Ils nous ont quittés en 2019

L’année 2019 a été marquée par la disparition de plusieurs personnalités marocaines qui ont contribué, chacun dans son domaine, au rayonnement du Royaume. Ces intellectuels, hommes politiques, sportifs et artistes sont parvenus à graver leurs noms en lettres d’or dans l’histoire du pays et ont laissé une empreinte indélébile dans l’esprit des Marocains.

Dans le domaine politique, l’ancien ministre et ex-ambassadeur Badreddine Senoussi est décédé le 05 décembre à l’âge de 86 ans. Le défunt avait occupé plusieurs postes, notamment directeur du Cabinet royal sous le règne de feu SM Hassan II, ambassadeur dans plusieurs pays et ministre, outre des missions parlementaires. Il était aussi président de la municipalité de Youssoufia. Né en 1933, feu Senoussi s’est également engagé dans l’action sociale en créant la fondation Hassan Senoussi des œuvres sociales, le centre Dar Al Amane pour la femme et l’enfant, une école primaire et un centre de formation professionnelle à Tabriquet à Salé. L’ancien ministre de la Santé, Tayeb Bencheikh, est décédé, le 20 mai à Rabat à l’âge de 81 ans des suites d’une longue maladie. Membre fondateur du Rassemblement national des indépendants (RNI) et membre de son conseil exécutif pendant 30 ans, feu Bencheikh a occupé plusieurs postes au sein du gouvernement, dont celui de ministre chargé du plan et développement régional (1979-1982), ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires économiques (1983-1985) et ministre de la santé (1985-1992). Il a été également membre de la Chambre des Représentants de 1977 à 1984.

Abdellah Kadiri, ancien ministre et secrétaire général du Parti national démocrate (PND), a tiré sa révérence le 24 septembre à l’hôpital militaire de Rabat, à l’âge de 83 ans, des suites d’une longue maladie. Membre fondateur du PND en 1982 jusqu’à la fusion du parti en 2009 avec d’autres formations politiques, le défunt était ministre du Tourisme en 1991. Il a été élu représentant au parlement de la circonscription de Berrechid pendant plusieurs mandats législatifs ainsi que président du conseil de la ville éponyme. Feu Kadiri était colonel au sein des Forces Armées Royales (FAR) avant de se lancer dans la politique. Il a créé en 2009 le Parti national démocrate.

Le président de la communauté juive de Fès, Oujda et Sefrou, Armand Guigui, est décédé le 01 décembre à Rabat après une longue maladie. Mort à l’âge de 86 ans, le défunt était réputé pour son militantisme associatif et ses actions sociales en faveur des démunis, notamment quand il était médecin à Fès.

Dans le domaine culturel, littéraire et du journalisme, le romancier marocain spécialisé dans le roman policier, Miloudi Hamdouchi, est décédé le 30 août à Dar Bouazza, dans les environs de Casablanca à l’âge de 70 ans des suites d’une longue maladie. Le défunt a entamé sa vie professionnelle entre Rabat et Tanger dans les services de la Direction générale de la sûreté nationale, où il a gravi les échelons pour atteindre des postes de responsabilité, avant de se reconvertir dans l’enseignement et la recherche et de se prêter à l’écriture. Feu Hamdouchi a enrichi la littérature marocaine avec une dizaine d’œuvres parmi lesquelles figurent le roman « Le poisson aveugle » qui a fait l’objet d’une adaptation cinématographique, « Relation privée », « Les griffes de la mort », « La Sainte Janjah » encore « Oum Tariq », ainsi que d’autres publications ayant trait au domaine juridique. Le regretté s’évertuait à résoudre les énigmes criminelles qu’il a eues à élucider au cours de sa carrière et s’est distingué dans le domaine académique avec les études qu’il a réalisées en sa qualité de professeur spécialisé en droit pénal et en criminologie.

Le journaliste et militant des droits de l’Homme Mustapha Iznasni est décédé le 18 novembre à Rabat, à l’âge de 80 ans. Né à Tétouan en 1939, M. Iznasni était titulaire d’un diplôme en sciences sociales de l’Université de Sofia (Bulgarie). Il fut également rédacteur en chef du journal « Al Kifah Al Watani » de 1965 à 1967, puis rédacteur au quotidien « Al Alam ». Le défunt, qui faisait partie de la composition du Conseil consultatif du CNDH entre 2007 et 2011, a occupé de 1970 à 1971, les postes de secrétaire de rédaction à l’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), ainsi que d’attaché de presse et de chargé d’affaires à l’Ambassade du Maroc à Nouakchott en 1975. Ancien directeur des quotidiens « Al Mithaq Al Watani » et « Al Maghrib » et ancien membre du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), M. Iznasni était un ancien membre du bureau national de l’Union des écrivains du Maroc (UEA) et aussi membre fondateur de l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme (OMDH).

