Facebook: l’assemblée fondatrice de Libra se réunit dans le plus grand secret

Les membres fondateurs de la future monnaie virtuelle de Facebook, Libra, se réunissent lundi dans le plus grand secret à Genève pour signer une charte, malgré la défection de plusieurs partenaires et le scepticisme général.

Avec la création annoncée mi-juin d’une monnaie numérique offrant un mode de paiement alternatif aux circuits bancaires traditionnels, Facebook veut bouleverser le système financier mondial. Cette monnaie numérique, dont le lancement est prévu pour mi-2020 si elle est autorisée par les régulateurs, sera gérée par l’association Libra, basée à Genève.

« La charte sera signée aujourd’hui », a déclaré à l’AFP une porte-parole, qui s’est refusée à toute autre déclaration.

Le consortium chargé d’assurer la gouvernance de la future monnaie devait avoir 28 membres fondateurs, et atteindre 100 membres par la suite, avait indiqué fin septembre le directeur général de l’association Libra, Bertrand Perez, lors d’une conférence à Genève, précisant qu’il y avait un très grand nombre d’entités intéressées.

Mais, depuis fin septembre, plusieurs ont annoncé se retirer du projet: PayPal, Visa, Mastercard, eBay et Stripe, portant un nouveau coup dur au projet de monnaie numérique de Facebook, déjà attaqué de toutes parts.

→ Lire aussi : L’Allemagne appelle Facebook à revoir son projet de messageries cryptées

Le projet suscite l’hostilité croissante de bon nombre de régulateurs et gouvernements, aux Etats-Unis comme en Europe. Ils s’inquiètent de la mauvaise réputation de Facebook en matière de confidentialité et de protection des données personnelles et redoutent que la Libra ne soit utilisée pour tromper le fisc.

Le patron de Facebook Mark Zuckerberg va être convoqué le 23 octobre par une commission parlementaire américaine qui souhaite passer en revue son projet de monnaie numérique.

En Europe, Bruno Le Maire, le ministre français de l’Economie et des Finances, a averti que la Libra représentait selon lui une menace pour la « souveraineté monétaire des Etats ».

Les régulateurs se montrent aussi très prudents à l’égard du projet de Facebook d’émettre une « stablecoin », terme utilisé pour définir une monnaie virtuelle adossée à un panier de devises réelles censé en garantir le cours.

Le président du Conseil de stabilité financière (FSB), Randal Quarles, qui supervise la réglementation des économies du G20, a ainsi envoyé dimanche une lettre aux ministres des Finances du G20, les avertissant que « l’introduction de « +stablecoins globaux+ pourrait poser de nombreux défis aux régulateurs ».

Il s’agit notamment de « défis en matière de stabilité financière, de protection des consommateurs et des investisseurs, de confidentialité et de protection des données, d’intégrité financière, de fraude fiscale et de sécurité informatique », a-t-il égrené.

Selon la BBC, un projet de rapport du G7, qui doit être présenté cette semaine à une réunion des ministres des Finances au FMI, dresse lui neuf risques majeurs posés par de telles monnaies numériques.

Avec AFP

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