« Gilets jaunes »: mobilisation nationale à Bourges et Paris à trois jours du grand débat

A trois jours du débat national censé apaiser leur colère, des dizaines de milliers de « gilets jaunes » sont de nouveau attendus samedi partout en France pour l’acte 9 de leur contestation contre la politique sociale et fiscale du gouvernement, notamment à Paris et à Bourges.

Si on ignore encore son ampleur, la mobilisation pourrait, selon le patron de la police nationale, retrouver le niveau d’avant Noël : le 15 décembre, 66.000 personnes avaient été décomptées en France, selon des chiffres officiels contestés par les « gilets jaunes ».

Dans la capitale est annoncée une manifestation partant vers 11H00 du ministère des Finances, à Bercy, pour arriver vers 17H00 place de l’Etoile, en haut des Champs-Elysées.

Sous le mot d’ordre « On va faire les soldes à Paris! », cette manifestation relayée notamment par Eric Drouet, l’une des figures du mouvement qui a commencé il y a deux mois, doit notamment s’arrêter place de la Bastille et sur les Grands boulevards, non loin des grands magasins.

En début de matinée, les premiers gilets jaunes arrivaient sur l’avenue des Champs-Elysées, au coeur d’un périmètre ultra-sécurisé, a constaté un journaliste de l’AFP. Un fort dispositif policier était déjà déployé place de l’Etoile avec la présence notamment de quatre véhicules blindés à roues de la gendarmerie.

« On est venu à Paris pour se faire entendre et on voulait voir au moins une fois de nos propres yeux ce qu’il se passait ici », explique Patrick, 37 ans, venu de Savoie, du péage de Saint-Hélène sur Isère.

Une vingtaine de personnes ont été interpellées samedi matin à Paris à la suite de contrôles (port d’arme prohibée, participation à un groupement en vue de commettre des violences), a indiqué la préfecture de police.

« Pour moi, le grand débat, c’est une foutaise. Nous on veut plus parler, on veut des actions. Le débat, c’est un voile » explique Charlotte, 34 ans, également d’Albertville.

Certains leaders du mouvement ont pour leur part appelé pour la première fois depuis le début des manifestations, à un grand rassemblement à Bourges. Il s’agit de « démontrer notre unité au centre de la France », explique Priscillia Ludosky, autre figure des « gilets jaunes » – en plus de l’homophonie avec les « bourgeois » dont s’amusent certains.

La préfète du Cher a pris des dispositions pour interdire tout rassemblement dans le centre historique de la ville et les musées, jardins et bâtiments publics de la ville demeureront fermés samedi. Après 10H30, autour 300 personnes étaient rassemblées dans le centre de la ville, le départ de la manifestation est prévue à 14H00.

« On attend des mesures concrètes, les annonces de Macron ce sont des miettes payées par les contribuables. Il parle de faire des efforts mais c’est à eux d’en faire, il y a tellement d’abus de privilèges chez les élus », dénonce Carole Rigobert, 59 ans, auxiliaire de vie venue du Jura en voiture avec son mari.

Vendredi, le président Macron a en effet loué « le sens de l’effort », ajoutant que « les troubles que notre société traverse sont parfois dus au fait que beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu’on peut obtenir » quelque chose « sans que cet effort soit apporté ».

Il a appelé les Français à se saisir de la « très grande opportunité » que représente le grand débat, qui doit débuter mardi mais qui ne semble pas convaincre les « gilets jaunes » pour l’instant.

MD avec AFP

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