Dr. Moncef Slaoui : Produire un vaccin réussi d’ici janvier 2021 est un « objectif crédible »

Développer et produire en masse un vaccin réussi d’ici janvier 2021 est un « objectif crédible » bien que difficile, a affirmé le scientifique marocain Moncef Slaoui, dans une interview au New York Times, publiée vendredi.

L’ancien président de la division vaccins chez GlaxoSmithKline, nommé par le président américain Donald Trump pour diriger un programme d’urgence pour développer un vaccin contre le coronavirus, a concédé que même le délai cité à plusieurs reprises comme nécessaire pour développer le vaccin, dépasse déjà ce que de nombreux scientifiques croient possible.

« Franchement, 12 à 18 mois est déjà un calendrier très agressif », a déclaré M. Slaoui à propos du calendrier évoqué notamment par le Dr Anthony Fauci, le plus grand spécialiste des maladies infectieuses des États-Unis. « Je ne pense pas que le Dr Fauci ait eu tort ».

Le scientifique marocain a également souligné qu’il n’était pas intimidé par l’objectif fixé par le président Trump pour l’opération « Warp Speed » dont il assure la direction scientifique.

L’objectif de l’Opération Warp Speed est de mettre 300 millions de doses d’un vaccin disponibles d’ici janvier, un nombre qui serait probablement nécessaire pour arrêter la propagation du pathogène, un calendrier inédit pour développer, tester et produire un vaccin à une telle échelle.

« Je ne me serais pas engagé si je n’ai pas pensé que c’était réalisable », a déclaré M. Slaoui, ajoutant qu’il l’avait dit au président lors de leur première rencontre mercredi à la Maison Blanche. M. Trump avait alors demandé si l’objectif était réaliste.

Le projet Warp Speed a été décrit par les responsables de l’administration américaine comme un mécanisme d’organisation d’une course déjà féroce pour trouver un vaccin, impliquant de grandes sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques et une poignée d’agences gouvernementales.

Le Dr. Slaoui a déclaré qu’il avait discuté de cette nouvelle mission avec Jared Kushner, conseiller principal, qui cherchait d’un « tsar » pour la thérapeutique et le développement de vaccins, ainsi qu’avec le Dr Deborah Birx, coordonnatrice de la réponse au coronavirus à la Maison Blanche.

Citant Stephen Hahn, commissaire de l’agence américaine de régulation des médicaments (FDA), le New York Times fait état d’environ 10 vaccins candidats dans les premières études, puis en sélectionnerait quatre ou cinq pour progresser dans des études plus importantes chez l’homme. De son côté, M. Slaoui a déclaré que l’objectif serait de faire passer « trois ou quatre » vaccins à de grands essais de stade avancé, appelés Phase 3.

Plusieurs vaccins expérimentaux sont déjà testés chez l’homme, dont un est développé conjointement par l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, dirigé par le Dr. Fauci, et la société de biotechnologie Moderna, dont M. Slaoui est membre non-exécutif du conseil d’administration.

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