«Faire face à des difficultés ensemble nous rend plus forts, plus résilients»

Monsieur l’Ambassadeur de la République Argentine au Royaume du Maroc, Raúl Ignacio Guastavino

Le Maroc et l’Argentine entretiennent des relations solides, caractérisées par une étroite coopération, de plus en plus consolidée et les perspectives sont encore plus prometteuses, surtout depuis la visite historique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la région en 2004, au cours de laquelle de nombreux accords ont été signés, couvrant un certain nombre de domaines. Une coopération déployée au niveau multilatéral dans les forums internationaux ainsi que sur le plan bilatéral. C’est dire que le Maroc et l’Argentine partagent des points de vue identiques sur toutes les questions régionales et internationales. Or le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays reste modeste par rapport aux potentialités dont regorgent les deux pays et bien en deçà de l’excellence des relations politiques et culturelles bilatérales. En effet, les deux gouvernements entretiennent un dialogue politique permanent. Aussi les deux pays œuvrent-ils, de manière intense, afin de renforcer les liens économiques et commerciaux bilatéraux. D’autant plus que de par sa position géostratégique singulière, le Maroc, partage un héritage linguistique et culturel avec les pays de la région, il représente un partenaire économique stratégique de l’Argentine et lui offre une porte d’entrée aux marchés africains. De même, le Royaume, de par son climat des affaires, ses infrastructures avancées et sa proximité des plus grands centres financiers internationaux, constitue une passerelle stratégique pour les investisseurs souhaitant tirer profit des opportunités économiques offertes par l’Afrique. L’Argentine quant à elle, peut offrir au Maroc l’accès au Mercosur (Marché commun du Sud).

Par ailleurs, plusieurs secteurs offrent des opportunités prometteuses pour augmenter le volume des échanges commerciaux et lancer des projets économiques conjoints à savoir l’agriculture, le textile, le tourisme, la recherche scientifique, la biotechnologie, l’automobile et l’aviation.

Rappelons que le 7 juin 2019, depuis l’Argentine, le Royaume a été élu à l’unanimité, Coordonnateur du Groupe de mise en œuvre et d’évaluation (IAG) de l’Initiative Globale de Lutte contre le Terrorisme Nucléaire (IGLTN) pour la période 2019-2021, par les 88 pays partenaires participant à la 11e réunion Plénière de l’IGLTN, devenant le premier pays arabe et africain à assumer une telle responsabilité dans le cadre de l’Initiative Globale.

En 2020, le Mercosur a exporté l’équivalent de 1.166,2 millions USD vers le Royaume contre des importations totalisant 1.368,2 millions USD, ont écrit les ambassadeurs d’Argentine, du Brésil et du Paraguay à Rabat, dans une lettre conjointe à l’occasion de la célébration du 30è anniversaire de ce Bloc, citant des données du Système des statistiques du commerce extérieurs du Mercosur (SECEM).

«Les investissements réciproques se multiplient et rendent les relations économiques entre les pays du Mercosur et le Maroc encore plus dynamiques et profondes», se sont réjouis les ambassadeurs Raúl Ignacio Guastavino (Argentine), Julio Glinternik Bitelli (Brésil) et Oscar Rodolfo Benitez Estrago (Paraguay) dans leur lettre conjointe.

«De plus, nos liens ne se limitent pas aux questions commerciales : accords politiques et culturels, accords de coopération entre gouvernements, institutions académiques et entreprises et la coordination dans les domaines multilatéraux sont des exemples qui composent l’histoire commune de nos pays», se sont félicités les trois diplomates.

Dans cet entretien exclusif, l’ambassadeur de l’Argentine au Maroc a bien voulu répondre à nos questions pour mettre plus de lumière sur les relations entre les deux pays et les perspectives prometteuses qui se présentent à eux pour un partenariat gagnant-gagnant.

MAROC DIPLOMATIQUE : L’Argentine a été l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance du Maroc en 1956. On se rappelle aussi de la tournée historique effectuée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans plusieurs pays d’Amérique latine, en 2004. Ce qui avait d’ailleurs jeté les jalons de la coopération entre le Royaume et les pays de ce continent et donné une forte impulsion aux relations bilatérales ou plutôt multilatérales. Vous représentez votre pays au Maroc depuis juillet 2019. Comment évaluez-vous, aujourd’hui, les liens de coopération entre les deux pays ?

