Hijab running : Decathlon renonce à sa commercialisation en France

Par Khadija Skalli

La polémique autour du voile sportif de Decathlon monte et prend une ampleur politique. Face à cette pression, l’enseigne française annonce la suspension de la commercialisation de son hijab running dans l’Hexagone.

Face à la pression, Decathlon fait marche arrière et renonce à la commercialisation de son produit « hijab running » en France. L’enseigne française s’est fendue hier mardi 26 février d’un communiqué dans lequel elle annonce la suspension de son projet.

« Face à la violente polémique suscitée et aux menaces proférées qui dépassent de loin notre volonté de répondre aux besoins de nos utilisateurs, notre priorité est de retrouver une situation apaisée. Dans ce contexte, nous suspendons notre projet de commercialisation de ce produit en France par souci de garantir la sécurité de nos coéquipiers », affirme le groupe français.

Ce couvre-tête qui devait être commercialisé en mars dans la gamme de course à pied Kalenji, ne sera finalement pas vendu dans l’Hexagone.

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Ce voile a suscité une vive polémique et déclenché une vague de haine et de harcèlement sur les réseaux sociaux. Decathlon est en effet devenu la cible d’insultes. « Notre service client a reçu plus de 500 appels et mails depuis ce matin (mardi). Nos équipes dans nos magasins ont été insultées et menacées, parfois physiquement », regrette la marque française sur Twitter.

« Notre mission est de créer, par des sportifs pour tous les sportifs, des produits techniques aux prix les plus justes, partout dans le monde. C’est dans cet esprit que nous avons co-développé ce couvre-tête (« hijab » Kalenji) à partir des besoins exprimés par nos utilisatrices marocaines », explique Decathlon dans son communiqué.

Ce « hijab » de sport est apprécié au Marorc. Pour répondre aux besoins de ses clients, Decathlon avait décidé de lancer ce produit dans l’Hexagone. Cependant, l’opposition est très violente.

La controverse autour de ce hijab running prend une dimension politique. Des personnalités politiques montent au créneau pour fustiger la marque. La ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn a d’abord souligné qu’un tel produit n’était « pas interdit par la loi ». Ajoutant aussitôt : « C’est une vision de la femme que je ne partage pas. J’aurais préféré qu’une marque française ne promeuve pas le voile », rapporte le monde.fr

Sur Twitter, Aurore Bergé, députée des Yvelines et porte-parole de La République en marche (LRM),  insiste que « Le sport émancipe. Il ne soumet pas. Mon choix de femme et de citoyenne sera de ne plus faire confiance à une marque qui rompt avec nos valeurs. »

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