FMI: jusqu’à 75 millions de personnes de plus risquent de basculer dans la pauvreté à la fin 2021

Malgré une embellie économique depuis le paroxysme de la crise liée à la pandémie, le Fonds monétaire international (FMI) prévient que jusqu’à 75 millions de personnes supplémentaires risquent de basculer dans la pauvreté à la fin de l’année 2021.

« On estime que par rapport à un scénario sans pandémie, 65 à 75 millions de personnes supplémentaires auront basculé dans la pauvreté à la fin de l’année 2021« , indique le FMI dans son dernier « Moniteur des finances publiques » qui met en avant les risques qui découlent principalement des variants du virus et de la faible couverture vaccinale ainsi que des « lourds fardeaux » de la dette et des besoins de financement élevés des pouvoirs publics. La pandémie de coronavirus laissera une « empreinte tenace » sur le plan des inégalités, de la pauvreté et des finances publiques, précise le rapport publié à l’occasion des réunions d’automne du FMI et de la Banque mondiale.

→ Lire aussi : Croissance mondiale: Le FMI revoit légèrement à la baisse ses prévisions pour 2021

Le document fait état d’une hausse de la dette publique qui s’élève aujourd’hui à 88.000 milliards de dollars, soit près de 100 % du PIB. Sous l’effet de la pandémie, la dette mondiale a bondi de 14 % en 2020 pour atteindre le niveau record de 226 000 milliards de dollars, un chiffre qui englobe la dette du secteur public et celle du secteur privé non financier. « Cette dernière devra d’ailleurs être surveillée de près car elle peut faire gonfler la dette publique si elle atteint un niveau excessif« , prévient l’institution financière internationale, ajoutant qu’en 2021 et 2022, la dette publique devrait baisser d’environ 1 pc par an, avant de se stabiliser aux alentours de 97 % du PIB. « Face à cette augmentation de la dette, les pays devront définir leur politique budgétaire en fonction de la situation qui leur est propre, notamment leur taux de vaccination et la vigueur de leur reprise« , ajoute-t-on en rappelant que les situations des pays sont « très hétérogènes ».

La crise devrait avoir des « répercussions négatives durables » et entraîné une baisse des recettes budgétaires par rapport aux tendances observées avant la pandémie, en particulier dans les pays en développement à faible revenu.

« Le redoublement des efforts consentis pour accélérer la vaccination dans le monde améliorerait les perspectives de croissance et apporterait un ballon d’oxygène aux finances publiques« , tient à tempérer le FMI qui recommande dans ce contexte de « perspectives incertaines et de défis de taille » pour les finances publiques, que les pouvoirs publics interviennent sur plusieurs fronts. Il s’agit d’adapter les mesures à la pandémie ainsi qu’à l’évolution et aux perspectives économiques; donner la priorité à la transformation de l’économie afin de la rendre plus intelligente, plus verte, plus résiliente et plus inclusive; augmenter progressivement les recettes fiscales si nécessaire et améliorer l’efficience des dépenses; renforcer la crédibilité de la politique budgétaire afin de créer de l’espace pour maintenir les aides à court terme sans mettre en péril le crédit public.

( Avec MAP )

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