 Monsieur l’Ambassadeur Raúl Ignacio Guastavino : Les relations entre la République argentine et le Royaume du Maroc traversent un excellent moment, qui suit les lignes de la façon dont la relation bilatérale a été maintenue depuis sa création.

À différents niveaux -commercial, de coopération, culturel et politique, entre autres-, il y a des projets en cours et en négociation.

Nous considérons le Maroc comme un partenaire stratégique dans la région de l’Afrique du Nord. Bien que nous soyons très satisfaits de l’excellent niveau de nos relations bilatérales, nous souhaitons approfondir encore notre coopération technique et agro-industrielle à caractère Sud-Sud, identifier de nouveaux sujets et projets d’intérêt commun, diversifier nos échanges commerciaux ainsi que renforcer notre collaboration dans la sphère multilatérale.

MD : L’année 2020 a connu la célébration du 60e anniversaire de l’établissement des relations entre Buenos Aires et Rabat. Il faut dire aussi que l’Argentine est devenue, ces dernières années, un partenaire privilégié du Royaume dans la région et le Maroc un partenaire stratégique de l’Argentine en Afrique. Comment se concrétise le rapprochement entre les deux pays ?

 – SEM R.I.G : Le Maroc représente un partenaire clé de l’Argentine en Afrique, et il existe un grand potentiel pour nos économies d’augmenter et diversifier nos échanges commerciaux. j

Actuellement, seulement pour donner des exemples, l’Argentine exporte environ USD 710 millions par an vers le Maroc et importe environ USD 184 millions du Royaume du Maroc. Notre commerce se caractérise par des échanges de : céréales, huiles végétales et crevettes surgelées, dans le cas des exportations argentines au Maroc, et phosphates et engrais dans le cas du Maroc à l’Argentine, ainsi que quelques composantes pour l’industrie de l’automobile.

Nos services de santé respectifs, l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) et el Servicio Nacional de Sanidad y Calidad Agroalimentaria (SENASA), négocient différents accords sanitaires afin d’élargir la liste des produits qui sont exportés d’un côté de l’Atlantique à l’autre.

MD : Les relations de coopération bilatérale ont connu, ces dernières années, une dynamique positive dans les domaines politique, économique et culturel. Quels sont, à votre avis, les obstacles qui entravent un vrai partenariat avec les pays de l’Amérique latine ? Et quels sont les moyens susceptibles de renforcer le partenariat multilatéral ?

– SEM R.I.G : Au niveau multilatéral, il existe de multiples forums dans lesquels nous partageons des points de vue similaires.

Il y a toujours des défis et des points sur lesquels avancer, qui expliquent les nombreux domaines dans lesquels nous pouvons coopérer et échanger. Par exemple, nous sommes aux portes de nombreux accords, qui sont actuellement en négociation et nous nous abstenons donc de les mentionner spécifiquement, mais sachez qu’ils couvrent le domaine culturel, économique, juridique et consulaire.

MD : Ces dernières années, le Maroc et l’Argentine auront donné un grand élan aux relations bilatérales caractérisées par une étroite coopération dans divers domaines. Or pendant que la feuille de route pour atteindre de belles perspectives a été tracée, impliquant la mise en œuvre d’importants accords conclus entre le Maroc et les différents Etats latino-américains, en plus de la promotion de davantage de flux commercial, d’investissements et d’échanges culturels, le tout dans une logique de partenariat Sud-Sud, les relations commerciales entre le Maroc et l’Argentine restent au-dessous de leur potentiel. Pourquoi à votre avis surtout que les deux pays connaissent un fort potentiel de croissance économique ?

