Enfants addicts au virtuel : quelle génération future pour le Maroc ?

Dossier du mois

Elmekki Lahlou Consultant Image & Influence

La transition digitale ne peut se faire sans l’implication des jeunes

 Durant les années 1980, l’appari­tion au Maroc des jeux vidéos et des premiers ordinateurs annon­çait une nouvelle ère. Une révolution qui, déjà, semblait inquiéter les parents dont les enfants avaient délaissé les billes, les lego et autres jeux de société pour s’isoler dans un univers semblant sortir directement de la célèbre fiction «Star wars» de George Lucas.

Plus de trente ans après, la crainte a en­vahi, à leur tour, ces enfants devenus au­jourd’hui parents. Leur hantise est l’apnée dans laquelle plongent leurs enfants dès qu’ils ont un mobile ou une tablette entre les mains. Les parents ont la conviction que leurs chérubins sont constamment déconnectés du monde réel.

Un vrai paradoxe quand nous savons toute la place que le digital a pris au 21ème siècle. D’un côté, on ne cesse de nous dire que nous ne pouvons faire l’impasse sur la révolution digitale. De l’autre, des experts ne cessent de nous alerter sur la gravité de l’addiction «digitale» dont sont victimes les enfants d’aujourd’hui et même les adultes. Quelle résolution prendre alors ?

Nonobstant le déploiement de divers plans numériques, les plus initiés affir­ment que la transition digitale marocaine titube. Une juxtaposition avec la situation d’autres pays ne permet point de douter de ce constat. Faut-il donc fédérer tous les Marocains autour d’un plan numé­rique national plus efficient ? Ce serait utopique de l’envisager si nous devons en exclure les générations les plus jeunes. Car en voulant déconnecter les jeunes générations, nous les excluons de ce plan numérique, et risquons ainsi de priver le pays d’une relève.

La crainte de voir les jeunes, atteints d’ad­diction «digitale», s’isoler de la vie réelle ne peut subsister au 21ème siècle. Déjà, la crainte ressentie par les parents durant les années 1980 était complètement in­fondée. Ces enfants, devenus aujourd’hui adultes, ne souffrent d’aucune tare. Bien au contraire, ce sont les premiers à avoir embrassé les nouvelles technologies qui, aujourd’hui, arrivent à évoluer, aisément, dans ce monde totalement connecté.

Cessons de stigmatiser cette révolution digitale. Acceptons-la et initions-y nos enfants si nous voulons éviter qu’ils en soient exclus.

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