité et la sécurité du Moyen-Orient sont intrinsèquement liées à la réalisation d’une paix juste et inclusive, basée sur la légitimité internationale et la solution à deux Etats convenue par la communauté internationale.

Le diplomate marocain a fait observer, dans ce cadre, que le Maroc insiste sur l’importance de s’abstenir de tout acte susceptible d’exacerber la situation et de propulser la région vers davantage de tensions.

Il a, en outre, souligné que SM le Roi, en Sa qualité de Président du Comité Al Qods, ne cesse de déployer les efforts sur les plans politique, diplomatique et sur le terrain afin de préserver le statut distingué de la ville Sainte.

A ce sujet, M. Hilale a rappelé que SM le Roi a réaffirmé dans l’Appel d’Al Qods que le Souverain a signé avec Sa Sainteté le Pape François, lors de la visite du Souverain pontife au Maroc en mars 2019, la nécessité de préserver la ville sainte en tant que patrimoine commun de l’humanité, son statut juridique, historique et géographique ainsi que son ouverture sur les adeptes des trois religions monothéistes. L’ambassadeur a, par la même occasion, fait remarquer que le Comité Al Qods s’acquitte constamment de son rôle politique et sur le terrain pour soutenir le peuple palestinien en général et les habitants d’Al-Qods en particulier, ajoutant que ce Comité allie efforts politiques déployés par SM le Roi et actions sur le terrain entreprises par l’agence Bayt Mal Al Qods Acharif sous la supervision personnelle et effective du Souverain.

Il a rappelé, dans ce cadre, que le Maroc supporte environ 86% du budget annuel de cette agence qui a œuvré, depuis sa création en 1995, pour la protection des droits arabes et islamiques dans la Ville Sainte, en soutenant et en finançant plusieurs projets vitaux dans les domaines social, culturel, éducatif, sanitaire et architectural. Ces projets ont eu un impact direct et tangible sur la vie des Maqdessis et leur résilience, a-t-il dit.

Hilale a, de même, indiqué que le Maroc demeure convaincu de la centralité de la cause palestinienne d’autant qu’il s’agit d’une question centrale au Moyen-Orient inscrite parmi les priorités de la communauté internationale, relevant que le Royaume est aussi convaincu que la stabilité et la prospérité de la région sont intimement liées à une solution juste et durable dans le cadre du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU.

Pour illustrer la position marocaine, le diplomate a cité un passage du message adressé par SM le Roi Mohammed VI au Président du Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, Cheikh Niang, à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien (2021).

Dans ce passage, le Souverain affirme que «la position ferme du Maroc n’a jamais été dictée par les circonstances et encore moins par une conjoncture particulière. Elle ne s’inscrit pas non plus dans le cadre de débats ou de surenchères politiques stériles », a affirmé Sa Majesté le Roi, soulignant que « la position du Royaume est fondée sur une conviction et une foi inébranlables que partagent unanimement les Marocains et elle est soutenue par un effort diplomatique constant et constructif ainsi que par un travail de terrain en faveur de la Cause palestinienne juste et de la Ville sainte d’Al-Qods».

L’UA: Comment Mohammed VI  a reconquis les cœurs de l’Afrique

Entre 1984, date à laquelle le Royaume du Maroc a quitté l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) dont il était l’un des principaux fondateurs en 1961-1963, et 2017, date de son retour, 33 ans avaient passé. Entretemps, l’organisation panafricaine avait changé de nom en 2001, sous l’impulsion de Kadhafi, devenu son financier principal. Le Maroc assistait de loin à l’évolution cahin-caha du continent, renforçant sa vision de relations bilatérales directes avec les pays d’Afrique, hormis l’Algérie, l’Afrique du sud et leurs partisans. En 2017, il a décidé de prendre d’assaut une institution devenue citadelle algérienne…

Après que le Parlement, par le biais de ses deux Chambres, eut ratifié quelques semaines auparavant à l’unanimité l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA), le Maroc a confirmé sa participation aux travaux du XXVIIIème Sommet organisé à Addis Abéba les 30 et 31 janvier 2017.

Le Roi Mohammed VI a décidé de conduire en personne la délégation du Maroc, fort du soutien populaire et de la majorité des Etats et des gouvernements d’Afrique conviés à ce Sommet historique. Le retour du Maroc au sein de l’UA, qui a succédé à l’ancienne OUA dont il avait été, déjà en 1961, l’un des architectes, exprime alors une légitimité que gouvernements algérien et sud-africain – à contre courant de l’Histoire – se sont échinés  à contester avec une mauvaise foi caractérisée.

Le retour officiel du Maroc – car il n’a jamais été à vrai dire absent ni éloigné du continent – avait traduit, en réalité, une évidente redistribution des cartes. On la doit au Roi Mohammed VI dont la vision  pour les peuples du continent n’a d’égale que sa volonté politique unitaire affirmée, la solidarité réelle entre les peuples, le progrès économique, la protection de l’espace environnemental et l’impératif du partenariat Sud-Sud gagnant-gagnant comme on dit qui revêt sa véritable dimension.

