Elections présidentielles en Algérie : Gaïd Salah intransigeant

Par Khadija Skalli

Le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah insiste sur la tenue des élections présidentielles avant la fin de l’année. Dans un nouveau discours, prononcé hier mercredi 4 septembre, le chef d’état-major de l’ANP martèle que « la situation ne peut tolérer plus de retard ».

Impasse. Le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah exige l’organisation des élections présidentielles dans les délais qu’il a fixés. Pas de concession ni compromis. Dans un nouveau discours, prononcé hier mercredi 4 septembre, le chef d’état-major de l’armée nationale populaire, en visite à la 4e Région militaire à Ourgla, martèle que « la situation ne peut tolérer plus de retard ». Selon lui, elle « exige, au contraire, la tenue de ces élections décisives pour le présent et le futur du pays, dans les délais que j’ai évoqués lors de ma précédente intervention, qui sont des délais raisonnables et acceptables qui reflètent une revendication populaire insistante, à même d’instaurer l’Etat d’équité et de droit », rapporte l’agence APS.

Lundi dernier, Gaïd Salah a appelé, sur un ton ferme, à la convocation du corps électoral le 15 septembre et à l’organisation des élections « dans les délais fixés par la loi ». Selon la loi, le scrutin devra se tenir 90 jours après la convocation du corps électoral. En d’autres termes, en décembre prochain. Ses mots résonnent comme un ordre adressé au chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah.

Toutefois, le mouvement populaire y oppose leur refus. Les étudiants ont manifesté massivement en scandant « non aux élections ». Les Algériens exigent au préalable le départ du pouvoir les figures de l’ancien régime. Selon eux, Gaïd Salah cherche, à travers ce scrutin, à maintenir le « système » en place.

Dans son allocution, le chef d’état-major de l’ANP a, à nouveau, rejeté toute négociation de sortie de crise impliquant l’institution militaire.

« Nous avons affirmé plus d’une fois que l’Armée nationale populaire restera attachée à une résolution de la crise dans un cadre constitutionnel, partant de sa conviction que l’Etat moderne est un Etat d’institutions », a-t-il souligné.

L’obstination de Gaïd Salah à la tenue des élections présidentielles avant la fin de l’année n’est pas sans soulever des interrogations. L’état de santé du président par intérim serait-il derrière cette décision ? Abdelkader Bensalah souffre d’un cancer et suit un traitement lourd qui l’affaiblit. Le Général de Corps d’Armée craint la disparition du chef de l’Etat par intérim. Une nouvelle vacance du pouvoir suprême risque d’enfoncer davantage le pays dans la crise politique.

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