France : face à la crainte d’une seconde vague, les villes s’activent

La France procède au déconfinenement progressif ce 11 mai, le nombre de décès et de contaminations diminue de jour en jour, mais l’expérience asiatique a montré que cela ne suffit pas pour protéger d’une seconde vague épidémique.

Lorsque Edouard Philippe a dévoilé sa stratégie à l’Assemblée Nationale, les réactions ne se sont pas fait attendre. Plusieurs députés, dont Jean-Luc Mélenchon, ont manifesté leur crainte d’une deuxième vague selon eux, « inévitable ». Pour les personnels soignants quant à eux, la difficulté n’est pas de donner un cap clair, mais de mettre en œuvre la stratégie avec tous les moyens nécessaires. Les moyens logistiques doivent avant tout être garantis, les stocks complètement rétablis dans les hôpitaux, les lits en réanimation doivent être disponibles. Pour beaucoup, un déconfinement alors que la France dépasse encore les centaines de décès par jour est prématuré. Dans certaines villes, les maires ont élaboré des programmes de déconfinement spécifiques, avec des mesures d’hygiène et de sécurité précises.

L’exemple de la ville de Cannes
Particulièrement investie depuis le début de la pandémie, cette ville du Sud-Est de la France, qui vit essentiellement du tourisme et de l’évènementiel, n’a pas ménagé les efforts et les idées pour limiter la propagation du virus. 

La ville azuréenne qui compte moins de 100.000 habitants, a procédé au début du confinement à l’envoi postal de masques de protection à tous les Cannois, mis en place plusieurs points de collecte gratuits par ordre alphabétique dans toute la ville. La mairie de Cannes a distribué plus de 112.000 masques grand public et s’est équipée de caméras supplémentaires pour veiller au port du masque par les citoyens. 

Pour préparer le déconfinement, la mairie a également procédé à des marquages au sol dans les transports en commun et dans les arrêts de bus, où elle a installé des gels hydroalcooliques. En effet, ces derniers constituent un point clé de la stratégie, une étude chinoise aurait démontré que 34% des foyers naissent dans les transports en communs. Par ailleurs, un service de transport à la demande est disponible pour le personnel soignant ou les personnes âgées fragiles.

Le déconfinement ne peut être réussi sans le recours aux tests massifs. Des drive tests et des automates de dépistage PCR au niveau du centre hospitalier de la ville ont été mis à disposition des citoyens.

 Concernant la rentrée générale, le maire de la ville, David Lisnard, a précisé qu’elle ne serait pas possible pour tous les enfants le 12 mai.  « Les protocoles sanitaires sont trop lourds à appliquer. » Il informe alors que les enfants des personnels prioritaires continueront à être accueillis (soignants, aides à domicile, forces de l’ordre, pompiers…), ceux des parents qui sont dans l’obligation de reprendre le travail, ou ceux dont les parents sont dans des situations économique ou familiale difficiles. Quant au reste, il les invite à poursuivre l’enseignement à distance.

Pour le commerce, les masques dans les supermarchés sont obligatoires, et des circuits à sens unique ont été mis en place dans les marchés. Ces circuits ne permettent pas aux acheteurs de faire demi-tour, ni de se servir par eux-mêmes. 

Enfin, la ville a conseillé à ses citoyens de reporter les mariages civils, qui pourront reprendre avec un maximum de vingt personnes en salle des mariages, des cérémonies toutes les heures et demi et les rassemblements à l’extérieur sont eux, interdits. 

À l’heure où le monde entier prépare un plan de déconfinement, il paraît nécessaire de s’inspirer des bonnes pratiques et des échecs des uns et des autres, pour anticiper et adapter au mieux ce processus et éviter une seconde vague épidémique comme en Chine ou encore à Singapour.

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