Les 30 et 31 janvier 2017, s’était tenu donc dans la capitale éthiopienne en grande pompe, le 28ème Sommet de l’Union africaine dont l’ordre du jour était, à coup sûr, dominé par l’entrée en scène du Royaume du Maroc. S’il avait quitté l’OUA, en novembre 1984, en claquant les portes lors d’un Sommet plutôt houleux, organisé dans la même ville, le Maroc entre, trente-trois ans plus tard, de plain-pied dans l’Union africaine, son héritière ; et créée en juillet 2000 au Sommet de Lomé. Trente trois ans ont passé depuis que le Maroc a dénoncé l’une des plus honteuses injustices, pour ne pas dire la malveillante escroquerie d’un certain Edem Kodjo, ci-devant Secrétaire général de l’Organisation panafricaine, qui par un tour de passe-passe pour y faire accéder la pseudo rasd, illégitime à bien des égards, comme nous dira feu Ahmed Réda Guédira, Conseiller de feu Hassan II,  a tout simplement « cédé à la corruption du DRS algérien et vendu son âme ». Il était courant en effet de voir les délégués algériens à divers sommets panafricains, traîner dans les couloirs avec des valises et des samsonites qui ne contenaient pas que des chocolats, mais souvent des pétro-dollars…

Le départ du Maroc de l’OUA avait sonné le glas d’une époque et, bien entendu, ouvert les portes à un désastreux aventurisme dans lequel semble avoir excellé une diplomatie algérienne devenue véhicule du cynisme radical. L’histoire nous rattrape, elle nous tire par la nuque : la création de l’Organisation de l’Unité Africaine ( OUA) remonte aux années cinquante du siècle dernier et le rôle du Maroc y fut d’autant plus déterminant qu’il en était l’un des tout premiers cofondateurs et le plus engagé à construire un groupement géopolitique capable, à l’époque, de former un bloc anticolonial homogène.

L’esquisse de ce bloc dont l’uniformité sera peaufinée au fur et à mesure, avait été dessinée à Casablanca, dès l’année 1960, sous l’égide du Roi Mohammed V, Kwamé N’Krumah, Ahmed Sékou Touré, Modibo Keita, Gamal Abdel Nasser et un représentant du Roi Idriss 1er ( Senoussi) de Libye. Plus tard, dans la perspective d’édification et de renforcement de ce groupe, Farhat Abbès, président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) s’y joindra.

Le même Farhat Abbès, en sa qualité de président de la future Algérie indépendante, avait été reçu quelques mois avant la libération de son pays, en juillet 1962, par le Roi Hassan II à Rabat. Tous deux convenaient que les négociations sur les frontières et les territoires du sud-est marocain spoliés par la France – et remis plus tard arbitrairement à l’Algérie – devaient être reportées sine die, ou simplement après la libération de l’Algérie, le Maroc faisant de sa mauvaise fortune bon coeur. Les deux dirigeants avaient même signé un accord formel, le 6 juillet 1961, où il est explicitement stipulé que « les frontières sahariennes héritées de la colonisation par l’Algérie ( au dépens du Maroc) ne seront pas opposables au Maroc ».

Au motif que les combattants algériens, qui avaient fait d’Oujda leur base arrière militaire, devaient prioritairement recouvrer leur indépendance, aussi bien Mohammed V que Hassan II avaient donc décidé de différer les revendications sur les territoires et les frontières marocaines. Il s’agit de Tindouf, Bechar,Touat, Saoura, Kenadssa entre autres qui sont marocaines depuis la nuit des temps. Or une injustice n’arrivant jamais seule, une fois libérée, l’Algérie s’employa non seulement à renier ses engagements, mais à combattre le Maroc. Il est vrai qu’entre temps celui qui aura été devant l’histoire, le tout premier président de l’Algérie indépendante, Ferhat Abbès, – signataire de l’accord avec le Maroc – avait été écarté brutalement du pouvoir par Ben Bella et ses complices dont l’une des premières graves décisions fut non seulement de dénoncer l’accord, mais de faire la guerre au Maroc en octobre 1963.

On ne s’étonnera donc pas que, dans la foulée, lors de la création de l’OUA et de la ratification de la Charte par seulement 31 Etats – l’Afrique du sud n’en faisant pas partie -, le Royaume du Maroc ait imposé aux rédacteurs une clause significative sur son refus catégorique des « frontières héritées de la décolonisation, œuvre s’il en fut des découpages de cartes géographiques et de tracés opérés par les militaires français ». Ministre des Affaires étrangères du Maroc à l’époque et représentant dépêché par le Roi Hassan II au siège de l’OUA à Addis Abéba, Ahmed Balafrej imposa une « nette réserve» de «non reconnaissance voire de contestation» des frontières léguées par la France que le Maroc n’entérinera jamais. Pendant des années, la Charte de l’OUA a donc comporté un vice de fond et de forme, comme une mauvaise conscience, ce principe fondamental de contestation du Maroc dans son texte que l’Algérie a bien entendu combattu de toutes ses forces.

