Inflation : Polémique entre Baitas et les meuniers sur une « subvention » sur le prix du pain

La Rédaction

La conjoncture mondiale faite d’une inflation sur les prix commence à faire du bruit dans certains secteurs d’activités. Ainsi, l’association des boulangers et pâtissiers a décidé d’apporter une réponse au porte-parole du gouvernement Baitas, selon lequel l’Etat contribue au prix cible de 1,20 dirham par pain par des subventions directes. Cette situation tombe au même moment où on note le balbutiement des transporteurs logistique sur la hausse du transport en raison de la montée du prix du carburant.

Sur fond d’inflation réelle et perçue, en hausse dans le pays, une polémique oppose le porte-parole du gouvernement Mustapha Baitas à l’Association marocaine des boulangers et pâtissiers.

Dans sa conférence de presse du 10 février 2022, à l’issue de la dernière réunion du conseil de gouvernement, le porte-parole du gouvernement a répondu à une question relative à la hausse des prix alimentaires que l’État dépense environ 50 millions de dirhams par mois en subventions pour maintenir le prix de pain à 1,20 dirhams le petit pain.

Dans un communiqué de l’association, également publié sur son compte Facebook. L’association déclare résister à l’impression que ses membres, boulangeries et confiseries, reçoivent des subventions directes. Pour elle « ce serait une erreur ». En effet, les membres de l’association au ne reçoivent aucune aide publique apte à maintenir le prix de référence du pain à 1,20 dirhams et ce sont eux qui supportent seuls tous les coûts et augmentations de toutes les composantes de la production de pain depuis 20 ans.

boulangerie

L’Association des Boulangers-Pâtissiers appelle à un soutien, compte tenu de son importance stratégique.

Dans ce contexte, elle demande également à l’État de créer de meilleures conditions-cadres pour l’industrie stratégique et, surtout, des campagnes pour une meilleure qualité de la farine produite et importée. Un comité pour réfléchir dans ce sens est nécessaire. Cet organisme devrait établir un « carnet de qualité » qui devrait contenir les spécifications des farines autorisées.

→ Lire aussi : Flambée du prix de gasoil : AMTL annonce la hausse du prix de transport de 20%

La seule subvention du gouvernement va à l’industrie de transformation dans les moulins, a indiqué les meuniers, soulignant que « la décision de relancer les étapes de production a mis en faillite le secteur de la boulangerie », et « cela malgré les subventions au secteur céréalier, celles du Plan vert, qui sont estimés à environ 800 milliards de dirhams ». Les boulangers appellent également à la promotion du secteur de la boulangerie car il est d’une importance stratégique, contribue à l’emploi et produit une denrée importante pour le système alimentaire marocain.

Prix du pain pour la paix sociale

Le Maroc tente depuis des années de réduire les subventions dans le pays et, comme le demande le FMI, de libéraliser de plus en plus la tarification des produits auparavant classés comme stratégiques. De grandes parties du pays sont caractérisées par des différences sociales et économiques majeures. De plus, le pain et les produits céréaliers en général ont une grande importance dans la vie quotidienne et l’alimentation des gens. Dans le même temps, l’État surveille de près les prix du pain, car les prix du pain en particulier ont provoqué des troubles et des révoltes dans le monde entier et au sein du monde arabo-africain, par exemple en Égypte en 2011.

Aujourd’hui, le Maroc tente de libéraliser le prix du pain dans de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et de production, mais souhaite l’aborder avec prudence. Une première expérience a été acquise à l’avance en réduisant les subventions aux carburants, ce qui a eu un impact sur les coûts de transport et donc sur de nombreux produits du pays sans déclencher de bouleversements sociaux. Cependant, le pain est un symbole politique plus puissant, c’est pourquoi l’association des boulangers et pâtissiers tient à attirer l’attention sur le fait que ses membres ne seraient pas tenus pour responsables des hausses de prix imminentes.

Le Royaume tente actuellement de créer les conditions-cadres pour réduire les subventions aux biens stratégiques comme certains aliments en créant un fonds de compensation sociale et en généralisant l’assurance sociale.

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