Fouad Abdelmoumni : nouveau médecin légiste de la liberté d’expression

Par Samir Ryad

L’activiste Fouad Abdelmoumni nous édifie sur l’existence d’un nouveau métier au Maroc : la médecine légale consacrée à la presse écrite. En effet, dans un post « Facebook », le Rocco Sifredi marocain n’a pas manqué de faire « l’autopsie du cadavre » d’Akhbar al Yaoum, un support déclaré mort, avant même que les principaux intéressés ne se prononcent sur la question.

On ne sait plus quoi inventer pour accuser l’Etat marocain de toutes sortes de manœuvres visant à brider la liberté d’expression et la dernière sortie de Fouad Abdelmoumni en est la parfaite illustration. Le médecin légiste autoproclamé de la liberté de la presse au Maroc n’a pas hésité à annoncer le « décès » d’Akhbar al Yaoum, en reprenant candidement la publication de son ancien directeur Taoufik Bouachrine, tout en imputant son « meurtre » au régime qui, selon lui, aurait tout manigancé à l’effet d’étouffer ce qu’il appelle « le dernier bastion de la liberté d’expression au Maroc ».

Toutefois, Abdelmoumni n’a, semble-t-il, pas compté sur la réaction des journalistes de ce quotidien qui ont continué à publier leur journal jusqu’à la diffusion d’un communiqué de la société éditrice « Media 21 », annonçant l’arrêt de l’activité de ce support. Ce communiqué, survenu au lendemain du post Facebook d’Abdelmoumni, évoque une crise financière sans précédent et des dettes accumulées depuis plusieurs mois. A cela, s’ajoute le « ras-le-bol » de certains journalistes à l’image de son directeur de publication Younes Messkine, ayant décidé de jeter l’éponge quelques temps avant la fin de la parution d’Akhbar al Yaoum, expliquant avoir du mal à joindre les deux bouts et dévoilant la « prédation » de l’avocat du groupe Abdelmoula el Marouri et de la nouvelle femme forte de « Media 21 » Asmae Moussaoui qui, après l’arrestation de son époux Bouachrine, a décidé de transformer la société en vache à traire.

De quoi dissuader, pourrait-on, penser n’importe quelle mauvaise langue, sauf celle de Fouad Abdelmoumni qui persiste, signe et « assume » sa mauvaise foi manifeste, en rentabilisant tout événement heureux ou malheureux, en faveur de sa légendaire volonté de voir la situation s’embraser au Maroc. C’est d’ailleurs, lui aussi, qui avait, longtemps, pris pour cible l’Etat marocain au moment de la fermeture de « Nichane », du « Journal Hebdomadaire » et du centre Ibn Rochd, en distillant sa diatribe infecte selon laquelle la main du régime serait, à chaque fois, derrière ces « banqueroutes scenarisées ». Son obstination à vouloir faire le lien entre ces échecs commerciaux/ transactions opportunistes et le supposé entrisme de l’Etat omet, notamment, de rappeler que « Nichane » avait mis la clé sous la porte en amont du projet de son directeur de publication Ahmed Reda Benchemsi de s’installer aux Etats-Unis, à l’invitation de Moulay Hicham, que « Le journal Hebdo » ne payait pas les cotisations CNSS de ses employés et que le centre Ibn Roch détournait les subventions étrangères au profit du « bien être de la famille Monjib ».

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