Foot: le match entre l’OL et la Juventus à l’épreuve du coronavirus

Match ou pas match ? Avec supporters ou sans ? La progression de l’épidémie de nouveau coronavirus en Italie suscite des interrogations avant le 8e de finale aller de Ligue des champions prévu mercredi, à Lyon, entre l’OL et la Juventus Turin.

Les maires (LR) de Meyzieu et Décines-Charpieu, où se situe le stade de l’Olympique lyonnais qui doit accueillir la rencontre, ont demandé mardi aux autorités d’interdire la venue de près de 3.000 supporters de la Juve, « au nom du principe de précaution mais aussi de la prévention à tout trouble à l’ordre public« .

Christophe Quiniou et Laurence Fautra, qui ont déjà exprimé leurs réserves « les plus fermes » à la préfecture et à l’Agence régionale de santé, estiment que ce match « fait naître des craintes, légitimes » chez leurs administrés, « immédiatement concernés par l’accueil et les flux de supporters« .

La Juventus, de son côté, assure qu »aucune restriction particulière n’est prévue pour les tifosi bianconeri » et que ses fans pourront assister « sans problème » à la rencontre, alors qu’elle jouera à huis clos son prochain match de Championnat d’Italie à domicile, dimanche contre l’Inter, pour éviter tout risque de propagation.

Les reports de matches ou huis-clos sont habituellement décidés par les instances sportives en concertation avec les clubs, les autorités et les diffuseurs.

L’OL, club coté en Bourse, s’attend à dégager des revenus record mercredi soir dans son stade, avec une assistance comparable, voire supérieure à celle du match contre le FC Barcelone la saison dernière, qui avait engendré plus de cinq millions d’euros de recettes, pour une affluence supérieure à 56.000 personnes.

« Les gens viennent de partout en Italie car Turin est le club le plus populaire du pays« , précise-t-on à l’Olympique lyonnais. Plus de 2.700 fans doivent faire le déplacement, sans les ultras cependant, en conflit actuellement avec la direction de la Juventus.

Le dernier bilan officiel fait état de 283 cas de nouveau coronavirus en Italie, où sept personnes sont décédées de la maladie, ce qui en fait le pays le plus touché en Europe. Le principal foyer se trouve dans la région de Lombardie (nord-ouest), voisine du Piémont – celle de Turin – où six cas ont été recensés.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a déclaré mardi sur RTL qu »aucun argument scientifique et médical aujourd’hui » ne conduisait « à arrêter des événements collectifs » comme le match OL-Juve.

Même si l’épidémie est « à nos portes« , « on ne ferme pas les frontières car ça n’aurait pas de sens. A ce stade, il n’y a pas lieu de l’envisager« , a-t-il ajouté avant d’aller rencontrer ses collègues européens à Rome.

« Nous faisons confiance aux autorités italiennes. Il y a des zones de confinement dont les personnes ne sortent pas, mais les autres circulent: il y a des régions entières de l’Italie où il n’y a pas d’identification du virus« , avait souligné le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, lundi soir.

« A ce jour, il n’y a aucune raison d’annuler cet événement« , avait-il assuré en ajoutant que cela valait pour d’autres. « Ce sont vos voisins immédiats et non pas le stade qui est contaminé, c’est la même chose si vous prenez une voiture, si vous prenez un transport en commun, etc.« .

Lundi, un car de la compagnie Flixbus arrivé d’Italie du Nord a été bloqué à Lyon et ses passagers ont été confinés durant plusieurs heures en raison d’une suspicion de coronavirus sur le chauffeur, dont les tests se sont avérés négatifs.

Avec AFP

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