Etats-Unis – Chine : vers une nouvelle escalade ?

Depuis le début de la pandémie, les accusations entre Washington et Pékin fusent. Les deux grandes puissances se livrent de nouveau à une véritable guerre verbale sur fond de tensions commerciales.

Alors qu’il l’accusait de faire son possible pour le faire perdre lors des prochaines élections, Trump multiplie ses accusations envers la Chine, et son administration se démène pour prouver que l’entière responsabilité incombe aux Chinois. « Le coronavirus est une création humaine, issue du laboratoire P4 de Wuhan ». Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompéo, déclarait alors avoir des preuves irréfutables sur la culpabilité de la Chine : « Il y a d’énormes preuves que le virus vient du laboratoire de Wuhan, nous le disons depuis le début, mais maintenant le monde entier peut le voir, la Chine est connue pour sa propension à infecter la planète (…) ce n’est pas la première fois que le monde est mis en danger à cause d’un virus provenant de la Chine ». Le 3 mai, il exprime la nécessité d’envoyer des équipes sur place : « Nous n’avons toujours pas les échantillons du virus dont nous avons besoin ».

Depuis quelques semaines, plusieurs pays, notamment alliés des Etats-Unis ont accusé la Chine d’avoir détruit les preuves concernant les origines du virus. Cette dernière, habituellement diplomate, se braque, et ne lésine pas sur les mots pour se défendre.

La Chine se braque et refuse une enquête internationale
Suite à ces violences verbales provenant des Etats-Unis, mais aussi d’autres pays comme la France, les médias chinois décrivent Pompéo comme étant « l’ennemi de l’humanité ». Selon la chaine CCTV : « Les politiciens américains tentent de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre, de truquer les élections et de réprimer la Chine, alors que leurs propres efforts contre l’épidémie sont un désastre ». Alors qu’ils avaient décidé d’enterrer la guerre commerciale quelques mois auparavant, Trump promet d’éventuelles sanctions, comme l’augmentation de tarifs douaniers.

L’Australie aussi ne sera pas épargnée. La Chine menacera de boycotter ses produits après une demande d’enquête indépendante sur l’origine du virus, la transparence du partage d’informations, ainsi que des comptes sur la gestion par l’OMS de la crise. Et ce, même si la diplomatie australienne a précisé ne viser personne en particulier.

La Chine a, pour sa part, refusé toute enquête internationale sur l’origine du Covid-19, tant que la pandémie n’a pas été endiguée et tant que les accusations des Etats-Unis se poursuivent. Une enquête à ce stade serait, selon l’Ambassadeur de la Chine à l’ONU, une perte de temps, ce qui est inconcevable à l’heure où la priorité est de sauver des vies. Il s’est par ailleurs exprimé concernant la volonté de l’OMS d’envoyer des experts à Wuhan. Selon lui, le contexte diplomatique ne le permettait pas, à une période où les rumeurs sur le laboratoire P4, à Wuhan, se propageaient.

À ce jour, la Chine est la cible d’accusations de plusieurs pays, notamment des renseignements australiens, canadiens, britanniques et néo-zélandais. L’Etat du Missouri n’a pas hésité à porter plainte contre l’Empire du Milieu, l’accusant d’avoir caché des informations cruciales en début de pandémie.

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