L’écrivain, journaliste et chroniqueur Lotfi Akalay est décédé le 18 décembre à l’âge de 76 ans. Natif de Tanger en 1943, feu Akalay, qui a étudié les sciences politiques à Paris, était connu pour ses chroniques humoristiques publiées par le quotidien Al Bayane entre 1990 et 1994. Il a également écrit des articles pour La Vie Économique, le mensuel Femmes du Maroc et l’hebdomadaire international Jeune Afrique. En 1996, il avait publié aux éditions Seuil son premier roman, intitulé « Les Nuits d’Azed » qui a été traduit en huit langues. En juin 1998, il publie « Ibn Battouta, Prince des Voyageurs » aux éditions casablancaises Le Fennec, passionnant récit de voyages du « premier touriste du monde ». En 2014, le regretté a publié aux éditions Frogeraie « Conversations Avec Ibn Battouta », des dialogues pleins d’humour entre l’auteur et cet infatigable voyageur du 14è siècle, illustrés par des collages réalisés par les enfants des écoles de Tanger.

Le directeur de l’hebdomadaire « Al Ousboue Assahafi » est décédé le 28 décembre à l’âge de 83 ans des suites d’une longue maladie. Natif de la ville de Fès, M. Alaoui a travaillé pendant de longues années dans le domaine du journalisme, où il a côtoyé plusieurs générations. Le regretté était fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale avant d’épouser le métier de journaliste pendant de longues années et de gravir les échelons, pour occuper notamment les postes de rédacteur en chef et de directeur de l’hebdomadaire « Al Ousboue Assahafi ». Il était connu par sa rubrique « Alhaqiqa Addaiâa » (la vérité perdue, ndlr), publiée chaque semaine.

Les anciens journalistes de l’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), El Saïd Bendriss, Abderrahmane Kassou, Mokhtar Gariout, Ahmed Bounajma, se sont éteints respectivement le 27 octobre, le 09 octobre, le 26 juin et le 29 mai.

Dans le domaine artistique, l’acteur marocain Abdellah Amrani a rendu l’âme le 14 mai à l’âge de 78 ans des suites d’une maladie. Icône du grand et du petit écran marocain, le natif de Marrakech avait rejoint la troupe du « Théâtre national » qui regroupait une pléiade des meilleurs acteurs marocains. Feu Amrani est connu pour ses rôles dans de nombreux films et sitcoms à succès, dont « Les amis d’hier » (1997), « Taif Nizar » (2002), « La symphonie marocaine » (2006) et « L’orange amère » (2006).

L’acteur marocain Abdelaziz Boualil connu sous le nom de « Aziz Maouhoub » est décédé le 03 mars à l’âge de 81 ans, des suites d’une maladie. Le défunt, considéré comme l’une des icônes du cinéma et de la télévision au Maroc, est né à Marrakech le 02 mars 1939. Il est lauréat de l’École des acteurs et du théâtre en 1962. Feu Maouhoub, qui a contribué à la création du Syndicat national des professionnels du théâtre, a participé à plusieurs œuvres notamment la série « Chajart zawiya » en 2003 et « Khat rajâa » en 2005, en plus de plusieurs pièces de théâtre. En 2015, il a été décoré par SM le Roi Mohammed VI du Wissam Al Moukafaa Al Watania de 2ème classe (Commandeur).

L’acteur marocain Mahjoub Raji s’est éteint le 18 avril à l’âge de 79 ans. Né en 1940, le défunt, qui compte parmi les plus anciens acteurs de la scène artistique au Maroc, a entamé sa carrière très jeune à travers des représentations de théâtre. Visage emblématique de la télévision marocaine, l’artiste est connu pour ses apparitions dans plusieurs séries télévisées comme « Men Dar Ldar », « Nsib Lhajj Azzouz » ou autres films à succès comme « Lalla Hobbi », « La symphonie marocaine » et « Ali, Rabiaa et les autres ». Très apprécié par le public marocain, Feu Raji est le premier artiste à avoir présenté aux téléspectateurs marocains des monologues, comme « Lhammam » dès 1980 ou encore « Tberguig » et « Kolha w Halo ».

Le chanteur-compositeur, Hassan Mégri, membre du célèbre groupe musical les « Frères Mégri », est décédé le 14 juillet à l’âge de 77 ans, des suites d’une longue maladie. Né en 1942 à Oujda, Hassan Mégri, créateur du groupe Mégri, composé de Hassan, Mahmoud, Younès et Jalila, a réussi à donner un nouveau souffle à la chanson marocaine. Homme aux talents artistiques multiples, Mégri est à la fois auteur, compositeur, interprète, artiste peintre et chercheur assidu dans la calligraphie iconographique persane. Fondateur du Comité national de la musique, le défunt avait été distingué d’une médaille d’Or décernée par l’Académie « Arts-Sciences-Lettres » de Paris et de la « World medal of freedom » octroyée par The American Biographical Institute.

