Hydrogène vert, un positionnement d’avenir pour le Maroc et le Chili

Des experts marocains et chiliens ont exposé, mardi, les avantages de la technologie dite « Hydrogène vert » comme antidote au réchauffement climatique, soulignant les potentialités du Maroc et du Chili pour se positionner en tant que leaders dans ce domaine.

Lors d’un séminaire à distance organisé par l’ambassade du Maroc au Chili, en coordination avec le Centre culturel Mohammed VI pour le dialogue des civilisations au Chili, les intervenants ont mis l’accent sur les atouts des deux pays pour développer la filière prometteuse de l’hydrogène vert et sur les feuilles de route élaborées par le Maroc et le Chili pour accélérer l’appropriation de cette technologie d’avenir.

Mme. Javiera Aldunate, du ministère chilien de l’énergie, a mis en avant le « potentiel énorme » dont dispose le Chili en termes de production d’énergies renouvelables, soulignant que son pays est en mesure de produire « 60 fois plus d’énergies renouvelables » que ce qu’il en produit actuellement (solaire, éolien, hydroélectrique …etc).

Elle a fait savoir que « le coût de l’hydrogène vert au Chili est le moins cher au monde », ce qui encourage cette ambition du Chili de devenir leader en Amérique Latine en matière d’investissement dans cette technologie.

Avec ses 18 projets d’hydrogène vert mis en marche pour un investissement total de 12 millions de dollars, le Chili projette d’exporter cette énergie à l’horizon 2030.

Le directeur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique au ministère marocain de l’énergie, des mines et de l’environnement, Mohamed Ouhmed, a souligné les engagements pris par le Maroc pour atténuer les changements climatiques, notant dans ce sens la révision à la hausse des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de decarbonisation de l’industrie.

→ Lire aussi : Hydrogène vert : le Maroc, futur champion mondial ?

M. Ouhmed a indiqué qu’une centaine de projets sont soit opérationnels, soit en cours de développement dans les filières solaire, éolienne ou hydraulique et qui ont donné des résultats « très satisfaisants » qui se sont traduits par une contribution à hauteur du 1/5 de production électrique d’origine renouvelable.

S’agissant de l’hydrogène vert, M. Ouhmed a indiqué que le Maroc est qualifié pour « devenir un acteur clé dans le développement de cette technologie » grâce à ses d’atouts importants, tant au niveau de ses infrastructures que de son tissu industriel, en plus de sa situation géographique optimale et ses interconnexions électriques.

La feuille de route du Maroc pour le développement de l’hydrogène vert est composée de trois axes essentiels : l’appropriation des technologies nécessaires, le développement du marché et de la demande et enfin le volet investissement et approvisionnement.

Le directeur de la coopération et du développement international de MASEN (Moroccan Agency for Sustainable Energy), Ali Zerouali, a indiqué que la stratégie marocaine de l’hydrogène vert s’appuie sur les réalisations qui ont été accomplies au cours de la dernière décennie.

M. Zerouali a souligné les « similarités » entre le Maroc et le Chili en termes de visions, de stratégies et de géographies, ce qui offre des « opportunités pour étendre notre coopération » dans ce domaine.

Selon lui, au niveau international, le Maroc et le Chili « sont identifiés parmi les pays qui ont le meilleur potentiel de production d’hydrogène vert » en termes de capacités et de compétitivité.

Samir Rachidi, chef du département hydrogène, stockage et bioénergie de l’Institut de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles (IRESEN), a indiqué que la feuille de route sur l’hydrogène vert a permis « d’identifier les axes de travail et les priorités », précisant que les applications sur le court terme sont relatives à l’export, qui est le principal élément porteur de cette technologie, et à l’industrie nationale, notamment les phosphates.

Les autres intervenants se sont attardés sur les stratégies nationales, respectives du Maroc et du Chili pour développer la technologie de l’hydrogène vert, qui est un « vecteur important pour la réactivation économique durable » et pour une transition énergétique réussie dans les domaines de transport et de l’industrie.

Grâce à son potentiel, le Maroc est en mesure de capter 2 à 4 % du marché mondial de l’hydrogène vert et se convertir en un exportateur à l’horizon 2030.

Les deux pays sont promis à une coopération renforcée dans le domaine de l’hydrogène vert qui est à même de les convertir en des centres régionaux de production et de commercialisation d’énergies renouvelables, particulièrement l’hydrogène vert.

Les bases de cette alliance ont été jetées avec la signature, en novembre 2016, d’un accord de coopération entre Corfo (Corporación de Fomento de la Producción-organisme étatique chilien, créé en 1939, chargé du développement et d’aide à la création de l’industrie nationale) et MASEN en vue d’impulser l’industrie solaire, la recherche et développement et l’exécution de futurs projets en matière d’énergies renouvelables entre le Chili et le Maroc.

( Avec MAP )

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