Plus tard, de concert avec les gouvernements sud-africains successifs, l’Algérie s’est acharnée à verrouiller un éventuel retour du Maroc sur la scène africaine.

En vain.

Lorsqu’est venu le temps de fondre dans les oubliettes l’ancienne OUA pour la remplacer- pétro-dollars libyens obligent – à partir de l’an 2000 par l’Union africaine, à Durban et à Lomé, une volonté de barrer la route au Maroc a été d’autant plus exprimée que c’est Thabo Mbeke, président de l’Afrique du sud et fossoyeur de l’héritage de Mandela, qui en devint le premier président mais aussi le porte drapeau de l’antimarocanisme. Son successeur, Jacob Zuma et sa femme, Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA en 2012 en sont devenus le fer de lance. Ce qu’il faut rappeler à Thabo Mbeke, à Jacob Zuma et Dlamini Zuma, c’est le rôle joué tout au début des années soixante par les Rois du Maroc Mohammed V et Hassan II dans le soutien inconditionnel apporté à l’ANC ( African National Congress), le parti politique que présida notamment Nelson Mandela.

Il avait pignon sur rue, à Rabat, de la même manière que les leaders des autres mouvements de libération africains comme le MPLA d’Angola d’Agostino Neto, et le Front de libération mozambicain (FRELIMO) ou encore le mouvement de libération de Guinée Bissau ou du Cap Vert d’Amilcar Cabral. Il n’est pas jusqu’à Joaquim Chissano du Mozambique – transformé en  haineux antimarocain – qui n’ait eu la « qualité » d’un « hôte permanent de feu Hassan II », longtemps logé et pris en charge à l’hôtel Balima de Rabat. La guerre froide a déplacé les lignes, certes, mais le Maroc a bel et bien été au coeur du soutien multiforme des mouvements de libération africains…

Responsables algériens et sud-africains se sont donc employés, depuis toujours,  à renier au Maroc son droit de réintégrer l’Union africaine. Ils ne croyaient pas si bien faire ! Car le Maroc a réussi le tour de force à revenir triomphalement, mais avec la modestie courtoise, à l’Union africaine. En juillet 2016, Paul Kagamé, président du Rwanda et de l’Union africain, s’est rendu en visite officielle au Maroc et s’est entretenu, plusieurs fois, avec le Roi Mohammed VI, notamment du retour du Maroc au sein de l’UA. Cette visite a constitué pour le président rwandais un acte fondateur dans ce sens, et depuis lors, appuyé sur une vision royale, il donnera au Royaume du Maroc les arguments et la légitimité nécessaires pour reprendre avec tous les honneurs sa place au sein de l’Organisation panafricaine.

Le Roi Mohammed VI, tout à son audace et à sa maîtrise de la Realpolitik, a indiqué «qu’après réflexion, il nous est apparu évident que quand un corps est malade, il est mieux soigné de l’intérieur que de l’extérieur». Prémonitoire parole, empreinte de réalisme et de sagesse, mais surtout inspirée de l’audace et de la persévérance que le Souverain déploie avec conviction.

La vitalité diplomatique, impulsée par S.M. le Roi a permis au Royaume de conforter sa place dans le concert des Nations

La vitalité diplomatique du Royaume, impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, lui a permis de remporter des succès retentissants et conforté sa place dans le concert des Nations, a affirmé l’ambassadeur du Maroc en Suède et en Lettonie, S.E.M Karim Medrek.

«Aussi constructive et porteuse de valeurs et d’idéaux conformes à la Charte des Nations unies que marquée par le sceau de la solidarité, de la coopération et du dialogue, la diplomatie marocaine s’adapte à un monde en pleine mutation et adopte une approche multilatérale pour défendre les intérêts suprêmes du pays sur les questions régionales, africaines et internationales», a écrit M. Medrek dans une tribune publiée par le portail d’information « Scandinavia Times », à l’occasion de la célébration de la Fête du Trône.

Le Maroc, a-t-il indiqué, «a réussi à rééquilibrer diplomatiquement ses relations, à se repositionner vis-à-vis de ses partenaires traditionnels et à s’ouvrir à de nouveaux pays, dans le cadre de la diversification de ses partenariats stratégiques».

En matière de politique étrangère, les fondamentaux n’ont pas changé, s’inspirant des principes de la Charte des Nations unies et des axes stratégiques de l’intégration du Maroc au sein de la communauté internationale, à savoir la Paix, la Stabilité et la Coopération, a poursuivi le diplomate.

«S’appuyant sur sa doctrine, le Royaume a multiplié et diversifié ses partenariats de coopération et développé une diplomatie crédible et transparente, agissant en faveur de sa région et de son continent», a-t-il dit, relevant que le Maroc a démontré son engagement à contribuer à la consolidation de la paix et de la sécurité ainsi qu’à être un acteur actif et déterminant face aux défis environnementaux.

