Forum MD Sahara : « L’unité de l’Afrique n’est pas un choix, mais une obligation de survie »

Placée sous le thème: « Le Maroc en Afrique : Un choix Royal pour un continent global et intégré », l’édition 2023 du forum annuel MD Sahara, tenue à Dakhla du 03 au 05 mars, a été l’occasion pour Martin Ziguélé, Ancien Premier Ministre de la République centrafricaine de mettre l’accent sur les clés de voûte du développement socio-économique du continent africain à même d’en faire une Afrique épanouie, forte et unie.

“L’Afrique, ce n’est pas notre continent, mais notre pays”, C’est sur ce ton que Martin Ziguélé a appelé à unir les actions de l’Afrique pour en faire un ensemble homogène et complémentaire basé sur une coopération sud-sud fructueuse.

“L’unité de l’action de l’Afrique n’est pas un choix ou une option, mais une obligation de survie. L’Afrique regorge de richesses. Certains territoires africains manquent d’eau. Une ressource naturelle qui constitue dans d’autres, comme en Centrafrique, une nuisance, parce qu’il y aura trop.

Même cas de figure pour les énergies. Le barrage d’Inga pourrait alimenter toute l’Afrique pourtant le continent s’épuise pour importer les hydrocarbures avec de fortes devises”, a-t-il affirmé. Et de poursuivre :

“ Nous les Africains, nous n’avons que l’Afrique comme notre terrain de jeu. Le défi d’aujourd’hui serait donc de revenir à ce que les pères fondateurs de l’Organisation de l’Union Africaine ont voulu faire en 1963, à savoir bâtir une seule Afrique, au moins sur le plan de l’efficacité et du fonctionnement.”

Assurer le bon fonctionnement du continent serait donc un impératif pour bâtir une Afrique unie et partant développée. Un objectif qui se trouve conditionné par la nécessité d’avoir à la fois une institution supra continentale crédible et un instrument économique efficace, en l’occurrence la ZLECAF.

“Pour que nous puissions fonctionner comme un pays avec des institutions crédibles, l’institution supra continentale à savoir l’Union Africaine devra absolument être crédible. Autrement dit, il revient à l’Union africaine, comme institution politique, de prendre des décisions crédibles. Il ne faut en aucun cas accepter que l’Union africaine fasse “n’importe quoi”, j’évoque à cet égard, l’admission de la pseudo RASD au sein de l’UA, qui constitue une faute politique grave. Dès le moment où une organisation dans notre pays l’Afrique fonctionne et prend des décisions sur des bases aussi légères et contestables, c’est l’ensemble de l’édifice qui est interpellé et interrogé. » a-t-il déclaré. Et d’ajouter :

“ Pour redonner de la crédibilité d’abord à l’institution continentale, il faut peser le premier acte, c’est de faire en sorte que ne se retrouve dans l’UA que des Etats. C’est d’ailleurs le premier point de la démarche qui conditionne la crédibilité de l’ensemble du système. La deuxième opération est de faire en sorte que la ZLECAF devienne une réalité par rapport aux défis nombreux qui entravent le développement de l’Afrique.”, a-t-il affirmé.

Veiller au bon fonctionnement de l’Afrique permettra ainsi d’éradiquer les entraves freinant le développement et l’épanouissement du continent et permettra de relever les défis qui s’imposent sur les divers plans sécuritaires, économiques et autres.

En effet, Martin Ziguélé a pointé du doigt des “aberrations historiques” qui font que l’Afrique soit toujours dépendante des autres Etats “dits puissants au moment où elle regorge de potentiels et de ressources à même de générer les richesses pour une croissance inclusive.

“Le PIB de l’Afrique pour toute l’année 2022 est de 4.288 milliards dollars des Etats-Unis. Tandis que celui de l’UE dépasse les quatorze mille milliards de dollars des Etats-Unis. Alors que celui des Etats-Unis est équivalent à près de 24 mille milliards soit six fois la richesse de l’Afrique. Une aberration historique due à une mauvaise mise en œuvre des opportunités dans l’Afrique.
Prenons comme exemple, mon pays “la République Centrafricaine”, nous avons 10 millions d’hectares de terres cultivables, mais seulement 0.25% de ces 10 millions sont mis en valeur.”, a-t-il déploré.

L’Ancien Premier Ministre de la République centrafricaine a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité de veiller à la crédibilité de l’Union africaine. Chose qui permettra à l’Afrique d’assurer sa propre sécurité, d’autant plus que certains pays en Afrique font, aujourd’hui, face à de graves problèmes et conflits qui menacent leur propre existence notamment dans le Sahel, en Afrique centrale…

“En réponse aux conflits, on fait appel aux missions des Nations-Unies alors que les forces africaines existent sur le plan individuel et national. Nous ne le faisons pas parce qu’à la tête du troupeau, nous avons besoin d’un berger qui soit crédible, à savoir une Union africaine crédible et qui accepte d’affronter les défis et de dire ce qu’il faut même si ça pourrait déplaire à un certain nombre de pays dits puissants.”

Avant de clore son intervention, Martin Ziguélé a salué la vision clairvoyante et le leadership de sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui s’est toujours engagé en faveur du développement socio-économique du continent.

“ Heureusement, nous avons des dirigeants dans l’Afrique, comme Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui ont cette vision clairvoyante leur permettant de prendre de bonnes décisions à même de garantir l’épanouissement de l’Afrique.”, s’est-il réjoui.

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