Enseignant décapité : trois jours après le drame où en est la France ?

Trois jours après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, le combat contre le terrorisme s’accélère en France. Le gouvernement a décidé de déployer tout un arsenal de mesures pour tenter d’éradiquer « l’islamisme radical » : demandes d’expulsions, dissolutions d’associations, contrôle renforcé sur les réseaux sociaux… Le point sur la situation.

Le message a été clair, lors du Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron, le 18 octobre dernier, des « actions concrètes » et rapides contre « les structures, associations ou personnes proches des milieux radicalisés », et qui propagent des appels à la haine et à la violence pouvant encourager les attentats, seront prises.

Expulsion de 231 étrangers en situation irrégulière
Dans le cadre de la lutte contre les « séparatismes » le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a demandé l’expulsion de 231 étrangers en situation irrégulière, répertoriés dans les Fiches S, dont 180 seraient actuellement incarcérés. Le reste devrait être prochainement interpellé.  Selon la presse française, Darmanin qui était en visite de deux jours au Maroc pour rencontrer les différents ministres, aurait demandé au Royaume de récupérer neuf de ses ressortissants radicalisés et en situation irrégulière en France. Le ministre devrait se rendre également en Algérie et en Tunisie pour demander aux gouvernements de récupérer les ressortissants qui se trouvent sur cette liste.

Dissolutions d’associations
« Nous avons décidé aussi qu’une cinquantaine de structures associatives verront toute la semaine un certain nombre de visites des services de l’État et plusieurs d’entre elles, à ma proposition, se verront dissoudre en Conseil des ministres », a indiqué Darmanin. En effet, la semaine dernière, des perquisitions se sont déroulées au domicile de certains présidents d’associations. Mercredi dernier, c’était l’ONG Barakacity qui était visée. La perquisition avait d’ailleurs suscité un tollé sur les réseaux sociaux, après la dénonciation d’une intervention jugée violente. L’objet de cette perquisition, la suspicion de création de nouveaux circuits financiers par certaines ONG, pouvant financer le terrorisme. L’intention du gouvernement serait alors de faire évoluer le volet financement de la loi 1905 dans l’objectif de contrôler les flux financiers des associations via la cellule Tracfin de Bercy afin de repérer et fermer celles qui seront accusées de séparatisme.

Un contrôle plus important sur des cryptomonnaies
Dans le cadre d’un contrôle accru des flux financiers, le ministre de l’Économie Bruno le Maire place les cryptomonnaies en ligne de mire. Selon lui, « Les cryptomonnaies posent un vrai problème de financement du terrorisme (…) Il y a un problème de financement d’un certain nombre d’associations islamistes ou de réseaux sur lesquels nous pouvons et devons mieux faire« . En effet, il y a quelques semaines, un réseau de malfaiteurs et de terroristes résidant en Syrie ont utilisé la cryptomonnaie, plus particulièrement l’achat de coupons dans des bureaux-tabacs français, convertibles en Bitcoins, pour leur financement.

Le droit d’asile remis en question
Le ministre français de l’Intérieur aurait également demandé à ses services d’examiner plus attentivement les dossiers des personnes qui souhaitent obtenir le statut de réfugié en France rapporte la presse française. Il souhaite que Paris, qui accorde sa protection aux ressortissants de certains pays, ne le fasse plus de manière quasi systématique.

Pour rappel, Samuel Paty professeur d’histoire-géographie, enseignait la liberté d’expression à ses élèves. Selon les différents témoignages, il aurait demandé aux élèves musulmans de quitter la pièce afin de ne pas être heurtés par les caricatures de Charlie Hebdo, utilisées dans son cours. Une demande qui aurait été mal interprétée par beaucoup de parents d’élèves, créant ainsi une vague de haine sur les réseaux sociaux depuis début octobre à l’encontre de l’enseignant. Vendredi 16 octobre, l’enseignant a été retrouvé décapité près du collège où il enseignait, par un tchétchène âgé de 18 ans.

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