Double explosion au Liban : Beyrouth se soulève

C’était la goutte d’eau de trop pour le pays du Cèdre. Beyrouth, capitale aux potentialités infinies, se retrouve éventrée à la suite des deux explosions qui l’ont secouée le 4 août 2020. Les Libanais accusent le coup, en colère, ils manifestent contre la classe politique ce samedi 8 août.

Un peu moins d’un an après les dernières grandes contestations, les Libanais ressortent dans les rues pour exiger encore une fois le changement de cette classe politique jugée corrompue, et inchangée depuis près d’une trentaine d’années. Ainsi, des manifestants auraient pris d’assaut plusieurs ministères, transformés en « Quartier Général de la Révolution ». L’ex-général Sami Rammah a appelé au soulèvement et à la poursuite de « tous les corrompus » rapporte l’AFP. « Vengeance, vengeance, jusqu’à la chute du régime« , criaient les manifestants. Par ailleurs, des fumigènes et plusieurs coups de feu auraient été entendus lors d’affrontements faisant pLusieurs centaines de blessés et un policier tué. Suite à ces contestations, le Premier ministre a proposé des élections anticipées, puis le gouvernement a démissionné.

En colère, les Libanais exigent une enquête
D’une violence sans précédent, la déflagration qui a ravagé la capitale s’est fait ressentir jusqu’à Chypre. Le bilan provisoire est de plus de 158 morts, le bilan matériel n’a pas encore été communiqué, mais le gouverneur de la ville évoquait entre 1 à 5 milliards de dollars de dégâts au lendemain de l’incident. L’explosion du port a fait de Beyrouth un véritable champ de ruines étant donné que l’infrastructure maritime est adjacente à la ville, aux institutions et aux zones résidentielles. La puissance des déflagrations était telle qu’elle a donné lieu à toutes les spéculations : attaque d’Israël, manœuvre du Hezbollah… Il semblerait en réalité que ce soit un stock de nitrate à l’origine de l’explosion, stock présent sur le port depuis près de 6 ans malgré de multiples alertes. Les Libanais réclament donc des explications au gouvernement, mais ce dernier a refusé toute enquête internationale.

Pour rappel, le Liban vivait déjà une de ses pires périodes depuis la guerre civile. L’économie au plus bas, un taux d’inflation qui a grimpé à plus de 20% et près de la moitié de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. Cette explosion risque de plonger le pays dans une crise bien plus profonde, les experts parlent d’une crise de famine imminente. En effet, le pays est dépendant à plus de 90% des importations, c’est par ce port, « poumon » de la région, que transite la majorité des produits à destination du Liban, mais aussi de la Syrie.

 

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