Entreprises: l’Exécutif a adopté une série de mécanismes pour faciliter l’accès au financement

Le gouvernement a adopté une série de mécanismes pour faciliter l’accès au financement aux entreprises, a affirmé, mardi à Rabat, la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah Alaoui.

Mme Fettah Alaoui, qui répondait à la Chambre des conseillers à une question sur « la facilitation de l’accès des entreprises au financement et la création de l’emploi », a indiqué que ces mécanismes sont liés essentiellement à l’offre « Damane » (garantie), au renforcement du financement collaboratif, à l’appui du secteur du micro-crédit, ainsi qu’à la consolidation de sa contribution à l’inclusion financière et au soutien des activités génératrices de revenu.

Et de noter que les petites et moyennes entreprises (PME) sont les plus exposées aux chocs et fluctuations économiques comparativement aux grandes entreprises et font face aux difficultés d’accès au financement bancaire en raison de leurs spécificités, de la nature de leur structuration et de leurs conditions de travail.

S’agissant de la réforme du système de garantie, la ministre a fait état de la rationalisation de l’offre de garantie via la structuration et la réduction du nombre de produits pour les rassembler en faveur des catégories ciblées, en plus de la révision de l’offre de financement et ce, en vue d’améliorer son attractivité pour les banques et de contribuer au renforcement des quasi-fonds propres des PME qui souffrent d’une insuffisance dans le capital.

Et d’ajouter que les entreprises impactées par la crise du covid-19 ont profité de mécanismes de garantie comme « Damane Oxygène » qui couvre 95% du montant des crédits en faveur des entreprises dont la trésorerie s’est dégradée à cause de la baisse de leur activité, et « Garantie auto-entrepreneurs covid-19 » couvrant 85% des crédits octroyés aux auto-entrepreneurs.

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Il s’agit aussi de « Relance TPE » qui garantie 95% des crédits octroyés aux très petites entreprises (TPE) réalisant un chiffre d’affaires moins de 10 millions de dirhams (MDH) et de « Damane Relance » dont la quotité de garantie varie de 80 à 90% au profit des PME et des grandes entreprises qui atteignent un CA supérieur à 10 MDH, en plus de « Damane Relance hôtellerie » et « Damane Relance promotion immobilière », a fait savoir Mme Fettah Alaoui.

En dépit des effets néfastes de la pandémie sur le tissu économique national, les activités de garantie ont enregistré, durant les neuf premiers mois de 2021, une évolution remarquable par rapport à la même période en 2020, a-t-elle relevé.

Parallèlement, Mme Fettah Alaoui a indiqué que l’intervention de l’Etat en faveur des entreprises a atteint plus de 271 mille crédits avec des financements avoisinant 45,6 milliards de dirhams (MMDH).

Ces financements, a-t-elle précisé, se répartissent sur l’activité normale avec 58.584 crédits de 33,6 MMDH et les mécanismes « covid-19 » (213 crédits de près de 12 MMDH), notant que les activités « fonds de financement » dédié au financement collaboratif ont atteint un volume de 59,7 MMDH au titre des neuf premiers mois de 2021.

Par ailleurs, Mme Fettah Alaoui a assuré que dans le cadre de l’appui et de la diversification des mécanismes d’accès des entreprises au financement, le Programme intégré d’appui et de financement des entreprises « Intelaka » a été lancé pour renforcer les offres actuelles de la Caisse centrale de garantie (CCG) avec trois nouveaux produits en faveur des entreprises nouvellement créées et exportatrices, à savoir « Damane Intelak », « Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi » et « Start-TPE ».

Depuis le lancement de ce programme en février 2020 et jusqu’à fin septembre 2021, plus de 24 mille entreprises ont été financées avec un volume dépassant 5,8 MMDH à même de permettre la création de plus de 67.000 emplois, a-t-elle noté.

Et de poursuivre que l’Exécutif compte donner une nouvelle dynamique à ce programme via le lancement du programme « Forsa » pour soutenir les initiatives individuelles dans l’objectif de permettre aux jeunes issus des différentes catégories sociales de bénéficier de prêts d’honneur ciblant des types de projets qui n’entrent pas dans le champ des financements accordés aux petites entreprises et aux start-up.

Par ailleurs, Mme Fettah Alaoui a rappelé l’adoption, en 2020, d’une loi pour acter la transformation de la CCG en société anonyme afin de l’adapter avec sa nouvelle réalité et ce, en prenant en considération les meilleures pratiques dans le domaine de la garantie à l’échelle mondiale.

Les principales objectifs stratégiques ciblés par l’adoption de la loi portant organisation de la CCG consistent à consacrer cette dernière en tant qu’outil de l’Etat en matière des garanties publiques, améliorer sa gouvernance et à moderniser la gestion financière de ses engagements, a-t-elle fait savoir, ajoutant que ce nouveau cadre permettra à la CCG d’accompagner les stratégies et politiques publiques en termes de facilitation de l’accès au financement d’une manière durable.

Pour ce qui est de la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’inclusion financière, elle a pour but à faire de l’inclusion financière un véritable facteur de développement économique et social, en particulier pour les entreprises qui disposent d’une feuille de route visant à faciliter l’accès au financement aux TPE et start-up et ce, à travers l’accélération du développement de mécanismes de financement et d’en créer de nouveaux, en plus de développer les moyens nécessaires pour limiter les risques des crédits.

A cet égard, Mme Fettah Alaoui a indiqué que le gouvernement a procédé au relèvement du plafond des micro-crédits de 50.000 à 150.000 dirhams afin accompagner les TPE pour décrocher un financement, notant que la révision du cadre légal et réglementaire relatif au micro-financement se poursuivra pour diversifier les offres à même de comprendre la micro-épargne et la micro-assurance.

Pour garantir les conditions nécessaires au renforcement de l’accès des TPE, des start-up et des porteurs de projets, aux produits financiers, une stratégie nationale a été élaborée en matière de culture financière et le cadre légal régissant l’activité des sociétés d’information sur le crédit (Credit Bureau) a été développé pour fournir aux établissements de crédit les informations financières nécessaires sur les clients, a-t-elle rappelé.

Et de conclure que ces mesures contribueront à soutenir la compétitivité des entreprises et à créer de l’emploi et le préserver, ce qui permettra de diversifier les capacités productives de l’économie nationale et d’augmenter sa compétitivité et sa durabilité.

Avec MAP

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