Et d’ajouter que «le Maroc reste convaincu que seules la tolérance, la coexistence et la cohabitation sont capables de faire la paix. Le vivre-ensemble entre chrétiens, musulmans et juifs a permis au Maroc de préserver ses origines multiculturelles. Il est temps d’abattre le mur de méfiance et d’incompréhension qui divise les espaces culturels pour tenter de construire, à partir de nos acquis, un discours universel».

Concernant la question du Sahara marocain, l’ambassadeur a souligné que «poursuivant son action pour faire entendre sa voix concernant son intégrité territoriale, en totale conformité avec les normes des Nations unies, la solution politique proposée par le Royaume, à savoir un plan d’autonomie dans le cadre de sa souveraineté, a été fortement soutenue par la communauté internationale, la qualifiant de pragmatique, crédible, équitable et globale, et par la majorité des pays africains, dont 21 ont ouvert leurs consulats généraux dans les villes de Laayoune et Dakhla».

A cela s’ajoutent les positions réalistes et justes adoptées par l’Allemagne, l’Espagne, les Etats-Unis d’Amérique, la France, ainsi que par plusieurs pays arabes et asiatiques, a-t-il relevé. «Les provinces sahariennes du Maroc sont aujourd’hui le théâtre d’un développement économique, politique, social et culturel sans précédent. Sur la scène diplomatique, une cinquantaine de pays, autrefois acquis aux thèses séparatistes, ont rejoint le bon côté de l’histoire, retirant leur reconnaissance à l’entité fantomatique», a-t-il ajouté.

Le diplomate a rappelé que Sa Majesté le Roi a initié, dès Son intronisation à la fin des années 90, des réformes audacieuses et ambitieuses et lancé de grands chantiers structurants, le but ultime étant de consolider fermement et vigoureusement le processus de démocratisation du Royaume dans la continuité de la véritable voie des réformes politiques formidables, tracée par feu SM Hassan II, et visant le développement et la prospérité du pays.

Le règne de S.M. le Roi Mohammed VI est une continuité ininterrompue d’actions qui ne peut se résumer à un chiffre aussi symbolique que les 23 ans de règne du Souverain, a-t-il souligné, notant que le Royaume, fidèle à son choix irréversible, poursuit résolument le processus de renforcement des institutions d’un Etat moderne, fondé sur les principes de participation, de pluralisme et de bonne gouvernance.

Medrek a passé en revue, à cet effet, les réformes profondes lancées et mises en œuvre par le Royaume sur les plans institutionnel et politique, du développement humain, des politiques publiques, de la place de la femme, de l’économie, des infrastructures, de la protection du climat et de l’environnement.

En matière migratoire, le diplomate a indiqué que le Maroc, de par sa situation géographique stratégique comme point de jonction entre l’Europe et l’Afrique, a développé une véritable politique migratoire fondée sur les principes de réalisme et d’humanisme. «Cette politique, qui a permis à plus de 60.000 ressortissants des pays d’Afrique subsaharienne de se régulariser et donc d’améliorer leurs conditions de vie au Maroc, témoigne du fort attachement du Maroc à son appartenance à son continent et à son souci de son développement et de sa prospérité», a-t-il expliqué.

Palestine: ce que le Maroc accomplit, ce que l’Algérie instrumentalise

Le gouvernement algérien se découvre, ces derniers temps, une miraculeuse vocation de soutien et promoteur de la Palestine et du combat de son peuple. Tebboune a cru détourner ses dirigeants du Maroc, récupérer avec un lamento digne d’un crocodile en larmes les souffrances des Palestiniens. Sans vergogne, en privant le peuple algérien de lait et de produits de base, il « offre » la bagatelle de 100 Millions de dollars à Mahmoud Abbas ( Abou Mazen) pour se concilier ses bonnes grâces, non sans vitupérer le Royaume du Maroc et son Roi qui, l’Histoire l’atteste avec force, n’ont jamais eu de cesse d’être réellement aux premiers rangs du soutien à un Etat palestinien vivant en harmonie aux côtés d’Israël. Face à l’affolant dénigrement du Maroc par le gouvernement algérien jouant sur le dos des Palestiniens, ceux-ci ont exprimé leur désaccord total et dénoncé la manœuvre dilatoire. Car on ne se joue  jamais de la dignité du Maroc.

