FMI-Maroc : les retombées de la pandémie cernées grâce à la réactivité du gouvernement

A l’issue de ses consultations de 2020 avec le Maroc au titre de l’Article IV, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé que la réactivité du gouvernement marocain a permis de contenir les retombées économiques de la pandémie de Covid-19.

« La résilience des paiements et la baisse des importations ont permis de contenir les besoins de financement extérieur du Maroc », a ainsi indiqué le FMI, tablant sur une croissance de 4,5% en 2021 pour le Royaume.

L’institution financière internationale basée à Washington a noté que les réserves en devises « restent largement au-dessus » du niveau de l’année précédente grâce notamment au recours à la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) en avril dernier, ainsi qu’à un plus grand accès au financement extérieur.

« Les banques ont jusqu’à présent navigué la récession plutôt bien, et le crédit a continué à augmenter en 2020, reflétant à la fois une réponse forte de la banque centrale, qui a amélioré les conditions (d’accès) aux liquidités et réduit les taux d’intérêt, outre les programmes de crédits garantis du gouvernement », se félicite le FMI.

L’équipe du Fonds estime que la croissance du PIB est tombée de 7,2% en 2020 et s’attend à un rebond cette année de 4,5%, alors que les effets de la sécheresse et de la pandémie s’estompent et que la politique monétaire et budgétaire reste accommodante.

De même, poursuit-on, la reprise du tourisme et des revenus des exportations devraient conduire à une amélioration graduelle du déficit actuel.

« Cette perspective est assujettie à une incertitude exceptionnelle, avec beaucoup de risques liés à la référence de base selon l’évolution de la pandémie et les progrès au niveau du vaccin à la fois au Maroc et auprès de ses partenaires commerciaux », note l’institution de Bretton Woods.

De son côté, le Conseil d’administration du FMI a salué les autorités marocaines pour « leur réponse rapide qui a permis d’atténuer l’impact social et économique et des chocs » causés par la pandémie et la sécheresse.

Les membres du Conseil se sont accordés sur le fait que la politique budgétaire a soutenu « de façon appropriée » les ménages et les entreprises dans le contexte de la pandémie, aidée en cela par les contributions volontaires au Fonds spécial pour la gestion du Covid-19.

Ils saluent également « les mesures exceptionnelles adoptées par Bank Al-Maghrib pour résorber l’impact de la pandémie sur les marchés financiers et l’économie réelle ».

Le document salue aussi les récents progrès en matière d’augmentation de la flexibilité du taux de change, tout en appelant à achever la transition vers un cadre prévu d’inflation cible pour renforcer la transmission de la politique monétaire.

De même, le FMI exprime son soutien au plan des autorités marocaines visant à réformer les grandes entreprises publiques afin d’améliorer leur efficacité et gouvernance, tout en appuyant le développement du secteur privé.

Au niveau de l’élargissement du système de protection sociale, le Conseil d’administration du FMI a salué l’engagement des autorités pour rendre l’accès à la couverture plus équitable tout en améliorant le ciblage et en rationalisant les dépenses.

S’agissant du recours à la LPL, le FMI estime que cette décision a permis d’apaiser les pressions financières extérieures et à maintenir les réserves à un niveau adéquat. Le Conseil d’administration a aussi salué la décision des autorités marocaines de racheter le montant emprunté dans le cadre de la LPL, estimant que cette décision rend « inutile tout suivi post-programme ».

( Avec MAP )

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