Flexibilité du régime de changes : la BMCE entame un road show pour présenter ses offres de couverture des risques

Le Maroc vient de s’ouvrir sur un chantier qui n’est pas sans risque, à savoir celui de « la flexibilisation du change ». Outre les autorités monétaires qui mènent une campagne de sensibilisation auprès des opérateurs, la BMCE Bank et sa banque d’affaires BMCE Capital viennent de lancer un concept dédié aux entreprises marocaines pour leur expliquer l’évolution du marché de change, ses perspectives et impacts. Il s’agit des « Matinales du marché de change », une grande tournée de séminaires qui sillonnera les quatre coins du Royaume. La première étape avait lieu, hier, à Tanger.

 Sous le slogan « Abordons ensemble une nouvelle étape pour les entreprises marocaines », la BMCE Bank et sa banque d’affaires BMCE Capital ont débuté un road show portant sur la flexibilité du régime de changes, par une rencontre avec les opérateurs économiques du nord du Royaume (région Tanger-Tétouan). Objectif : sensibiliser ceux-ci aux enjeux et risques liés à la flexibilisation du dirham et proposer des solutions pour y remédier.

Une initiative qui intervient à point nommé puisque, à quelques mois de la mise en place d’un régime de change, les entreprises marocaines, particulièrement celles opérant dans l’import et l’export, se préoccupent de plus en plus des risques de variation du dirham et des impacts qu’ils pourraient avoir sur leurs activités.

 La BMCE à l’écoute de ses clients

Dans ce cadre, elles s’attendent avec impatience à découvrir les offres que proposent les banques d’affaires en matière de couverture de ce genre de « risque de variation de change », a précisé le Directeur commercial de la salle des marchés chez BMCE Capital Markets, Youssef Naguib.

En déplacement à Tanger avec une équipe d’experts, M.Naguib a présenté les enjeux de la réforme du régime de change dans la perspective de rendre accessibles les instruments de couverture contre le risque de change.

Les débats avec les opérateurs se sont vite passés au vif du sujet étant donné que l’appréhension face auxdits risques est compréhensible, aussi bien chez les importateurs que chez les exportateurs. A titre d’exemple, une variation négative au niveau du cours d’une devise par rapport au dirham, entre la date de la passation d’une commande et la date du règlement, serait porteuse de véritables risques pour un importateur.

Dans le cas d’une entreprise qui fait de l’import, si jamais celle-ci passe une commande au cours de 9,40 DH le dollar, mais qui règle dans trois mois à un cours de 10 DH le dollar, elle payera plus qu’initialement prévu. Par conséquent, sa marge bénéficiaire sera amoindrie. Sauf exception si elle choisit de répercuter le coût supplémentaire sur son client au risque de perdre de sa compétitivité.

A contrario, un exportateur qui vend à 9,40 DH le dollar (à une date donnée), mais qui se trouve au moment de règlement (le jour J) devant un cours de 9 DH, aura certainement un bénéfice réduit.

Les offres de couvertures expliquées aux opérateurs

Si la bande de fluctuation actuelle n’est que de 0,6 % (+/- 0,3%), et que les variations du dirham n’ont pas un impact significatif, il faut dire qu’avec l’élargissement de cette bande, la volatilité sera plus considérable. Conséquence : des mouvements du dirham brusques avec plus de risques.

Une couverture contre ces derniers devient ainsi plus que nécessaire. En quoi consiste donc celle-ci ? Le principe de la couverture se fixe pour objectif l’élimination du risque de variation de change, en figeant un cours convenu à l’avance pour le jour du règlement, pour que les opérateurs (à l’export ou à l’import) sachent préalablement à quel prix ils payeront ou seront payés.

Dans ce cadre, le Directeur commercial de BMCE Capital Markets a souligné que les entreprises doivent fixer leurs propres seuils de tolérance face aux risques de change. Si l’entreprise traite avec des devises stables, ou qu’elle reporte la totalité du risque sur son partenaire, elle peut choisir de ne pas couvrir ces risques.

Outre cette piste, il a détaillé deux autres offres proposées par la BMCE Capital. Il s’agit de la couverture systématique et la couverture partielle.

Pour ce qui est de la couverture systématique, il a expliqué qu’elle consiste à se couvrir automatiquement dès apparition d’un engagement ou d’un avoir en devises. Et ce, au cas où l’on traite avec des clients offrant des devises volatiles, et que les opérations sont de montants très élevés et où toute variation peut induire une perte importante.

S’agissant de la couverture partielle, l’expert a précisé que dans ce cas l’entreprise décidera d’une méthodologie qui déterminera quand elle couvrira le risque de change et à quelle proportion.

Cette couverture suppose l’application de critères de sélection qui correspondent à un niveau d’acceptation du risque, et une anticipation sur l’évolution des cours de change. L’entreprise accepte dans ce cas la perte potentielle sur la partie non couverte.

Pour le reste, ces solutions de couverture ont bien un coût qui différera selon leurs conditions ainsi que les avantages qu’elles offrent. La balle est dans le camp des entreprises qui doivent choisir entre le coût de la prévention et celui de la correction.

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