Immigration et réfugiés: l’Espagne épinglée par des ONG

 

 Deux rapports publiés en Espagne par des organisations non gouvernementales épinglent la politique du gouvernement conservateur sortant en matière d’immigration, qu’elles jugent attentatoire aux droits des réfugiés et des mineurs en particulier.

« L’Espagne loupe de manière retentissante » l’examen en matière d’accueil des réfugiés, écrit l’organisation britannique Oxfam Intermon, dans un communiqué publié jeudi. « Non seulement les politiques du gouvernement (de Mariano Rajoy) ne respectent pas les engagements pris, mais, dans bien des cas, elles violent les droits des personnes », accuse-t-elle.

Selon Oxfam, sur les 17.387 réfugiés que l’Espagne aurait dû accueillir depuis 2015 en vertu de ses engagements envers l’Union européenne, seuls 474 se trouvent réellement dans le pays.

« Le gouvernement doit abandonner cette attitude honteuse », a dénoncé une responsable d’Oxfam, Paula San Pedro, fustigeant également les coupes claires en matière d’aide humanitaire, de l’ordre de 67% entre 2011 et 2015.

L’Espagne avait fait face au milieu des années 2000 à une arrivée massive de migrants à bords d’embarcations de fortune et mis en marche un « Plan Afrique » en passant des accords avec les autorités locales, visant à accroître les contrôles dans les pays d’origine en échange d’un renforcement de l’aide.

Oxfam dénonce le refoulement de candidats à l’asile à qui le droit de formuler une demande est refusé, en particulier aux abords des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Maroc.

Du coup, les migrants doivent emprunter « des routes plus dangereuses et qui enrichissent les mafias », a assuré Mme San Pedro.

Mercredi, le Service jésuite d’attention aux migrants (SJM) a aussi diffusé un rapport annuel sur les Centres de rétention pour étrangers, dénonçant les rétentions abusives de personnes qui de toutes manières ne peuvent être expulsées, comme les mineurs.

Ces centres accueillent essentiellement des étrangers n’ayant pas de titre de séjour et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. Mais, selon l’ONG on y trouve aussi des malades, des victimes de traite, des mineurs et des demandeurs d’asile…

L’Espagne est régulièrement critiquée à ce sujet par les ONG de défense des droits de l’Homme, y compris par son propre Défenseur du peuple qui a dénoncé en juin l’absence de transposition de directives européennes en matière de droit d’asile.

Interrogée par l »AFP une porte-parole du ministère de l’Intérieur a assuré que l’Espagne « tient ses engagements » concernant les 17.000 réfugiés dont l’accueil était prévu sur deux ans par un accord avec Bruxelles.

Selon une source ministérielle, « d’ici quelques semaines l’Espagne dépassera les 586 » prévus dans une première phase.

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