France: la ministre de la justice confirme le rapatriement des djihadistes français détenus en Syrie

La ministre française de la justice Nicole Belloubet a confirmé, jeudi, le rapatriement de djihadistes français détenus en Syrie.

« La situation nouvelle, qui est liée notamment au retrait des forces américaines [de la région], a bouleversé la donne et évidemment nous nous préparons à un éventuel retour des Français qui sont actuellement au nord de la Syrie», a déclaré la ministre de la justice.

« Nous avons fait un choix, qui est celui de la préférence du contrôle et donc du rapatriement en France », a-t-elle dit sur RTL, en précisant que les autorités françaises étudiaient «plusieurs options ».

« Au moment où je vous parle, rien n’est certain, évidemment. Mais ce n’est plus le seul scénario et il va de soi que si les Français qui sont détenus par les Kurdes devaient être remis en liberté, expulsés, nous avons, je crois, collectivement plutôt intérêt à nous assurer de ce qu’ils deviennent plutôt que de les laisser libres sans savoir où ils sont », a indiqué la ministre française, soulignant que « les adultes qui reviendront en France seraient interpellés à leur arrivée ».

Concernant les djihadistes français détenus dans les prisons françaises, la ministre de la justice a indiqué qu’une « trentaine » de djihadistes ayant purgé leur peine allaient sortir de prison en 2019. « Lorsque nous sommes face à des détenus de ce type, il y a une évaluation de leur dangerosité, il y a un placement dans un quartier étanche. A leur sortie, il y a évidemment un suivi extrêmement strict par les services de renseignement territoriaux », a-t-elle précisé.

→ Lire aussi : La France examine toutes les options pour éviter «l’évasion» des «Jihadistes» détenus en Syrie

Les déclarations de la ministre de la justice viennent confirmer un changement de doctrine de Paris, qui affirmait jusqu’alors que les djihadistes français devaient être jugés par les autorités locales.

Mercredi soir, sur France Inter, Edouard Philippe a lui aussi défendu la nouvelle position française : « S’ils sont expulsés, je préfère qu’ils soient jugés et condamnés, sévèrement (…) punis en France plutôt qu’ils se dispersent dans la nature pour fomenter d’autres actions y compris contre notre pays », a-t-il déclaré.

Le Quai d’Orsay avait de son côté affirmé mardi que Paris examinait toutes les options pour éviter «l’évasion et la dispersion» des «jihadistes» français détenus actuellement par les Forces démocratiques syriennes (FDS) au nord-est de la Syrie, y compris celle de leur expulsion vers la France.

Selon des informations rapportées par BFMTV, «près de 130 +jihadistes+ français, hommes et femmes, aujourd’hui détenus dans des camps en Syrie sous la surveillance des Kurdes, vont être rapatriés en France dans les prochaines semaines pour y être jugés».

«À cause du retrait des soldats américains en Syrie et de l’instabilité du pays, les autorités françaises craignent de perdre la trace de ces +jihadistes+ et préfèrent les rapatrier pour les juger. Les rapatriements se feront par avion», a indiqué la même source, en faisant remarquer que c’est la première fois que «la France organise un rapatriement aussi massif de +jihadistes+ français depuis la Syrie».

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