«Gilets jaunes» : essoufflement de la mobilisation après cinq jours de manifestations

La mobilisation organisée depuis samedi en France par «Les Gilets jaunes», un mouvement citoyen né sur les réseaux sociaux pour protester contre la hausse des prix des carburants, semblait s’essouffler mercredi matin, puisque quelques dizaines seulement de blocages d’axes routiers et de dépôts pétroliers étaient encore perceptibles à travers le territoire, selon les médias français.

Quelque 96 blocages ont été recensés à 09h00, d’après la chaîne Tv d’information en continu C/News. Le nombre de manifestants s’est, du reste, réduit progressivement sur les routes françaises depuis le premier jour de la mobilisation, samedi, où il avait atteint 290.000 pour reculer à 27.000 lundi et à une dizaine de milliers mardi.

Cette cinquième journée de mobilisation a débuté sur fond d’appels au dialogue prôné, la veille, notamment par le président Emmanuel Macron, ainsi que de démonstrations de «fermeté», par la voix du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

«Aujourd’hui, on voit bien qu’on a une dérive totale d’une manifestation qui pour l’essentiel était bon enfant samedi», a déclaré Castaner sur France 2, déplorant «une radicalisation avec des revendications qui ne sont plus cohérentes et qui vont dans tous les sens».

Le ministre a souligné, à cet égard, que les sites bloqués par les manifestants, seraient «systématiquement» libérés par les forces de sécurité.

→ Lire aussi : Les gilets jaunes continuent leur défiance en France

La radicalisation décriée par Castaner inquiète d’autant plus les autorités qu’elles ont affaire à une mobilisation sans organisateur ou leader clairement désignés et organisée hors de tout cadre politique ou syndical.

Signe de dérapages, deux personnes ont trouvé la mort depuis samedi dans le sud-est du pays -un motard suite à une collision avec une camionnette qui tentait d’éviter un barrage dans la Drôme et une manifestante renversée par une automobiliste prise de panique en Savoie-, 552 ont été blessées, auxquelles s’ajoutent 95 blessés côté forces de l’ordre (dont 17 graves), selon un bilan établi par le ministère de l’intérieur.

Par ailleurs, un total de 582 personnes ont été interpellées et 450 placées en garde à vue. Depuis lundi, «30 sites stratégiques, dont 15 sites pétroliers, cinq accès à des zones commerciales et six accès et axes autoroutiers» ont été libérés, a précisé la même source.

N’entendant pas lâcher prise, «Les Gilets jaunes» ont tout de même lancé des appels à un grand rassemblement pour samedi place de la Concorde, à Paris.  Plus de 30.000 personnes se seraient d’ores et déjà déclarées «participantes» à cet événement créé sur Facebook, et près de 200.000 «intéressées».

Cette manifestation ne sera pas interdite mais elle ne pourra pas se tenir sur la place de la Concorde pour des raisons de sécurité, a indiqué le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, à l’adresse des «Gilets jaunes» dont les griefs étaient axés d’abord sur la hausse du prix avant de s’élargir à une dénonciation plus globale en matière de taxation et de baisse du pouvoir d’achat.

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