Fès, terre du « dialogue des cultures et des religions » à partir de ce lundi 10 septembre

Hossein Aït Marghad

Comme déjà annoncé dans Maroc diplomatique du 28 août,  sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la ville de Fès abritera à partir de lundi 10 au 13 septembre la Conférence internationale du Dialogue des cultures et des religions, dans le cadre des activités de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en collaboration avec l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO), représentée par son directeur général , le Dr. Abdulaziz Othman Altwaijri.

Les deux institutions s’associent également au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale (MAECI) pour conférer à cette édition, dont la date officielle sera annoncée bientôt, une dimension exceptionnelle.

Quelque 140 personnalités, en provenance d’Europe, du Canada, des Etats-Unis, d’Afrique seront présentes dont un Prix Nobel notamment.

« Le dialogue des cultures et des religions » mobilise depuis plusieurs années une pléiade de personnalités de la politique, des sciences, de la philosophie, des arts ainsi que des universitaires. Nul doute que le thème, inscrit sur le fronton de la Conférence, désormais institutionnalisée, interpelle responsables et société civile. Il s’agit de renforcer – si tant est qu’elle ait jamais réellement existé – la coexistence des religions monothéistes, l’Islam, le Judaïsme et le Christianisme dont la capitale spirituelle a incarné et continue d’incarner le berceau.

→ Lire aussi : Fès, capitale du « dialogue des cultures et des religions » en septembre

Le principe de tenir une conférence sur le dialogue interculturel et interreligieux constitue à vrai dire un défi, à un moment où une crise mortifère menace les religions en questions et, au-delà, les cultures qui en émanent. Depuis que Samuel Huntington, historien américain, a publié en 2001 son essai controversé sur « Le Choc des civilisations » où, désabusé sans doute, il a annoncé tout simplement tel un prophète de l’antihégélianisme , la fin de l’Histoire et du monde, nous vivons sous l’emprise de ce postulat obscurci. L’émergence de l’islamisme radical, du fanatisme et concomitamment du racisme occidental, ne cesse de nous plonger dans les ténèbres de la pensée.

Comment le Dialogue des cultures et des religions, lancé à Fès, animé par des penseurs et des experts d’un thème aussi brûlant, pourrait-il sinon inverser la vapeur, à tout le moins contrecarrer cette propension ahurissante à la confrontation ? Si l’objectif des organisateurs et des participants demeure louable, il pose néanmoins le problème des moyens. Outre le cadre de réflexion et les actions programmées, il conviendrait de mettre le doigt sur les principales plaies que sont l’éducation, l’enseignement, la promotion de la culture, le rôle des médias et, surtout, le soutien effectif des Etats et gouvernements.

Fès, dont la dimension polysémique, culturelle et spirituelle est reconnue, est depuis toujours le havre de l’échange, l’espace incontournable de dialogue, elle sera de nouveau sous les projecteurs de l’actualité internationale.

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