– SEM R.I.G : Dans le cas du Maroc, sous le «leadership» éclairé de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ses investissements stratégiques dans les infrastructures, les énergies renouvelables, la santé et l’éducation, entre autres, lui permettent d’établir des bases solides pour une croissance robuste. L’augmentation des échanges commerciaux marocains témoignent d’une saine politique commerciale économique. Dans le cas de l’Argentine et son potentiel de croissance, il est possible de l’illustrer avec les données suivantes : c’est le 3ème plus grand PIB d’Amérique latine, un PIB par habitant de 10.000 USD et 45 millions d’habitants (60% d’entre eux moins de 35 ans) ; nous sommes le 8e pays le plus étendu au monde avec 53% de terres arables, nous avons le 2e plus grand champ de gaz non conventionnel et le 4e plus grand champ de pétrole non conventionnel, nous sommes l’un des principaux exportateurs mondiaux de soja, maïs, citron, viande bovine et lithium. Comme je l’ai déjà mentionné, des politiques stratégiques appropriées sont nécessaires pour garantir une croissance économique soutenue. Je pense que nous sommes sur cette voie même si pour les pays en développement, cette voie est toujours difficile et que la pandémie due à la Covid-19 n’a fait que compliquer davantage.

MD : Il est évident que l’Argentine représente une plate-forme d’ouverture indéniable sur l’Amérique latine pour le Maroc. Le Royaume, quant à lui, est une destination de choix pour les produits, les entreprises et les investissements argentins et latino-américains qui souhaitent se positionner sur le continent africain. Quelle stratégie adopter pour élargir l’éventail de notre partenariat bilatéral pour une coopération plus dense sur les plans politique, socio-économique et culturel ?

– SEM R.I.G : La question de la stratégie à suivre implique des consultations tant avec la partie argentine que marocaine. L’important est que nous ayons le terrain d’entente, les contacts et qu’il y a cette volonté et cet intérêt d’intensifier nos relations, quelque chose qui est insufflé dans les réunions de haut niveau que nous avons eues dernièrement.

MD : Quel rôle peut jouer le Maroc dans la coopération Sud-Sud, en tant qu’acteur régional dans le rapprochement du Monde arabe et de l’Afrique avec l’Amérique latine sachant que l’Argentine peut offrir au Maroc l’accès au Mercosur (marché commun du Sud) alors que le Maroc peut être pour ce pays d’Amérique latine une porte d’accès aux marchés nord-africains et du Moyen Orient ?

– SEM R.I.G : Sans aucun doute, le Maroc fonctionne comme la porte d’entrée en Afrique et, de cette manière, nous conceptualisons et projetons notre approche économique au Royaume.

Concernant le MERCOSUR, il faut dire que, fondé par le Traité d’Asunción en 1991, cette année célèbre 30 ans.

Avec près de 300 millions d’habitants et une superficie de près de 15 millions de kilomètres carrés, le MERCOSUR est connu pour son grand potentiel en termes de ressources naturelles et d’alimentation. Le bloc exporte 63% du soja mondial et est le premier exportateur mondial de bœuf, de poulet, de maïs, de café et de fer, ainsi que le huitième producteur d’automobiles.

Dès ses premières années, le MERCOSUR a négocié et signé des accords commerciaux avec la plupart des pays de la région d’Amérique latine, où il est actuellement autorisé à avoir une zone de libre-échange qui englobe la plupart des pays. De même, nous avons également négocié des accords commerciaux avec l’Union européenne, l’AELE (EFTA), Israël, l’Égypte, l’Inde et les pays de l’Afrique australe, entre autres. Le MERCOSUR est une plateforme pour que nos pays se projettent sur le reste du monde.

Nous pensons que le sens de l’intégration est de rechercher des accords, respectueux de la diversité de nos pays, et inspirés par la volonté politique de vouloir s’intégrer. Le MERCOSUR a promu un régionalisme solidaire en matière politique, économique et sociale parce que nous savons que faire face à des difficultés ensemble nous rend plus forts, plus résilients.

Dans le terrain de la coopération bilatérale, il faut souligner le projet de coopération en cours «Le quinoa contre le changement climatique et la malnutrition dans les zones rurales du Maroc». Notre Institut National de Technologie Agricole (INTA), en collaboration avec la Fondation Miguel Lillo (FML) de l’Argentine coopèrent avec l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat, dans la promotion et le développement de la culture du quinoa comme aliment complémentaire et culture commerciale pour les populations agricoles marginales et le projet est en train de passer à la vitesse supérieure, améliorant l’accès des Marocains à une nourriture saine, riche et ancestrale de notre terre.