L’actrice marocaine Amina Rachid est décédée le 26 août à l’âge de 83 ans, des suites d’une longue maladie. L’artiste marocaine, considérée comme l’une des icônes du théâtre, du cinéma et de la télévision dans le Royaume, est née le 11 avril 1936. Elle a entamé sa carrière par le théâtre et la radio nationale au début des années 60. Dès 1955, feue Amina Rachid a fait son entrée dans l’arène du 7ème art avec le film « Le médecin malgré lui » du réalisateur français Henry Jacques, une production franco-maroco-égyptienne. Ce film a été tourné aux jardins des Oudayas et Dar Essalam à Rabat avec la participation d’un nombre de comédiens égyptiens. Amina Rachid a également participé dans plusieurs films dont les plus célèbres sont « A la recherche du mari de ma femme » de Mohamed Ben Abderrahmane Tazi (1993), « Lalla Houbi » du même réalisateur (1996), « Destin d’une femme » de Hakim Nouri (1998), « Elle est diabétique, hypertendue et refuse de crever » de Hakim Nouri (2000) et Les Anges de Satan » d’Ahmed Boulane (2007).

L’acteur, dramaturge et metteur en scène marocain Mohamed Khaddi est décédé le 02 septembre à Rabat à l’âge de 72 ans, des suites d’une longue maladie. Né à Salé en 1947, le défunt a étudié l’art dramatique à l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle à Rabat. Il a aussi effectué de nombreux stages au Centre marocain de recherches dramatiques, sous la direction du directeur de la Mission culturelle française à Rabat, René Lefourgue. Le défunt fut membre des troupes nationales du théâtre marocain « Al Maâmora » et du théâtre national Mohammed V. Il a dirigé, jusqu’à récemment, la troupe théâtrale d’aujourd’hui et de demain (Masrah lyaoum wa el ghade), à Salé.

L’artiste populaire Mohamed Louz a rendu l’âme le 23 octobre à l’âge de 60 ans des suites d’une longue maladie. Feu Louz est l’un des fondateurs du célèbre groupe Tagadda qui a marqué de son empreinte la musique ghiwanie dans les années 70 et 80. L’artiste a entamé sa carrière musicale avec le groupe « Lejwad » avant de rejoindre Tagadda, avec lequel il s’est fait connaître grâce à sa maestria de la taârija, puis de fonder son propre groupe de musique nommé « Louz ».

L’artiste marocain Ahmed Saâri est décédé le 22 septembre à Casablanca à l’âge de 75 ans. L’acteur fait partie de la première génération des dramaturges marocains. Il a commencé sa carrière artistique au théâtre à un jeune âge avec la troupe de théâtre marocaine qui comptait de nombreux vétérans du théâtre. En plus de la richesse de ses activités artistiques sur la scène théâtrale, le défunt a travaillé en tant que professeur de théâtre au Conservatoire municipal de Casablanca, où il a formé de nouvelles générations.

Le monde des affaires a perdu le résistant et Homme d’affaires Moulay Messaoud Agouzzal, qui a rendu l’âme le 06 octobre à l’âge de 89 ans. Né en 1930 à Ida Ougnidif, province de Chtouka Ait-Baha, cet autodidacte était opérateur économique exceptionnel qui a réussi à bâtir au lendemain de l’indépendance un conglomérat économique, diversifié et prospère. Dans les années 40, feu Messaoud Agouzzal s’était lancé dans une activité de négoce d’huile d’olive qui lui a rapporté beaucoup d’argent, puisqu’en 1956 il était devenu le premier exportateur d’huile d’olive vers l’Italie. Deux décennies plus tard, Moulay Messaoud va créer les « Huilleries de Meknès », puis en 1974 il va se lancer dans le secteur immobilier, mais l’ascension va venir lors de la vague de marocanisation, dans laquelle, Messaoud Agouzzal va racheter Chimicolor et Chimilabo. Le nom de Moulay Messaoud Ben Brahim Agouzzal était aussi lié à la résistance et à la lutte contre l’occupation. Le défunt est également connu pour avoir participé à la logistique déployée lors de la Marche verte.

Dans le domaine sportif, l’ancien joueur du Kawkab de Marrakech (KACM)-section football, Abdelkrim Zaidani connu sous le nom de « Krimou » est décédé le 15 février à l’âge de 88 ans. Le nom Abdelkrim Zaidani restera gravé à jamais dans l’histoire du KACM, en tant que joueur qui a contribué au rayonnement du club au niveau national dans les années 50, 60 et 70 aux côtés de footballeurs talentueux tels que Boumaaza, Mhamed Ben Saleh, Moulay Lahcen et Khaldi. Feu « Krimou » avait brillé avec le KACM de 1958 à 1975 notamment en remportant le premier titre du championnat national (1958), en plus de trois coupes du Trône successives (1963-1964-1965).

L’ancien international et joueur de l’AS FAR des années 60s et 70s, Abdellah El Amrani, surnommé « Bakha », est décédé le 14 avril à l’âge de 75 ans des suites d’une longue maladie. Le défunt a participé à plusieurs phases finales de la Coupe d’Afrique avec les Lions de l’Atlas, aux côtés de grandes légendes du football national. Il a également participé avec l’AS FAR à plusieurs compétitions nationales et continentales.

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