Le forum parlementaire sur la justice sociale appelle à l’institutionnalisation du dialogue social

 Les participants au 3ème forum parlementaire sur la justice sociale, qui s’est clôturé mardi à Rabat, ont plaidé pour l’activation et l’institutionnalisation du dialogue social comme un préalable au développement durable et à la justice territoriale. 

Dans leurs recommandations sanctionnant les travaux de ce forum de deux jours, organisé sous le thème « Les enjeux de la justice sociale et territoriale et les fondements du nouveau modèle du développement », les participants ont insisté sur la nécessité de donner une nouvelle dimension au rôle des syndicats en tant que « partenaires essentiels et décisifs », d’impliquer l’ensemble des partenaires sociaux dans la législation en matière sociale et de mettre en place un cadre légal réglementant ce dialogue.

Concernant le développement régional et la gouvernance territoriale, les participants ont affirmé que la régionalisation reste une option « stratégique » à même de permettre au Maroc d’adopter un modèle de développement plus efficace et équitable et de faire de la région un espace propice pour l’expression, la représentation politique et la concrétisation des politiques publiques.

Les recommandations ont porté également sur l’accélération de la mise en place d’un modèle de développement capable de combler les écarts territoriaux et de redéfinir les relations entre les régions, notamment à travers des législations encadrant le territoire, des politiques publiques basées sur la participation citoyenne, des institutions actives en terme de médiation et de représentation, l’activation effective des outils de contrôle et la mise en œuvre des mécanismes de solidarité inter-régions.

Les participants à ce forum, organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, ont appelé aussi à accorder l’intérêt nécessaire à la question sociale, à jeter la lumière sur la stratégie de l’état en la matière, en se référant aux objectifs de développement durable 2030 fixés par les Nations-Unies, et à élaborer des stratégies de développement régional.

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Les participants ont recommandé la création d’une commission de suivi composée de différents acteurs et chargée de l’examen de l’ensemble des propositions des institutions constitutionnelles et des instances nationales y afférentes, ainsi que le pilotage du processus d’élaboration, d’évaluation et d’actualisation périodique du nouveau modèle de développement marocain.

Les recommandations ont par ailleurs insisté sur l’élaboration urgente d’un modèle de développement basé sur des mécanismes équitables et des politiques publiques en vue de lutter contre les disparités, la pauvreté, la précarité et d’assurer une répartition juste des richesses, ainsi que la révision de l’arsenal juridique du système de gouvernance centrale et territoriale et la redéfinition de certains chantiers économiques et programmes sociaux, outre la réforme de l’administration publique pour la rendre au service des citoyens et de l’intérêt général, et lutter contre toutes les formes de rente et de corruption.

Par ailleurs, les participants ont jugé nécessaire d’accorder une importance aux dimensions culturelle et historique et de faire de la formation et l’éducation un axe fondamental pour la réalisation de la justice sociale. Ils ont appelé à placer la question des jeunes au centre de ce modèle marocain et à faire une rupture avec les pratiques entravant les opportunités de développement et les initiatives de réforme.

Ils ont appelé, dans ce sens, à faire de la politique fiscale un levier pour le financement des engagements relatifs au nouveau modèle de développement, en optant pour une justice fiscale qui restaure l’équilibre entre les impôts directs et indirects, rationalise l’exemption fiscale, soutient les investissements à valeur ajoutée au niveau territorial et réalise un engagement social et environnemental.

Les recommandations ont, également, souligné l’importance d’exploiter les différents mécanismes de concertation et de démocratie participative au niveau territorial pour satisfaire les revendications sociales et d’impliquer l’ensemble des composantes de la société dans les politiques publiques sectorielles et territoriales, outre la reconstruction du tissu national de médiation sociale, de plaidoirie et de participation citoyenne.

Concernant l’investissement et l’accélération économique, elles ont mis en avant la nécessité de mettre le développement économique au service de la justice sociale, d’égalité des chances et de cohésion sociale en adoptant des politiques publiques permettant de résoudre les disparités sociales et économiques.

Parmi ces recommandations figurent aussi, la réforme de l’administration publique pour un décollage économique, l’encouragement de l’investissement, l’élargissement de la base sociale de la production et la diversification de ses ressources, la mise en place d’un conseil national pour l’industrie, l’orientation de l’investissement public vers des secteurs productifs et le renforcement de la coopération entre les secteurs privé et public, ainsi que la restructuration des centres régionaux d’investissement.

Ce forum a été l’occasion de débattre plusieurs questions relatives à « La justice sociale et territoriale au cœur du modèle de développement: visions et expériences », « La promotion de l’investissement et l’accélération industrielle, la mise en place des stratégies sectorielles et le développement intégré et durable », « L’institutionnalisation du dialogue social et la promotion de la négociation collective et l’établissement d’un nouveau contrat social pour une croissance juste et équitable » ainsi que « Le développement régional et la gouvernance territoriale: un levier puissant pour la justice sociale et territoriale et une pierre angulaire du nouveau modèle de développement ».

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