El Othmani: La réforme de l’administration vise à améliorer la relation des citoyens avec l’administration et à renforcer son rendement

 La réforme de l’administration vise particulièrement à réaliser un changement administratif basé sur l’amélioration de la relation des citoyens avec l’administration, d’une part, et la consolidation de son efficience à travers le développement des mécanismes de son fonctionnement, l’adoption d’une organisation administrative empreinte de flexibilité et la rationalisation et la valorisation du capital humain, a indiqué, mercredi à Rabat, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani.

S’exprimant à l’occasion de la séance mensuelle relative à “la réforme de l’administration et les exigences de la bonne gouvernance”, à la Chambre des conseillers, M. El Othmani a ajouté qu’un système unifié d’accueil dans les services publics est en phase de mise en place et de généralisation à travers le soutien et le développement d’un centre d’appel et d’orientation, la réception des réclamations dans le domaine des services publics, la création d’un numéro court de communication et la publication des données relatives aux services publics via tous les moyens disponibles.

Une charte d’accueil et un cadre référentiel unifié dans les services publics sont en cours d’élaboration, a-t-il précisé, notant que le gouvernement œuvre pour la mise en place d’un modèle d’accueil au niveau de 30 unités administratives et sa généralisation au niveau des autres administrations, la préparation d’un cadre référentiel relatif au port des badges selon les catégories des fonctionnaires, la généralisation et l’actualisation du système de demande de rendez-vous (sms, Internet, téléphone) et la généralisation du système de permanences dans les administrations publiques.

Dans ce sens, il a mis l’accent sur l’adoption d’un décret fixant le cadre organisationnel de la gestion des réclamations, ainsi que les procédures et les délais de leur traitement et portant création d’un portail national unifié des plaintes et réclamations.

Le gouvernement plaide, selon lui, pour la mise en place d’un cadre organisationnel pour simplifier les procédures administratives et leur numérisation et le soutien de l’usage des technologies numériques pour améliorer l’accès des citoyens aux services publics à travers le portail électronique gouvernemental commun.

S’agissant de la consolidation de l’efficacité administrative, M. El Othmani a souligné que l’amélioration du rendement de l’administration requiert, outre des méthodes modernes de gestion et l’utilisation des nouvelles technologies, une administration publique forte de ses ressources humaines qualifiées et compétentes et d’une organisation efficace basée sur les principes de la bonne gouvernance, assurant, à cet égard, que des mesures seront prises pour la valorisation du capital humain et le développement et le soutien de la bonne gouvernance.

Concernant la consolidation des mécanismes de gouvernance et d’organisation, le Chef du gouvernement a mis l’accent sur la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, la réalisation des programmes et des projets prévus à l’horizon de 2025 et l’institutionnalisation de la Commission nationale anticorruption (CNAC) en tant que mécanisme de gouvernance visant à renforcer la transparence et la lutte contre la corruption, rappelant l’adoption récemment du projet de décret portant création de cette commission et des organes annexes.

La mise en place de ce cadre institutionnel permettra outre le suivi des programmes, des procédures et des mesures visant la lutte contre la corruption, d’assurer la continuité en matière d’exécution de ces projets et d’en évaluer les niveaux de réalisation, a-t-il expliqué.

S’agissant du suivi de la mise en oeuvre du projet de réforme, M. El Othmani a annoncé l’adoption de quatre mécanismes à savoir une unité de suivi du programme gouvernemental, une unité de suivi des rapports publiés par les instances de gouvernance et de contrôle national, un mécanisme pour veiller à la convergence des politiques publiques, ainsi qu’un mécanisme d’évaluation des politiques publiques, précisant que les quatre mécanismes seront supervisés par le département du chef du gouvernement.

Le Chef du gouvernement a rappelé les mesures contenues dans le programme gouvernemental visant l’adoption d’une administration numérique et la gestion basée sur les résultats, la réforme du régime de la fonction publique, l’amélioration de l’accueil et la simplification des mesures et procédures et leur numérisation, ainsi que l’adoption d’un système complémentaire de plaintes et réclamations, la promotion de la probité et la poursuite de la mise en oeuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Dans leurs interventions, les groupes de la chambre des conseillers ont mis l’accent sur nombre de questions portant notamment sur la complexité des procédures administratives, appelant à la simplification de ces procédures, la moralisation de la vie publique, la lutte contre la corruption et l’amélioration du climat des affaires et de l’image de l’administration auprès des citoyens pour rétablir la confiance et faciliter l’accès aux prestations et améliorer les conditions d’accueil.

Ils ont plaidé aussi pour le déblocage de l’adoption de la charte nationale de la déconcentration administrative pour atténuer les problématiques que connaissent les zones éloignées et mettre l’information à la disposition de tous, critiquant la multiplication des intervenants et l’absence de convergence.

De même, les conseillers ont souligné l’impératif de réformer les lois encadrant l’administration notamment celle relative à la fonction publique, appelant à faire face aux mentalités figées qui entravent la concrétisation de ces projets.

En réponse aux interventions des conseillers sur la déconcentration administrative, le chef du gouvernement a assuré que cette orientation sera consolidée sur la base de l’adoption d’une organisation et d’une déconcentration administrative en droite ligne avec la conception de la régionalisation avancée pour rapprocher l’administration des usagers, à travers l’adoption de la charte de la déconcentration administrative qui accorde la primauté à la région en tant que chantier structurant visant à réaliser un changement qualitatif dans le mode de gouvernance.

Cette orientation, a-t-il précisé, consolide la présence de l’administration au niveau local et octroie les ressources et compétences nécessaires pour la complémentarité, la convergence et la coordination entre les différents secteurs publics. Les dysfonctionnements dont pâtit toujours l’administration publique ne doivent pas occulter les efforts déployés au cours des dernières années, en droite ligne avec les dispositions constitutionnelles visant à simplifier les procédures administratives, le renforcement des rôles des établissements de contrôle et la consécration de leur autonomie et la mise en oeuvre de leurs recommandations, la lutte contre la corruption, la moralisation de la vie publique, la diffusion des valeurs de probité et de transparence et la corrélation entre la responsabilité et la redditions des comptes, rappelant les mesures prises au niveau institutionnel, juridique et organisationnel à travers la publication d’une série de lois.

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