MD : Sachant que les deux pays travaillent de manière intensive dans le cadre de projets à dimension intégratrice visant à renforcer les liens économiques et commerciaux, quels sont les outils à mettre en œuvre pour renforcer davantage la coopération et mettre à profit leur fort potentiel de développement des échanges commerciaux entre les deux pays qui restent modestes par rapport aux potentialités dont regorgent les deux pays et qui n’atteignent pas l’excellence des relations politiques et culturelles bilatérales ?

– SEM R.I.G : Je suis d’accord sur le fait que le potentiel commercial entre nos pays est supérieur aux échanges effectifs. Cependant, il est nécessaire de souligner le travail continu qui est effectué pour connaître les opportunités commerciales, approfondir les projets de coopération et conclure des accords sanitaires qui permettent l’ouverture de nouveaux marchés. C’est un processus lent, sans aucun doute, mais nous commençons à voir le résultat de ces efforts se matérialiser par une augmentation des exportations et des importations, une meilleure connaissance de nos cultures et une augmentation des voyageurs des deux côtés de l’Atlantique. Nous devons poursuivre ce travail déjà en cours ; je n’ai pas de doute sur le fait que nos pays aient l’intention d’approfondir et de diversifier nos relations. Nous travaillons pour concrétiser une mission commerciale argentine de haut niveau une fois la pandémie sera sous contrôle.

MD : A votre avis, quels sont les secteurs qui pourraient être au cœur de la promotion des échanges entre les deux pays ? Quelles sont les opportunités d’affaires qu’offre le Maroc aux entreprises argentines et inversement ?

– SEM R.I.G : En 2020, la pandémie a empêché l’organisation d’événements commerciaux au Maroc, tels que les visites officielles des autorités argentines et des hommes d’affaires et la participation aux foires du secteur local. Cependant, l’ambassade s’est efforcée de faire connaître les opportunités du marché marocain aux exportateurs argentins par le biais de vidéoconférences qui ont atteint plus de 150 participants, y compris des exportateurs argentins et des Chambres de commerce. Lors de ces rencontres, ils ont présenté les aspects généraux du marché marocain, son économie, ses infrastructures et les caractéristiques des échanges commerciaux entre nos pays.

Nous sommes très positifs quant aux résultats à venir de ces échanges et misons surtout sur des échanges dans les secteurs de la machinerie agricole, les produits médicaux et vétérinaires ainsi que des secteurs de haute technologie où l’Argentine est bien établie depuis des décennies, comme le spatial, le contrôle aérien et le nucléaire à usage pacifique, en médecine ou pour améliorer les aliments. Et ce ne sont que des exemples cueillis sur la marche.

MD : Comment la diplomatie parlementaire peut être utile au rapprochement des deux pays surtout dans un monde de plus en plus complexe ?

– SEM R.I.G : La diplomatie parlementaire est une interface essentielle pour la coopération internationale et la promotion de la démocratie. Les relations parlementaires constituent des canaux de communication capables de renforcer les relations entre les pays.

En effet, M. Habib El Malki, Président de la Chambre des Représentants, m’a reçu jeudi 30 janvier 2020, au siège de la Chambre.

À cette occasion, j’ai noté que le Maroc et l’Argentine partagent des points de vue semblables sur des questions régionales et internationales, saluant la concertation et la coordination régulières entre les deux pays dans les forums internationaux et sur les questions d’intérêt commun. j

En plus, j’ai rappelé que pour l’Argentine, le Maroc est une entrée pour renforcer les relations économiques avec les pays africains et souhaite établir une coopération tridimensionnelle comprenant l’Argentine, le Maroc et les pays du continent africain.

MD : Sur le plan culturel et d’échanges religieux, une cérémonie religieuse et culturelle a été organisée en novembre 2019, dans la synagogue «Las Piedras» en célébration du centenaire de la construction, à Buenos Aires, de ce lieu de culte, en 1919, par des immigrés marocains, en présence notamment de nombreux rabbins, érudits et universitaires qui ont souligné que la communauté juive marocaine a su préserver son identité et sa culture séculaires. C’est dire que le Maroc et l’Argentine partagent un patrimoine culturel et linguistique commun. Peut-on en faire un levier de coopération ?