Ce qui se passe à Gaza ne réjouit personne, tant s’en faut ! Et le Maroc est évidemment le premier touché par l’escalade dramatique qui, encore une fois, prend des allures de tragédie. Le ministère marocain des Affaires étrangères de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a exprimé, samedi soir, son inquiétude et appelé vigoureusement à l’arrêt des hostilités. Dans un communiqué, « le ministère souligne que le Royaume du Maroc, dont le Souverain, Sa Majesté le Roi Mohammed VI préside le Comité Al-Qods, appelle à éviter davantage d’escalade et à rétablir le calme pour que la situation ne dégénère pas, épargnant ainsi à la région d’autres tensions qui compromettent les chances de paix ». L’appel lancé par le Maroc ne sacrifie à aucune ambiguïté ; il traduit une position qui a toujours été celle du Royaume. A la limite, on peut dire qu’elle s’impose du fait que le Roi Mohammed VI est le Président du Comité al-Qods, instance suprême de solidarité agissante, créée il y quelques années, sous l’impulsion de feu Hassan II, en étroite coopération avec des pays arabes. Le même communiqué réitère avec force ce soutien sans faille : « Tout en réitérant ses positions constantes soutenant les droits du peuple palestinien, le Royaume du Maroc affirme que la solution durable au conflit entre les deux parties, palestinienne et israélienne, réside dans l’établissement d’un État palestinien indépendant vivant côte-à-côte avec l’État d’Israël dans la sécurité et la paix »

La position du Maroc à l’égard de la cause palestinienne, on ne le dira jamais assez, est marquée au sceau de la constance. Plus que tout autre pays, ou autant que les plus importants du monde arabe,  le Maroc a forgé et érigé une doctrine de l’engagement qui, au-delà des slogans et des barguignages, s’est imposée comme une règle incontournable. En 1974 , lors du Sommet arabe organisé à Rabat, auquel feu Houari Boumediene avait pris part, et au cours duquel soit dit en passant, il avait annoncé solennellement son « soutien indéfectible au Maroc pour libérer le Sahara du joug espagnol », le Roi Hassan II réussit ce qu’on avait appelé le « coup de théâtre » du Sommet : réconcilier le Roi Hussein de Jordanie et Yasser Arafat, tous deux en grave brouille depuis septembre 1970, autrement le fameux septembre noir qui avait opposé les forces jordaniennes et palestiniennes et donné lieu à Amman même à un carnage de triste mémoire.

Au même Sommet arabe de Rabat, les pays participants avaient pris la décision solennelle de reconnaître et de hisser l’OLP ( Organisation de libération de la Palestine) comme l’unique représentant du peuple palestinien avec à sa tête Yasser Arafat, écartant ainsi Georges Habache du FPLP ( Front populaire de libération de la Palestine) et Nayef Hawatmeh, leader du FDLP ( Front démocratique de la Palestine d’obédience trotskiste. C’est à Rabat donc que le mouvement palestinien a connu sa magnifique consécration et que la communauté mondiale en a pris acte. Le Roi Hassan II, tout à sa volonté de bien coordonner le soutien arabe et international au peuple palestinien, organisera, par la suite, au Maroc pas moins d’une dizaine de Sommets arabe et islamique tout au long des décennies. Rabat, Fès et Marrakech étaient devenues les capitales incontournables des rencontres des chefs d’Etat et de gouvernements de la Ligue arabe.

C’est peu dire que le Maroc, par la voix du Roi Hassan II et quasiment jusqu’à sa disparition, en juillet 1999, était le porte-drapeau de la lutte pour la libération et la constitution d’un Etat palestinien. Plus : il était au cœur des événements croisés entre, d’une part, les Etats-Unis qui présidaient – sous Jimmy Carter, Ronald Reagan et Bill Clinton notamment – au devenir des négociations israélo-palestiniennes. Au lendemain de la signature des fameux accords de Camp David, en septembre 1978, suite à un long et interminable processus de rencontres entre les parties en conflit, Anouar El Sadate, président de l’Egypte et signataire des accords de paix avait été isolé, violemment pris à partie et méprisé. « L’Homme de la paix avec Israël » connaissait une disgrâce qu’il était manifestement l’hostilité et la cible, à la fois, de certains chefs d’Etat arabes comme Hafez al-Assad de Syrie, Saddam Hussein d’Irak et Mouâmmar Kadhafi de Libye, ainsi que des Frères musulmans d’Egypte qui finiront par l’assassiner le 6 octobre 1981…

Le Maroc terre bénie de la paix

Le processus de paix israélo-arabe dut passer par mille et une voies, emprunter des chemins tortueux, des navettes des responsables des deux parties entre le Moyen Orient et Washington. Or, le Roi Hassan II, dont l’entregent et la présence même au cours de ces négociations étaient significatifs, reconnus par la communauté internationale, loués. Il n’avait de cesse d’apporter son précieux soutien, d’engager sa propre personne. Il était plus qu’impliqué et bille en tête, il était devenu le parangon attitré du combat diplomatique palestinien. Des deux côtés, arabe et palestinien, on lui rendait hommage tant et si bien qu’à chaque séquence de négociation israélo-arabe, les protagonistes qui faisaient le voyage de retour de Washington chez eux au Moyen Orient, sacrifiaient à un rituel devenu obligation : s’arrêter à Rabat pour informer le Roi Hassan II des résultats de leurs rencontres aux Etats-Unis. Sadate comme Itzhaq Rabin – assassiné à son tour par un extrémiste juif – et Shimon Peres en illustrèrent des cas, une manière d’hommage à l’homme, au Roi qui, défrayant la chronique, prenant sur lui- était devenu le héraut de la paix, le conciliateur réaliste, le défenseur de cette thèse courageuse de coexistence de deux Etats, Israël aux côtés de la Palestine, pacifiés…

