Fusillade à Besançon : les auteurs en fuite, début de polémique sécuritaire

Les auteurs de la fusillade qui a fait trois blessés mercredi dans un quartier sensible de Besançon étaient toujours en fuite jeudi, un incident qui a déclenché un début de passe d’armes entre candidats aux municipales, à quelques mois du scrutin.

Les trois blessés — deux hommes de 30 et 31 ans et un adolescent de 14 ans — sont hors de danger jeudi mais restent hospitalisés, a indiqué à l’AFP la vice-procureure de la République de Besançon, Margaret Parietti.

Le pronostic vital de l’un des trentenaires, un temps entre la vie et la mort, « n’est plus engagé », a-t-elle ajouté, sans préciser la nature de ses blessures. Selon le quotidien régional L’Est Républicain, il aurait été touché au thorax.

L’autre trentenaire, aussi grièvement touché, aurait lui été blessé au niveau des jambes, de même que l’adolescent, plus légèrement atteint, selon le journal.

Les trois victimes seront entendus ultérieurement par les enquêteurs de la police judiciaire, qui n’ont pour l’heure procédé à aucune interpellation, a indiqué Mme Parietti.

La fusillade s’est produite mercredi, jour de Noël, vers 19H30 à Planoise, un quartier de 20.000 habitants miné par les trafics de drogues, notamment dures, et classé « Quartier de reconquête républicaine » (QRR).

→ Lire aussi : Besançon : trois blessés, dont deux grièvement, dans une fusillade

Planoise est un « quartier qui est sous surveillance particulière, où effectivement le trafic de stupéfiants est courant », a indiqué Mme Parietti. « On a eu des tirs », notamment des tirs en l’air, par exemple « la semaine dernière, c’est un endroit où ça peut arriver de manière assez régulière », a-t-elle encore indiqué. La lutte contre ces trafics est d’ailleurs l’une des priorités affichée du procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.

Fin novembre, un homme de 22 ans avait ainsi été touché à quatre reprises par des tirs d’arme à feu dans ce même quartier lors d’un possible règlement de comptes.

Mercredi soir, la violence est encore monté d’un cran, avec « plusieurs assaillants » cagoulés qui ont ouvert le feu en pleine rue sur un groupe, dans un secteur connu pour être un lieu de trafic de drogue. Une attaque qui ressemble à une « prise de territoire » pour la « vente de stupéfiants », a précisé une source policière à l’AFP. Les deux adultes blessés ne sont en effet ni du quartier, ni de Besançon, ni du Doubs, a précisé une autre source policière.

Selon Margaret Parietti, des armes lourdes ont « certainement » été employées. Mercredi soir, une source policière avait déjà évoqué des armes « genre Kalachnikov ».

Sur place, les enquêteurs ont retrouvé « quinze douilles de 5,56 » mm, un calibre utilisé par exemple dans les fusils d’assaut Famas de l’armée française, a indiqué à l’AFP une source policière.

Une grenade avait aussi été découverte mercredi soir sous une voiture sur les lieux de la fusillade, avait confirmé mercredi une source policière. Selon Mme Parietti, des démineurs avaient immédiatement été dépêchés depuis Colmar, en Alsace, pour désamorcer l’engin, qui s’est révélé être « vide » et donc inoffensif.

A quelques mois des municipales, ce énième incident à Planoise a suscité un début de polémique autour de la question sécuritaire, plusieurs candidats appelant à la « reconquête » d’un quartier « abandonné ».

« Il nous faut restaurer l’autorité », a ainsi estimé dans un tweet le LR Ludovic Fagaut.

A la tête d’une liste regroupant notamment EELV, le PS et le PCF, Anne Vignot a quant appelé à la « reconquête des territoires abandonnés depuis des années par les politiques publiques » et exigé que « l’ordre public soit rétabli ».

Le quartier n’est pas « abandonné », a balayé dans L’Est Républicain le LREM Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon depuis 2001 et qui figurera sur la liste emmenée par une dissidente LREM, Alexandra Cordier.

Planoise « n’est pas et ne deviendra pas une zone de non-droit », a-t-il encore insisté.

Avec AFP

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