Enquête tripartite d’Amnesty International/Forbidden Stories/Citizen Lab : On reprend les mêmes et on recommence

Par Amine Ryad

Le 22 juin 2020, à minuit, une enquête tripartite signée par « Amnesty International« , le consortium de journalistes « Forbidden Stories » et le laboratoire interdisciplinaire canadien « Citizen Lab » accouchait d’une conclusion bancale, et sans preuves techniques, selon laquelle le téléphone portable de Omar Radi était espionné par le gouvernement marocain, à travers le logiciel espion « Pegasus » de la société israélienne « NSO Group« .

Cette annonce qui a fait un gros pschitt et qui avait mobilisé pas moins de 17 journaux influents et à gros tirage à travers le monde, à l’instar du « Washington Post« , « The Guardian » et « Haaretz« , a permis aux soi-disant enquêteurs d’avancer, en vertu d’une méthodologie de recherche absurde, que les autorités marocaines sont « soupçonnées d’être des clients potentiels de NSO Group« .

Sauf que la montagne a fini par accoucher d’une très petite souris ! Et pour cause, les autorités marocaines, étonnés par ces allégations infondées et tirées par les cheveux, attendent toujours, depuis plus d’un an, des preuves tangibles en l’objet.

Incapables de donner suite à cette requête, aussi légitime que simple, les ongs précitées ont prôné la politique de la « fuite en avant », en publiant, le 18 juillet 2021, en fin d’après-midi, une deuxième enquête, censée être tout autant explosive, prouvant, sans preuve technique encore une fois, l’implication du Maroc dans l’espionnage de 10.000 téléphones portables sur les 50.000, qui leur ont été fournis par une source interlope vivant en Allemagne.

En somme, le Maroc a lui seul, aurait infecté 1/5ème de l’ensemble des GSM analysés par les enquêteurs, parmi lesquelles on compte des journalistes, des diplomates, des hauts-fonctionnaires, des élus et…..Eric Zemmour, qui serait, également, selon « Le Monde », dans la ligne de mire du Royaume, pour avoir critiqué les « migrants marocains », dans une émission télévisée.

Dans cette forêt d’accusations sans preuve, et autres narratifs pathétiques, impliquant le fait que Hicham Mansouri dormait dans « une poubelle » en prison et que le téléphone d’Edwy Plenel aurait été infecté à Essaouira, le rapport, dans un petit paragraphe, a fini par reconnaitre que « même s’il est impossible, sans l’analyse de l’appareil de savoir si un numéro de téléphone qui apparait dans la liste susmentionnée à été infecté« , les enquêteurs ont tout de même pu construire leur raisonnement, « en analysant 67 GSM, parmi lesquels 37 appareils présentaient des signes d’attaque ou d’infection de Pegasus« .

→ Lire aussi : Le gouvernement marocain rejette et condamne les allégations mensongères publiées par des journaux étrangers

Comment ont-ils pu tirer leurs conclusions bancales pour prouver que le Maroc a infecté 10.000 téléphones portables, en se basant sur un échantillon représentant 0,000074% !!!!!!! du listing total des numéros de GSM que ce consortium s’est procuré?!?!?!?!

Une question qui restera surement sans réponse…jusqu’à la prochaine enquête en 2022…Incha’Allah.

Il y’a aussi cet autre critère de taille, que semble avoir omis de prendre en considération nos Sherlock Holmes de l’investigation. Il s’agit de la question du coût astronomique que représente le logiciel espion « Pegasus ».

A la lumière de la plainte déposée, en 2019 aux Etats-Unis, par l’application « Whatsapp » contre la société israélienne « NSO Group », pour piratage à des fins d’espionnage de plus d’un millier d’utilisateurs, il a été révélé que le gouvernement ghanéen a payé 8 millions de dollars par an pour espionner 25 numéros, tandis que le Mexique a versé la bagatelle de 32 millions pour surveiller 500 téléphones.

Alors imaginons donc, ce que pourrait couter au Maroc le ciblage de 10.000 téléphones portables ? Une facture explosive équivalent à 640 millions de fois le montant payé par le Ghana….soit 5.1 milliard de dollars par an…soit 2% du PNB marocain annuel !!!!! qui vacille autour des 300 milliards de dollars….tout cela pour découvrir ce que cache Eric Zemmour, Edwy Plenel ou encore Omar Radi dans leurs téléphones respectifs…..

On croirait assister au bêtisier et non à l’enquête de l’année, surtout lorsque les medias algériens relayent à cœur joie ces mêmes allégations, en prétendant même que Tebboune et ses sbires ont été visés par ce logiciel espion israélien, dans une logique de « complot judéo-makhzenien contre le pays du million et demi de martyrs ».

On se demande d’ailleurs pourquoi un effort tout aussi colossal n’a pas été fourni par « Amnesty International », « Forbidden stories » et « Citizen Lab » pour pointer du doigt l’acquisition, par la junte militaire algérienne, du logiciel espion « Evident », produit par le groupe britannique « BAE Systems »…

Pourquoi ne pas avoir enquêté sur les informations faisant état de l’espionnage, par le gouvernement espagnol, de plusieurs figures de l’indépendantisme catalan et ce, à travers l’utilisation du logiciels espion « Pegasus »…

Comment se fait-il qu’un rapport concis n’a pas été fourni pour faire la lumière sur l’adoption, par le parlement allemand « Bundestag » et son pendant « Bundesrat » d’une loi permettant aux services de renseignement du pays, de pirater les fournisseurs de communications à l’effet d’espionner les téléphones portables de citoyens allemands et etrangers…

Pour paraphraser la réponse de NSO Group : « l’enquête est bourrée de supposition erronées et de théories non corroborées (…) les sources ont fourni des informations qui n’ont aucune base factuelle »…

Ainsi, comme en 2020, le Maroc restera droit dans ses bottes et exigera des preuves tangibles pouvant corroborer ces accusations infondées…mais comme en 2020 la réponse n’arrivera jamais….

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