Ex-espion russe : le torchon brûle à nouveau entre Londres et Moscou

Le gouvernement britannique a mis ce mercredi ses menaces à exécution dans l’affaire de l’attaque perpétrée avec un agent innervant sur le sol britannique contre un ex-espion russe et sa famille.

S’exprimant devant les députés britanniques, après l’expiration, mardi à minuit, d’un ultimatum lancé par Londres à Moscou pour fournir des explications sur l’empoisonnement, survenu le 4 mars à Salisbury (sud-ouest de l’Angleterre), la Première ministre Theresa May a annoncé l’expulsion de 23 diplomates russes du Royaume-Uni et la « suspension des contacts bilatéraux » avec Moscou.

Elle a, outre, affirmé qu‘ »aucun ministre britannique ni membre de la famille royale ne se rendra en Russie pour la Coupe du monde de football », prévue le 14 juin.

Pour Mme May « il n’y a pas d’autre conclusion que celle selon laquelle l’État russe est coupable de la tentative de meurtre » ayant visé Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans.

« Cela constitue un usage illégal de la force par l’État russe contre le Royaume-Uni », a ajouté la PM britannique, estimant qu’il « était juste d’offrir à la Russie l’opportunité de fournir une explication mais sa réaction trahit un mépris total pour la gravité de ces événements ».

Les Russes « n’ont fourni aucune explication crédible », a-t-elle déploré. « Au lieu de cela, ils ont traité l’utilisation d’un agent neurotoxique militaire en Europe avec sarcasme, mépris et défiance », a précisé Mme May, soulignant la gravité de l’affaire.

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« Nous allons donc suspendre tous les contacts bilatéraux de haut niveau prévus entre le Royaume-Uni et la Russie », a-t-elle dit, affirmant que cela incluait « la révocation de l’invitation faite au ministre des Affaires étrangères (Sergueï Lavrov) de visiter » le Royaume-Uni.

Retrouvés inconscients le 4 mars sur un banc à Salisbury, Sergueï Skripal et sa fille sont toujours hospitalisés dans un état « critique », après avoir été victimes d’une tentative de meurtre, selon les autorités britanniques. Un policier, intervenu sur place, se trouve lui dans un état grave.

Selon l’avis de certains analystes, la Russie devrait, elle aussi, répliquer en annonçant l’expulsion de diplomates britanniques et d’autres mesures de riposte dans le cadre d’une politique de réciprocité.

Avant l’annonce des sanctions britanniques contre Moscou, l’affaire de l’attaque de l’ex-espion russe a été examinée à maintes reprises par le Conseil britannique de sécurité nationale.

Selon la police britannique, Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été victimes d’une attaque délibérée à l’aide d’un agent innervant. Une semaine après cette « tentative de meurtre », des résidus d’un agent neurotoxique ont été retrouvés dans un restaurant ainsi que dans un pub de la ville.

Ainsi, plusieurs centaines de clients ont reçu des instructions pour éliminer toute trace éventuelle du poison sur leurs vêtements. L’affaire est prise très au sérieux par le gouvernement britannique.

« Le point le plus important, c’est que le gouvernement met à la disposition des enquêteurs toutes les ressources nécessaires pour qu’ils puissent faire leur travail au plus vite » estime la ministre de l’intérieur Amber Rudd.

Le gouvernement britannique avait promis d’apporter une réponse « appropriée » si l’enquête démontre l’implication d’un « Etat étranger » dans l’empoisonnement de l’ex-espion russe.

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