In Memoriam : journaliste au long cours El Hadi Benyezzar n’est plus

Il est parti dans la discrétion, peut-être le clope au bec comme nous avions coutume de le voir ! Il nous a quittés sans jamais se départir de sa dignité et de sa noblesse. Et au fond, jusqu’à aujourd’hui, très rares savaient qu’il vivait avec la malédiction qu’est cette maladie qui fauche  et dont on ne prononce jamais le nom, par pudeur, par effroi ou écœurement. El Hadi Benyezzar, journaliste de la première génération, était un homme de caractère, de principes aussi, mais un professionnel qui en imposait.

Venu d’Algérie il y a au moins trente ans, il a pris ses marques au Maroc dont il avait fait sa seconde patrie. Il ne le cédait en rien, en termes de rigueur professionnelle et de compétences, à ses confrères. Sans doute, était-il plus au fait des choses et des techniques que beaucoup d’autres. Son carnet de note, son calepin et son stylo dans ses mains, El Hadi était à l’affût de l’information. Il était impertinent dans la pertinence pour poser les questions qui « gênent » dans les conférences de presse, il était aussi précis et peu complaisant, il maîtrisait ses dossiers et forçait l’admiration des opérateurs du tourisme qu’il connaissait très bien pour les avoir fréquentés et accompagnés des années durant.

Journaliste, reporter, analyste pour le compte de « La Vie touristique » et « La Vie industrielle » – dont le propriétaire est notre ami Ahmed Zeghari – , ensuite pour le magazine « Tourisme et gastronomie » de nos confrères Mustapha Traï et Mustapha Amal, El Hadi incarnait cette exigence suprême du journalisme : l’amitié et la distance. La maîtrise des sujets traités était son point fort, l’amitié respectueuse sa marque et son blason. On vient de mesurer, non sans serrement du cœur, la grande solitude dans laquelle il a vécu les derniers mois avant son décès, on imagine aussi le cours des ultimes moments, son combat perdu, mais sa dignité préservée et défendue jusqu’au dernier soupir…

Un journaliste au long cours est mort, après avoir lutté contre le cruel destin, l’irascible fatalité qui n’épargne personne. Notre ami, notre confrère et un spécialiste reconnu du secteur touristique, un homme de combat aussi. A nos confrères de cette corporation de plus en plus fragilisée, nous présentons nos condoléances attristées.

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