Du rapport Mueller à l’enquête de destitution, Trump sur tous les fronts

Pour les Américains, l’année 2019 se termine comme elle a commencé, sur fond de batailles larvées entre Capitol Hill et Maison Blanche.

De la fermeture du gouvernement à cause du désaccord sur le financement du mur à la frontière mexicaine, à la décision des démocrates de tenter de destituer le président Donald Trump, en passant par le retentissent rapport Mueller, le président américain aura été sur tous les fronts.

Galvanisés par leur large victoire dans les élections de mi-mandat en novembre 2018, les démocrates avaient promis de mener la vie dure au locataire de la Maison Blanche. Sitôt dit, sitôt fait. A sa première réunion avec le président Trump à la Maison Blanche, l’inflexible nouvelle présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a donné le ton lors d’un face à face prémonitoire de la guerre partisane qui allait agiter Washington au cours des douze prochains mois.

Devant les caméras, dans un échange devenu viral, Mme Pelosi a refusé tout compromis sur la construction du mur à la frontière mexicaine tant voulu par le président Trump, avertissant ce dernier qu’il devra endosser la responsabilité d’une fermeture prolongée du gouvernement au cas où la loi budgétaire n’était pas signée.

L’année commence ainsi avec un gouvernement fédéral partiellement fermé pendant 35 jours, soit le plus long shutdown de l’histoire des Etats-Unis.

Face au refus des démocrates d’abdiquer, le président Trump décide de contourner le Congrès en déclarant l’état d’urgence nationale à cause de la crise de migration à la frontière mexicaine. Cette manœuvre lui permet de débloquer les fonds alloués initialement au Pentagone pour construire le mur, respectant, ce faisant, l’une de ses principales promesses électorales.

→ Lire aussi : La cote de popularité de Trump en hausse malgré la procédure de destitution

Après une brève accalmie, ponctuée par des révélations abracadabrantes sur le très anticipé rapport du procureur spécial Robert Mueller qui enquête depuis deux ans sur l’ingérence présumée de la Russie dans les élections de 2016, démocrates et républicains se retrouvent à nouveau à couteaux tirés en mars, à l’annonce de la publication du document.

Des mois durant, la bataille bat son plein dans un pays ultra divisé. D’un côté, les partisans du président voient d’un mauvais œil la « chasse aux sorcières » dont Trump fait l’objet. De l’autre, les démocrates sont déterminés à mettre fin aux « abus » présumés du président.

Sorti indemne du pharamineux rapport Mueller, le président Trump crie victoire, fort notamment du soutien de taille de son procureur général, William Barr.

Pour les démocrates, le coup de grâce aura été le témoignage frustrant du procureur spécial Robert Mueller en juillet au Congrès. Ce dernier, fidèle à ses principes de neutralité, refuse de porter un jugement quelconque sur la conduite du président et de ses alliés.

Début septembre, nouveau coup de théâtre: un lanceur d’alerte anonyme accuse le président d’avoir mis la pression sur l’Ukraine pour enquêter sur son rival potentiel lors de l’élection de 2020, Joe Biden, en contrepartie du déblocage de l’aide américaine pour Kiev.

Pour les démocrates, cette affaire, qui prend de l’ampleur de jour en jour, est une aubaine. Jusque-là farouchement opposée au lancement d’une procédure de destitution à l’encontre du président, Mme Pelosi change d’avis, estimant que les faits sont graves et que le congrès doit agir.

La Chambre des représentants, à majorité démocrate, a ainsi adopté deux chefs d’accusation contre Donald Trump, ouvrant la voie à un procès en destitution au Sénat. Il devient le troisième président de l’histoire des Etats-Unis à devoir affronter une telle procédure, après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1999.

Malgré ce nouveau bras de fer s’engage, Donald Trump, imperturbable, prévient que l’acharnement des démocrates ne fait que renforcer ses chances de réélection en 2020.

En effet, selon de nombreux sondages, à peine 50% des Américains estiment que le 45ème président devrait être destitué. Par ailleurs, le locataire de la Maison Blanche peut compter sur le soutien inébranlable jusqu’à présent des républicains, majoritaire au sénat.

Le ton est ainsi donné pour une année politique 2020 qui s’annonce d’ores et déjà explosive et où les démocrates et républicains jouent gros. Toutefois, dans cette guerre sans merci à laquelle se livrent les deux partis, Trump peut déjà compter sur un argument de taille: une économie solide, portée par un chômage quasi-inexistant, du jamais vu depuis 50 ans.

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