Economie marocaine : que prévoit le HCP pour 2020 ?

Le HCP vient de publier le Budget Economique Prévisionnel 2020 présentant une nouvelle estimation de la croissance de l’économie nationale en 2019 et d’une révision de ses perspectives en 2020 en plus de leurs effets sur les équilibres macroéconomiques interne et externe.

Ce budget tient en compte des perspectives économiques mondiales, élaborées par les différents organismes internationaux, notamment le FMI, l’OCDE, la Commission européenne et la Banque Mondiale.

La croissance économique nationale va-t-elle évoluer ?

Le HCP prévoit une hausse du PIB atteignant 3,5% en 2020, soit +1,2% par rapport à 2019. En ce qui concerne la croissance du déficit commercial, elle sera légèrement augmentée entre 2019 et 2020, affichant une progression de +0,1% du PIB. Quant au déficit budgétaire, il réitère sa stabilité depuis 2018, conservant un taux inchangeable de 3,7%. Détails.

Le HCP tient compte, à travers ses prévisions, de l’amélioration de la demande mondiale adressée au Maroc qui devrait enregistrer près de 3% en 2020, au lieu de 1,5% en 2019, et de la reprise attendue des transferts des Marocains résidents à l’étranger et des investissements directs étrangers après leur tassement en 2019. Sur la base de ces hypothèses, le secteur primaire devrait connaître une augmentation d’environ 6,4% en 2020, au lieu d’une baisse de 4,3% enregistrée en 2019.

Quant aux activités du secteur secondaire hors énergie, elles devraient s’affermir avec une croissance de 3% en 2020 contre 2,3% en 2019, profitant du bon comportement des activités minières, des industries chimiques et para-chimiques et des activités mécaniques, métallurgiques et électriques, en liaison principalement avec l’amélioration attendue de la demande extérieure.

Parallèlement, le secteur tertiaire devrait conserver son niveau de croissance à 3,1% en 2020, suite à l’amélioration des activités des services marchands, en particulier, celles du commerce et du transport, tirées par la vigueur de la demande intérieure. Quant aux services non marchands, ils devraient se consolider pour dégager une valeur ajoutée en hausse de 3% en 2020.

La demande extérieure poursuit sa tendance négative en 2020

Le HCP estime que la demande intérieure devrait porter la croissance économique en 2020 avec un rythme d’évolution en accélération, émanant d’une hausse soutenue de la consommation nationale finale et de l’accroissement de l’investissement brut.

La consommation finale nationale devrait améliorer son rythme de croissance à 3,6% en 2020, dégageant ainsi une contribution de 2,7 points à la croissance économique au lieu de 2,6 points en 2019.

Par ailleurs, la formation brute de capital fixe, soutenue par la poursuite des grands projets d’infrastructure, devrait augmenter de 2,8% en 2020 au lieu de 2,4% en 2019, contribuant ainsi à la croissance économique de 0,8 point après 0,7 point en 2019. Dans ces conditions, la demande intérieure devrait raffermir son rythme de croissance à 4% au lieu de 2,4%, affichant une contribution de 4,4 points à la croissance économique après 2,7 points estimée pour 2019.

S’agissant de la demande extérieure, le volume des exportations devraient afficher une hausse de 5,4% au lieu de 4,2% en 2019, bénéficiant de l’amélioration des perspectives de la conjoncture économique mondiale en 2020.

Les importations, de leur côté, devraient progresser avec un rythme plus prononcé, enregistrant une évolution de 6,1% au lieu de 4,2% estimée en 2019. Le HCP, à cet effet, juge que la contribution de la demande extérieure à la croissance économique devrait rester négative pour la troisième année consécutive, de l’ordre de -0,9 point au lieu -0,4 point en 2019.

L’endettement public serait légèrement replié en 2020

Les finances publiques devraient consolider les recettes fiscales et non fiscales. Cette condition devrait permettre de porter les recettes ordinaires à 21,7% du PIB en 2020 au lieu de 21,5% du PIB en 2019.

Quant aux dépenses ordinaires, elles devraient poursuivre leur tendance haussière pour atteindre 19,7% du PIB, suite principalement à l’augmentation des dépenses de fonctionnement non salariées de 6,9% et de celles du personnel de 7,5%, compte tenu du coût des postes budgétaires programmés en 2020.

En vertu de ces conditions, la dette intérieure du trésor devrait atteindre 52,1% du PIB en 2020 au lieu de 52% en 2019. Parallèlement, la dette extérieure devrait se situer à 14% du PIB au lieu de 14,2% en 2019. Globalement, le taux d’endettement total du Trésor devrait se situer à 66% du PIB au lieu de 66,2% en 2019. Compte tenu de l’évolution de la dette publique garantie, représentant 16% du PIB, la dette publique globale atteindrait 82% du PIB en 2020 au lieu de 82,3% en 2019.

Le HCP estime que, dans ces conditions, le Trésor devrait  limiter son recours à l’emprunt intérieur pour couvrir ses besoins de financement, au risque d’évincer le secteur privé du marché financier domestique.

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