– SEM R.I.G : Les liens culturels et religieux communs, ainsi que le fait qu’environ sept millions de Marocains parlent espagnol, fournissent sans aucun doute une plate-forme pour continuer à renforcer les liens déjà forts et variés qui unissent les deux pays.

Au cours des dernières années, il y a eu de multiples et variées activités culturelles organisées par l’ambassade.

En plus, le 17 octobre 2019, nous avons lancé l’Espace argentin-maghrébin Jorge Luis Borges, à la résidence officielle de la République argentine à Rabat, une initiative des représentations argentines au Maroc, en Tunisie et en Algérie pour célébrer la figure de l’écrivain canonique dans la littérature argentine et universelle.

L’initiative a été créée avec la profonde conviction que des espaces comme celui-ci contribuent au renforcement des relations bilatérales et de la fraternité entre les peuples.

Ce fut une soirée chaleureuse, de haut niveau intellectuel, et d’échange riche entre les personnes présentes. Aussi, le maillon initial dans un cadre culturel dont nous espérons que l’échelle grandira et se développera désormais, contribuant à intensifier les relations entre la République argentine, le Royaume du Maroc et le Maghreb dans son ensemble.

Depuis, de nombreuses activités ont été menées dans le cadre de l’Espace argentin-maghrébin Jorge Luis Borges.

Il faut également mentionner que l’agence de presse argentine Télam et l’agence de presse marocaine MAP coopèrent sur la base d’un accord de 2010, ce qui contribue à faire connaître les réalités respectives des deux pays.

 MD : La promotion des relations entre les deux pays passe par la mise en place de ponts favorisant la connaissance mutuelle et encourageant les relations entre les deux peuples à travers notamment les voyages de touristes marocains et argentins. A votre avis, comment booster la contribution de chacun des deux pays dans la politique touristique de l’autre ?

– SEM R.I.G : Nos pays ont des paysages sublimes, une immense richesse culturelle, une offre gastronomique unique et, surtout, l’aspect chaleureux et hospitalier de ses peuples. L’Argentine et le Maroc ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre en matière de tourisme; sans aucun doute un domaine de travail dans lequel nous devons approfondir nos relations, une très belle opportunité de coopération. Le tourisme post-pandémie sera essentiel, il a été l’un des secteurs les plus touchés. Les États doivent travailler ensemble pour promouvoir le tourisme mondial et le rendre sûr et durable. Ici, une fenêtre s’ouvre pour que l’Argentine et le Maroc discutent, partagent les meilleures pratiques et les leçons apprises, qui dynamiseront leurs secteurs touristiques.

 MD : Quel bilan faites-vous de cette année un peu exceptionnelle en raison de la pandémie et de tous ses impacts ? Quelles leçons avez-vous retenues ?

– SEM R.I.G : Probablement, l’une des choses que la pandémie nous a enseignées, est l’importance de la solidarité entre les nations et les peuples, le fait que nous vivons tous interconnectés et que le bien-être des populations, au moins en termes de leurs besoins fondamentaux, est un impératif de premier ordre auquel tous les dirigeants du monde devraient s’efforcer.

En ce sens, l’Argentine a ratifié le 6 mai, devant le Conseil général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sa position selon laquelle les vaccins contre la Covid-19 devraient être des biens publics mondiaux, dans le but que toutes les populations aient un accès équitable à cet apport et aux innovations médicales qui ont émergé pour faire face à la pandémie.

Ainsi, étant entendu que les situations exceptionnelles nécessitent des solutions exceptionnelles, notre pays a soutenu la proposition de suspendre la protection des droits de propriété intellectuelle des produits médicaux, y compris les vaccins, nécessaires à la prévention et au traitement de la Covid-19.

 MD : Un dernier mot ?

– SEM R.I.G : Finalement, laissez-moi souligner, concernant la question des îles Malvinas, comprise comme le différend de souveraineté entre la République argentine et le Royaume-Uni sur les îles Malvinas, la Géorgie du Sud, les îles Sandwich du Sud et les espaces maritimes environnants, que l’Argentine ratifie sa souveraineté et affirme que son rétablissement, conformément au droit international, constitue un objectif permanent et inaliénable. Nous réitérons notre volonté de reprendre les négociations avec le Royaume-Uni, tout en tenant compte des intérêts des habitants des îles.

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