Quant aux visiteurs de l’ombre travaillant dans la même lignée pour la paix, alors que la tension extrême dominait tout le Moyen Orient, ils étaient légion : de Moshe Dayan, jusqu’à Nahum Goldman, en passant par Henry Kissinger, Jean Daniel ami de tous et autres…Dans cette perspective, on doit rappeler cette réflexion faite en son temps par Bill Clinton, le président des Etats-Unis qui s’est le plus impliqué dans le processus de règlement du problème palestinien avec le Roi Hassan II et qui est une manière d’hommage à ce dernier : « C’est une bonne chose que les Israéliens s’arrêtent au Maroc avant leur retour à Tel-Aviv. Connaissant mon ami Hassan II, je suis sûr qu’il fera le maximum  pour les encourager à suivre la seule voie qui conduit à la paix et comme il connaît très bien les deux parties, je suis convaincu qu’il leur prodiguera les meilleurs conseils… » ! Venant du président des Etats-Unis, première puissance mondiale, un tel hommage donne jusqu’à nos jours même la mesure de la confiance exprimée au Roi du Maroc et de la gratitude envers lui, pour l’immense mission entreprise en faveur de la paix au Moyen Orient.

Le vibrant hommage de Bill Clinton à Hassan II

En 1988, le Roi Hassan II prenait sur lui d’organiser à Casablanca l’un des plus importants Sommet de la Ligue arabe pour, entre autres, réintégrer l’Egypte exclue depuis 1979, suite aux Accords de Camp David, inviter le président Hosni Moubarak, devenu président d’Egypte après Sadate, réconcilier les irréductibles ennemis que furent Saddam Hussein et Hafez al-Assad, Hassan II, jouant le Missi dominici entre les récalcitrants, a réussi le coup de force de les réconcilier et de préparer la fameuse plateforme arabe de ce qui deviendra ensuite les préparatifs de la fameuse Conférence internationale de Madrid sur la paix israélo-palestinienne, aux pourparlers d’Oslo qui, discrets mais prometteurs, durèrent plusieurs mois avant la rencontre célèbre, en 1993, à la Maison Blanche sous l’égide de Bill Clinton. Un pas considérable, un accord majeur dans lequel la main du Maroc fut plus que porteuse, déterminante. Après le succès de ce Sommet arabe de Casablanca qui vit la présence de la quasi-totalité des chefs d’Etat arabes, notre pays sortira auréolé par son action, par le modus operandi royal et l’adhésion des chefs d’Etat arabes. Comme le souligne Abdellatif Filali, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien Premier ministre de Hassan II, le « Sommet de Casablanca fut un succès pour Hassan II toujours soucieux de convaincre ses collègues d’avancer dans la voie du compromis ».

En décembre 2000, Clinton tenta de nouveau de faire renouer le dialogue entre Yasser Arafat et Ehoud Barak, devenu Premier ministre en Israël et y parvint presque. Le président américain, tout à sa bonne volonté de parvenir à un accord sur la création de l’Etat palestinien avant de quitter la Maison Blanche, encouragé par le Roi Hassan II et Hosni Moubarak, se rendit même à Gaza et prit part à une réunion du Conseil national palestinien. En réunissant les deux parties, il propose l’ébauche d’un Plan de règlement qui tient en si peu de mots : 96% de la Cisjordanie seront restitués aux Palestiniens et qu’Israël en retire ses troupes dans un délai de trois ans pour les remplacer par une force internationale qui protégerait l’Etat hébreu, en cas de violation de l’accord, l’Etat palestinien étant totalement démilitarisé. Le plan stipulait également le retour des réfugiés palestiniens en Palestine, exilés depuis 1948, ce qui constituait un véritable défi pour Israël, mais s’inscrivait dans l’ordre d’idée des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU adoptées après la Guerre des six Jours de juin 1967.

Abou Mazen (alias Mahmoud Abbas) et Farouk Kaddoumi étaient d’accord avec ce plan de Clinton et poussaient leur leader dans le sens de l’acceptation de ce qu’on a appelé, par la suite, la « chance historique » et que le Roi Hassan II qualifiera comme « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » ! Le doute, la méfiance s’étant installés avec l’arrivée dans la scène à Gaza des groupes qualifiés de « terroristes », l’entrée en lice du Hezbollah de Hassan Nasrallah, soutenu et armé par l’Iran, les Jihadistes qui ont débordé al-Fatah et le Hamas, la Palestine est en lambeaux, devenue territoire réduit à une peau de léopard, où des contradictions suprêmes paralysent et pulvérisent le semblant d’Autorité qui reste encore. Gaza est devenue l’enjeu des intérêts opposés des puissances régionales, le miroir où se reflètent les ambitions dérisoires et ubuesques d’un gouvernement algérien qui n’a jamais rien accompli pour le peuple palestinien et qui se découvre subitement une vocation de son soutien.

