Incident dans le gazoduc Medgaz : l’Espagne écarte les surenchères de l’Algérie

Le groupe énergétique algérien Sonatrach a annoncé le 24 juillet que l’approvisionnement en gaz de l’Algérie vers l’Espagne via le gazoduc Medgaz avait subi une « interruption momentanée » en raison d’une panne enregistrée du côté espagnol. Aussitôt, les autorités espagnoles ont démenti la version de la direction générale de Sonatrach concernant l’incident.

 

« Un incident s’est produit du côté espagnol, tard le dimanche 24 juillet matin, dans le gazoduc Medgaz, qui relie l’Algérie à l’Espagne, provoquant une interruption momentanée de l’approvisionnement en gaz » du territoire espagnol, a indiqué Sonatrach dans un communiqué.

« Les équipes techniques espagnoles travaillent sur place pour effectuer les réparations nécessaires et rétablir l’approvisionnement en gaz de l’Espagne dès que possible », poursuit la note.

Enagás, le responsable du système gazier espagnol, a déclaré dans un communiqué de presse qu' »à aucun moment le flux de gaz arrivant en Espagne en provenance d’Algérie via Medgaz n’a été interrompu (dimanche) ».

« Dans le système gazier espagnol, il n’y a eu aucun effet sur la sécurité de l’approvisionnement, il n’y a eu aucune raison technique qui a produit cette situation, et aucune action n’a été nécessaire pour la résoudre », a poursuivi la société.

« Cet après-midi (lundi 25 juillet), selon les informations reçues de Medgaz, lors de travaux de maintenance de routine à la station de compression de Beni Saaf, il y a eu un arrêt temporaire – d’une durée de deux heures – des flux qui partent de l’usine algérienne vers la connexion internationale d’Almeria », a déclaré Enagás.

« Cela a provoqué une diminution – qui ne cesse pas – des flux d’entrée en Espagne par le biais de cette liaison internationale. Le problème a été résolu et les flux se rétablissent normalement. Le débit minimum était de 704 000 Nm/h », a conclu le gestionnaire de gaz espagnol.

Les importations de gaz algérien par l’Espagne ont fortement chuté ces derniers mois, alors que les tensions s’intensifient entre Alger et Madrid.

L’Espagne rétablit la vérité

La réponse espagnole a été rapportée par le quotidien espagnol El Mundo, qui a indiqué que le ministère espagnol de la Transition énergétique a reconnu une panne, mais « de courte durée » à la centrale de Beni Saif en Algérie. « Vers 12h30, les débits d’entrée ont été réduits de 200 000 Nm3/h à 704 000 Nm3/h », explique ainsi la source citée par El Mundo en soulignant que le flux d’approvisionnement en gaz naturel a été « rétabli et normalisé » balayant ainsi d’un revers de main les informations de la direction générale de Sonatrach.

Les informations d’El Mundo ont été, par la suite, confirmées officiellement par Enagas, qui aaffirmé ce lundi 25 juillet dans un communiqué qu « à aucun moment le flux de gaz arrivant en Espagne depuis l’Algérie par Megaz n’avait cessé aujourd’hui », mais simplement « diminué ».

Pour rappel l’Espagne importait la majeure partie de son gaz d’Algérie, principalement par Medgaz, qui relie la péninsule ibérique aux gisements de gaz exploités par Sonatrach.

Selon l’opérateur du réseau gazier espagnol, 24,4% du gaz importé par l’Espagne provenait de Russie en juin, contre 29,6% des États-Unis.

L’Algérie, qui a longtemps été le principal fournisseur du pays, n’a représenté que 21,6% de ses importations.

Les autorités algériennes sont en colère contre l’Espagne depuis que le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez a décidé en mars de soutenir le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, afin de mettre fin à une crise diplomatique de près d’un an entre Madrid et Rabat.

En réponse à ce changement d’attitude dans la position traditionnellement neutre de Madrid, les autorités algériennes ont suspendu début juin un traité de coopération avec l’Espagne.

La question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis des décennies le Maroc – qui contrôle 80% de la région – aux séparatistes du Front Polisario, soutenu par Alger.

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