Gouverneur de Beyrouth : « Nous n’avons jamais été avertis de la présence de tels produits » 

Invité de France 24, le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud, a fait le bilan de l’étendue des dégâts après les explosions qui ont secoué la ville le 4 août dernier. Pollution, bâtiments qui menacent de s’effondrer, potentielle reconstruction de la ville et sanctions, l’ancien juge qualifie finalement cet incident de « génocide contre les Libanais ».

 « Beyrouth est actuellement une ville détruite, comme si elle avait reçu une petite bombe nucléaire », a-t-il déclaré à l’antenne de la chaîne. Le bilan matériel est actuellement difficile à estimer en raison de l’étendue de l’incident. Une chose est sûre, la moitié des immeubles de la ville ont été touchés, et les Libanais courent un grand danger en raison des débris qui tombent. En effet, les débris de l’incident continuent à faire des blessés. À cet effet, la population s’était activée depuis l’explosion pour nettoyer les rues à coup de balai. Les images de cet élan de solidarité ont d’ailleurs fait le tour de la Toile et ému le monde entier.

Le peuple en colère
Face à la colère des citoyens qui « trouvent que les autorités ne font pas assez », le gouverneur confie que « l’État n’est pas habitué à gérer ce genre de catastrophe » d’une ampleur sans précédent. « L’étendue est tellement grande que ce qui est accompli semble futile ». De plus, les moyens à disposition sont limités ajoute-t-il, les autorités seraient dépassées et toujours sous le choc, quelques jours seraient nécessaires pour permettre de « reprendre des forces, intervenir et aider les gens ». Par ailleurs, quelque 300.000 personnes se retrouvent actuellement sans abri, des domiciles leur auraient été fournis pour l’hébergement, mais les résidents refuseraient de les quitter par crainte de se faire cambrioler ou d’un effondrement de leur domicile. Quant aux aides internationales, la municipalité de Beyrouth n’aurait, à ce jour rien reçu, ces dernières sont gérées directement par les instances de l’État.

Enfin, le gouverneur s’est vu questionner sur la problématique de la pollution. « On pensait qu’il y avait une contamination radioactive, mais il s’agit en réalité d’une pollution chimique résultant du chlore, c’est quasiment impossible de régler ce genre de pollution qui par ailleurs a été emporté par la mer ». Il s’agit finalement, selon lui, d’une pollution pas très élevée, du moins acceptable, bien qu’aucune étude n’ait été menée pour le moment a-t-il laissé entendre. Il explique alors que la priorité est de sortir les quelques dizaines de personnes toujours bloquées sous les décombres, avant de s’attaquer à la question de la pollution de l’air. Une chose est sûre, les responsables devront payer le prix fort pour cet incident a-t-il affirmé, ajoutant qu’il ignorait la présence de tels matériaux sur le port puisque ce dernier est indépendant. D’autres produits dangereux pourraient être stockés ailleurs, mais les instances seraient actuellement en investigation pour s’en assurer et éviter que cela se reproduise.

À ce jour, il affirme qu’il serait impossible d’estimer le coût de la reconstruction de la ville, qu’il ne s’agit pas que d’une reconstruction matérielle, mais également économique.

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