Forum africain de financement des engrais : OCP plaide pour un partenariat plus fécond

OCP Africa de la Banque africaine de développement et le Mécanisme africain de financement du développement des engrais ont co-organisé en octobre 2022 à Casablanca, la troisième édition du Forum africain de financement des engrais qui a réuni des experts, des spécialistes de l’agriculture ainsi que des organisations intéressées par l’agriculture pour discuter de solutions visant à améliorer l’écosystème des engrais en Afrique.

L’OCP et la BAD ont soulevé la problématique de l’accès aux engrais au milieu de la menace urgente d’une crise croissante de la production agricole, où la nécessité de promouvoir l’amélioration des engrais est vitale.

 

Alors que les prix des engrais en Afrique continuent d’augmenter, en particulier au lendemain de la pandémie, faire face aux chocs imprévisibles devient plus difficile, affectant les agriculteurs et donc la sécurité alimentaire du continent.

Déjà accablée par les effets disproportionnellement graves du changement climatique et les retombées des conflits politiques, l’Afrique commence à considérer la sécurité alimentaire comme l’une de ses plus grandes menaces. L’accès aux engrais dans un marché mondial de plus en plus difficile apparaît comme l’une des principales causes de cette lutte.

Ainsi, le dernier jour du Forum sur le financement des engrais en Afrique s’est concentré sur l’incapacité de l’Afrique à faire face aux chocs sur les marchés des engrais ainsi qu’aux résultats des perturbations.

Ce forum servira de préparation au Sommet africain sur les engrais et la santé des sols, où les chefs d’État discuteront de nouvelles réglementations et de nouvelles mesures pour soutenir le développement du secteur agricole, ont déclaré les participants au forum.

Causes derrière la crise

Selon le fondateur et PDG d’ AFRIQOM Mounir Halim, la hausse des prix des engrais en Afrique est due non seulement au Covid-19, mais aussi aux catastrophes naturelles, à l’embargo chinois sur les exportations et à la hausse des prix du gaz, entre autres facteurs.

Les fermetures d’usines, les hausses des prix des matières premières et « la guerre entre les moteurs de la hausse des prix » ont également été citées comme facteurs. Ce qui aggrave davantage la situation, c’est l’absence d’un « système d’alerte » sur les marchés africains, ce qui rend les acheteurs d’engrais détachés de l’activité du marché. Cela s’ajoute à l’incapacité du gouvernement à intervenir rapidement ainsi qu’à l’insuffisance de l’écosystème de financement.

Et dans ce contexte très particulier, la finance est l’un des éléments majeurs qui définit les troubles et les défis du continent africain, d’autant que les banques centrales n’offrent pas de conditions favorables, limitant le nombre d’acteurs pouvant accéder au financement et constituant un obstacle majeur à la croissance potentielle du continent.

Marie Claire, coordinatrice du Mécanisme africain de financement des engrais (AFFM), a déclaré que « l’Afrique est confrontée à l’indisponibilité des engrais en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ajoutant que la saison agricole 2021-2022 a vu un déficit d’engrais de quatre millions de tonnes pour importations sur le continent ».

« Au cours de la période 2021-2022, les prix des engrais ont augmenté des trois quarts, rendant les engrais indisponibles et inabordables pour les agriculteurs », a ajouté le coordinateur de l’AFFM, soulignant que la situation pourrait devenir plus difficile si elle n’est pas résolue dès maintenant.

Malgré sa quantité massive de terres arables et sa main-d’œuvre jeune et croissante, l’Afrique dans son ensemble reste un importateur net de nourriture. L’Ukraine et la Russie ayant précédemment contribué aux importations de céréales du continent, la guerre entre les deux a eu un impact important sur les prix et l’offre alimentaires.

Mais la disponibilité des engrais a été le plus grand obstacle face au continent qui développe sa propre industrie agricole et atteint la sécurité alimentaire, d’autant plus que les petits exploitants agricoles qui sont responsables de la majeure partie de la production continuent de lutter financièrement.

Solutions potentielles

Le directeur de la Banque africaine de développement en Côte d’Ivoire, Martin Fregene, a évoqué les interventions potentielles pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire, suggérant un « Plan africain de production alimentaire d’urgence » afin de faciliter l’approvisionnement et le financement des engrais.

La proposition préconise des interventions gouvernementales telles que l’approvisionnement national à grande échelle, le financement des fournisseurs d’intrants, les échanges de produits de base et la réduction des coûts des agriculteurs avec des subventions aux engrais ou des crédits fournisseurs.

Dans le même ordre d’idées, la vice-présidente des ventes et du marketing d’OCP Africa au Maroc, Habiba Mouttaki, a estimé que le partenariat est le seul moyen de réussir à relever les défis agricoles de l’Afrique.

Dans sa présentation, Mouttaki a souligné l’importance d’un engagement actif dans les efforts de productivité en aval, en particulier de la part des entités gouvernementales participant à des programmes centrés sur les agriculteurs.

A travers sa filiale OCP Africa et les programmes d’aide aux engrais menés cette année, OCP a fait du soutien à l’agriculture et aux petits exploitants agricoles du continent l’un de ses principaux axes.

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