Tout en réitérant ses positions constantes soutenant les droits du peuple palestinien, le Royaume du Maroc affirme que la solution durable au conflit entre les deux parties, palestinienne et israélienne, réside dans l’établissement d’un État palestinien indépendant vivant côte-à-côte avec l’État d’Israël dans la sécurité et la paix, conclut le communiqué.n

Fête du Trône: Un discours «visionnaire» qui inscrit le Maroc dans le réformisme

SM le Roi Mohammed VI a adressé, samedi 30 juillet, à l’occasion du 23ème anniversaire de la fête du trône, un discours « visionnaire » qui inscrit le Maroc dans la durée et le réformisme, a souligné le Directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris (OEG), Charles Saint-Prot.

Le discours royal marquant la fête du trône est “toujours riche et très attendu”, a relevé M. Saint-Prot dans une déclaration à la MAP, ajoutant que SM le Roi s’est attardé dans Son discours sur trois aspects fondamentaux.

En abordant la Moudawana, le Souverain a décidé de faire un “bond en avant” de façon à permettre au Code de la famille de jouer un rôle accru, a-t-il indiqué, ajoutant qu’il s’agit d’un aspect “très important”.

En ce qui concerne le volet social, le Souverain a décidé de rendre plus opérationnel les mécanismes mis en place de manière à renforcer l’aspect social des institutions, a noté le Directeur général de l’OEG.

S’agissant des relations avec l’Algérie, l’expert en géopolitique a souligné que ‘’le Maroc a fait des efforts, il continuera à en faire et tend la main (…). Il est temps de coopérer de façon à ce que les deux pays importants du Maghreb puissent jouer leur rôle au service du développement et de la paix dans la région”.

Ces trois aspects “très importants” montrent les préoccupations de SM le Roi et constituent un axe de développement d’une “politique royale magnifique et qui montrent bien que SM le Roi Mohammed VI est un Roi visionnaire”, a-t-il relevé.

“Ainsi, SM le Roi Mohammed VI s’inscrit fondamentalement dans la durée, que ce soit sur la Moudawana, le revenu social unifié ou l’Algérie. Il sait que c’est à long terme que se construira l’avenir du Maroc et des Marocains”, insisté M. Saint-Prot.

Selon lui, ‘’il s’agit aussi de la démonstration que SM le Roi s’inscrit pleinement dans une approche réformiste, à l’instar de son père feu SM Hassan II et son grand-père feu SM Mohammed V’’.

Protection sociale : Un chantier Royal sur les rails

Véritable chantier de règne destiné à l’ensemble des Marocains, le projet de généralisation de la protection sociale traduit à plus d’un titre, l’intérêt particulier accordé par SM le Roi Mohammed VI aux questions sociales et à l’amélioration des conditions de vie des citoyens.

Ce projet sociétal d’envergure, lancé par le Souverain, avance à un rythme soutenu, à la faveur d’une mobilisation collective autour de ce chantier multidimensionnel et l’adhésion de l’ensemble des départements et acteurs concernés, dans la perspective d’aboutir à une généralisation effective de la protection sociale à tous les citoyens, dans les meilleurs délais.

Avec la mobilisation de financements conséquents, la mise en place d’un cadre législatif adéquat et le lancement tout récent d’un projet de réforme structurant du système national de santé, toutes les conditions sont réunies pour la réussite de ce chantier qui marque un tournant décisif sur la voie de réalisation du développement équilibré et de la justice sociale et spatiale.

Système de santé : vers une révision globale

Sans doute, l’élargissement de la base bénéficiaires de l’assurance maladie obligatoire de base (22 millions de bénéficiaires supplémentaires au cours de 2021 et 2022) implique une réforme globale du système de santé, dont les contours ont été précisés lors du Conseil des ministres, présidé par SM le Roi, le 13 juillet dernier.

Ce Conseil a vu la présentation d’un projet de loi-cadre relatif au système national de santé, qui a été élaboré en exécution des Hautes instructions Royales pour la révision du système de santé pour qu’il soit à la hauteur du chantier de la généralisation de la protection sociale ordonné par le Souverain.

Ce projet de réforme structurant est basé sur quatre piliers fondamentaux, le premier étant axé sur l’adoption d’une bonne gouvernance visant le renforcement des mécanismes de régulation de l’action des acteurs et la consolidation de la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l’offre sanitaire sur tous les niveaux (stratégique, central et territorial).

Au volet stratégique, cette réforme prévoit la création d’une Haute Autorité de la santé, d’une Agence des médicaments et des produits de santé et d’une Agence du sang et produits dérivés du sang.

Le deuxième pilier porte sur la valorisation des ressources humaines, notamment à travers l’élaboration de la loi sur la fonction publique sanitaire, en vue de motiver le ca pital humain dans le secteur public, réduire le manque actuel en ressources humaines, réformer le système de formation, outre l’ouverture sur les compétences médicales étrangères et l’encouragement des cadres médicaux marocains résidant à l’étranger à retourner exercer dans leur pays.

