Energie verte : le Maroc champion africain à l’horizon 2030 ?

Face à sa forte dépendance énergétique de l’extérieur, le Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a lancé en 2009, un vaste plan de production d’énergie renouvelable, visant à terme, à permettre au pays de couvrir 52% de ses besoins en réduisant par la même occasion, ses émissions de gaz à effet de serre. Près d’une décennie plus tard, l’avancement des travaux et les résultats enregistrés tendent à hisser le royaume dans le cercle fermé des champions africains des énergies vertes.

«La problématique de l’énergie se pose également comme une question fondamentale qu’il faut aborder dans le cadre d’une vision prospective. L’objectif est de garantir la sécurité énergétique de notre pays, de diversifier les sources d’énergie nationales, par le recours à des énergies alternatives, et d’en assurer un usage rationnel. (…) Cela vaut également pour les défis auxquels le Maroc est confronté en matière énergétique. En effet, il nous appartient désormais de nous adapter aux mutations profondes qui touchent ce secteur à l’échelle mondiale, et dont tout porte à croire qu’elles ne vont pas s’estomper, mais plutôt s’aggraver de plus en plus » déclarait sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête du Trône, le 30 juillet 2007.

Suite à la nouvelle orientation énergétique décidée par sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a mis en oeuvre, en 2009, le plan solaire marocain, un projet destiné d’une part, à réduire sa dépendance aux importations de pétrole (en 2009 le Maroc importait 95% de ses besoins en énergie) et d’autre part, à tourner progressivement la page des énergies fossiles en faisant la part belle aux énergies renouvelables. Pour ce faire, le royaume a lancé un programme ambitieux d’énergie solaire et d’éolienne de 2000 MW chacun, devant couvrir 42% de ses besoins à l’horizon 2020, et 52% à l’horizon 2030. Si les nouvelles solutions basées sur des ressources locales ont marqué une certaine rupture vis-à-vis de l’ancienne politique énergétique, il convient de souligner que l’environnement tout entier du pays se prête à la production d’énergies renouvelables. De par sa position géographique, le Maroc possède des ressources abondantes qui en font naturellement un champion des énergies vertes. En effet, selon les données de la Masen, l’agence marocaine pour l’énergie solaire, le royaume chérifien est le 9ème pays le plus ensoleillé au monde avec ses 710.000 km² bénéficiant d’un ensoleillement compris entre 2.800 et 3.400 heures par an et un potentiel technique solaire national évalué à 20.000 MW. De même pour l’énergie éolienne, le pays présente le 31ème potentiel mondial, avec ses 3.500km de côtes atlantiques qui enregistrent des vitesses de vent entre 7,5 et 11m/s. Soit un potentiel technique estimé à 25.000 MW.

Des projets de grande envergure

Dans sa volonté de faire de son pays un leader de la préservation de l’environnement et du développement durable, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a initié plusieurs grands projets de production d’énergie renouvelable pour assurer la transition énergétique du royaume. Etabli sur un budget global d’une trentaine de milliards de dollars financés, en partie, par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds d’investissements climatiques (FIC), et des institutions de financement européennes, ce programme gigantesque doit, en plus de réduire sa dépendance énergétique, permettre au pays de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 32%, à l’horizon 2030. En effet, à travers l’utilisation des énergies vertes, le royaume prévoit d’économiser, annuellement, en combustibles, l’équivalent de 1,5 million de tonnes de pétrole et éviter ainsi l’émission de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an. Pour atteindre cet objectif, le Maroc n’a pas lésiné sur les moyens, à l’image de la Centrale solaire Noor de Ouarzazate, le plus grand complexe à énergie solaire concentrée du monde, aux côtés de celles de Noor Tafilalt et Atlas, Noor Midelt, Noor Laâyoune et Boujdour, Noor Tata, Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah. A cela s’ajoute la centrale d’énergie éolienne de Tarfaya, l’une des plus grandes centrales éoliennes d’Afrique, aux côtés de celles d’Akhefenir, Bab El Oued, Haouna, et Jbel Khalladi. Mises sur pied depuis 9 ans seulement, les énergies renouvelables assurent depuis 2016, 26% des besoins énergétiques du pays.

Une expertise continentale

En moins d’une décennie, le Maroc a su, par la vision de son Souverain et sa rapide mutation énergétique, se positionner comme une référence continentale, et même mondiale, de la question des énergies renouvelables. Sur le continent, plusieurs pays s’imprègnent du savoir-faire marocain dont les résultats restent, à ce jour, des plus probants. Cité en exemple par la Banque mondiale qui lui a accordé, le 11 juin dernier, un appui additionnel de 125 millions de dollars, en faveur du développement des technologies solaires innovantes, le royaume assume son rôle de leader, notamment à travers la Masen. « Le Maroc est l’un des leaders de l’énergie solaire en Afrique et dans le monde entier. Son agence pour l’énergie durable, Masen, réalise un excellent travail dans ce domaine », a indiqué M. Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), dans une interview accordée à la MAP, au lendemain de la clôture des Assemblées annuelles 2018 de la BAD. Le patron de l’institution financière panafricaine qui soutient l’extension du projet de la Centrale solaire Noor à Ouarzazate, a, par la même occasion, souligné le rôle stratégique du royaume dans l’expansion des énergies renouvelables en Afrique. Depuis 2016, le Sénégal a montré son intérêt pour le modèle marocain, en matière d’énergie solaire, qu’il entend reproduire. Plus récemment, en juin 2018, le Maroc et le Burkina Faso ont signé une convention-cadre de partenariat visant le développement de projets d’énergies renouvelables dans les deux pays. Présent dans le top cinq des marchés africains des énergies renouvelables, le royaume pourrait, dans les années à venir, prendre la tête du peloton au vu des résultats impressionnants qu’il enregistre, et devenir à son tour un fournisseur d’énergie.

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