Fumer sur son balcon bientôt interdit en Russie

Adieu grillades, bougies… et cigarettes : au nom de la lutte anti-incendie, la Russie s’apprête à interdire l’émission de toute source de chaleur sur les balcons des immeubles, une mesure provoquant une avalanche de réactions outrées dans un pays au fort taux de fumeurs.

Le ministère russe des Situations d’urgence a annoncé jeudi que les « feux ouverts » seraient bannis à partir du 1er octobre des balcons d’immeubles d’habitation et d’hôtels, en vertu d’un décret signé la semaine dernière par le Premier ministre Dmitri Medvedev.

Face à l’imprécision de la formule, beaucoup s’interrogeaient sur la portée de ces nouvelles mesures et l’industrie du tabac se voulait rassurante, mais le ministère a confirmé vendredi que l’interdiction s’appliquerait bien aux fumeurs.

« Cette mesure doit permettre de renforcer la culture de sécurité », a affirmé le ministère, qui soutient que 60% des incendies sur les balcons sont déclenchés par des « négligences » liées au tabac.

Si un feu se déclenche après la violation de ces règles, les amendes pourront aller de 3.000 à 5.000 roubles (de 40 à 70 euros), voire jusqu’à des poursuites pénales en fonction du sinistre, précise la même source.

Beaucoup de balcons russes, spécialement dans les immeuble de l’époque soviétique, sont fermés et servent aussi à entreposer toutes sortes d’objets.

En Russie, où près de 40% de la population était fumeuse en 2016 selon l’OMS, cette décision a suscité une avalanche de réactions scandalisées.

« Seuls les riches qui ont leur maison et de la terre pourront fumer maintenant, mais pas les pauvres », regrette Ioulia Volkova-Vorochilova, une écrivaine de 52 ans

Sur les réseaux sociaux, un internaute affirme lui que « le gouvernement « aurait mieux fait d’éteindre la taïga et les forêts, mais ce n’était pas rentable », une référence aux gigantesques feux de forêts qui ont ravagé cet été la Sibérie.

Interrogé lors d’un point presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a salué une décision « permettant de sauver des vies » et indiqué que le nombre de fumeurs parmi l’entourage du président Poutine se comptait désormais sur « les doigts de la main ».

Les feux accidentels sont fréquents en Russie. Au printemps 2018, un incendie dans un centre commercial de Kemerovo (Sibérie) avait plus de soixante morts, dont de nombreux enfants, et suscité un choc dans le pays.

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