Le troisième pilier, quant à lui, s’articule autour de la mise à niveau de l’offre sanitaire en vue de répondre aux attentes des Marocains en matière de facilitation de l’accès aux services médicaux, l’amélioration de leur qualité et la répartition équitable des services hospitaliers à travers le territoire national.

De son côté, le quatrième pilier porte sur la digitalisation du système de santé, à travers la mise en place d’un système informatique intégré pour le regroupement, le traitement et l’exploitation des principales informations ayant trait au système de santé.

« Le projet de loi-cadre relatif au système national de santé va permettre de traiter tous les aspects et toutes les problématiques dont souffre le système de santé » avait affirmé, à ce sujet, le ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Khalid Ait Taleb.

AMO pour les agriculteurs : le chantier sur la bonne voie

Le chantier de généralisation de la couverture médicale au profit des agriculteurs est passé à la vitesse supérieure, grâce la signature de quatre conventions de partenariat, dans le but d’accélérer l’opérationnalisation du dispositif y afférent.

Dans une interview accordée à la MAP, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki, avait affirmé que « la généralisation de la protection sociale constitue un facteur de contribution et d’accélération de l’accès d’une grande partie des ménages agricoles à la classe moyenne en parfaite ligne avec la stratégie agricole Génération Green 2020-2030, dont le premier fondement qui donne la priorité à l’élément humain et place son développement au cœur de l’équation de développement ».

Sur le plan technique, le Département de l’Agriculture, en étroite collaboration avec les partenaires institutionnels et les professionnels du secteur agricole, a mis en place un dispositif dédié visant l’accompagnement à la mise en œuvre du chantier de la protection sociale, selon le ministre.

L’opérationnalisation de ce dispositif a permis d’entreprendre des mesures portant notamment sur l’élaboration des éléments de tarification, les modalités d’échange des données entre les partenaires et la communication et la sensibilisation des agriculteurs pour assurer leur adhésion au programme.

La couverture AMO au profit des agriculteurs notamment les petits, leur permettra ainsi que leur familles (conjoints et enfants) de bénéficier des soins identiques à ceux du régime d’assurance maladie des salariés géré par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

« En termes de bénéfice pour les travailleurs non-salariés (TNS) y compris les agriculteurs, l’adhésion à l’AMO assure la prise en charge et le remboursement d’une partie des frais directement auprès des prestataires de soins, et le TNS ne paie que la part restant à sa charge », soulignait le ministre.

Financement : Un pilier fondamental

Eu égard à ses multiples dimensions ayant trait à la préservation de la dignité des Marocains, le soutien de leur pouvoir d’achat et l’intégration du secteur informel, la généralisation de la protection sociale nécessitera des financements conséquents pour une concrétisation dans les meilleures conditions.

Ce chantier mobilisera une enveloppe de 51 milliards de dirhams (MMDH) par an, répartie entre l’AMO, dont la généralisation coûtera 14 MMDH, les allocations familiales (20 MMDH), l’élargissement de la base des adhérents au régime de retraite (16 MMDH) et l’accès à l’indemnité de perte d’emploi (1 MMDH).

La pertinence et le caractère novateur de ce chantier qui se veut une véritable révolution sociale, lui ont valu le soutien de plusieurs institutions multilatérales de développement, à l’instar de la Banque africaine de développement (BAD) qui vient d’approuver un financement de 87 millions d’euros en faveur du Programme d’appui à la généralisation de la couverture sociale au Maroc.

« Cette opération a pour premier objectif de consolider les bases d’un programme de protection sociale viable selon une approche régionale de développement des politiques sociales, plus intégrée et plus inclusive », précise la BAD.

Le programme contribuera ainsi à élargir la protection sociale, en particulier à la petite enfance, aux jeunes ainsi qu’aux travailleurs indépendants, relève l’institution financière.

Le chantier de généralisation de la protection sociale, qui bénéficiera dans un premier temps aux agriculteurs, artisans et professionnels de l’artisanat, aux commerçants, professionnels et prestataires indépendants soumis au régime de contribution professionnelle unique (CPU), au régime de l’auto-entrepreneur ou au régime de la comptabilité, devra s’étendre, dans un second temps, à d’autres catégories dans la perspective de la généralisation effective de la protection sociale à tous les citoyens.

Ce chantier d’envergure comprend 4 axes, à savoir la généralisation de l’AMO, à fin 2022, au profit de 22 millions personnes supplémentaires qui bénéficieront d’une assurance couvrant les frais de traitement, de médicaments et d’hospitalisation.

Le deuxième axe concerne la généralisation des allocations familiales pour 7 millions d’enfants en âge de scolarité, tandis que le troisième axe prévoit l’élargissement de la base des adhérents aux régimes de retraite pour inclure environ 5 millions de personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient pas de retraite.

Le quatrième axe porte, quant à lui, sur la généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi pour toute personne exerçant un emploi stable.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page