Initiative « Entreprises Climat Maroc », ou quand les patrons s’approprient la cause environnementale

Responsable d’une grande partie des émissions polluantes, le secteur privé est directement concerné par la question de la lutte contre les changements climatiques. 

Les entreprises sont aujourd’hui et plus que jamais appelées à apporter leur pierre à l’édifice de l’économie « propre ». C’est dans ce sens que l’« Initiative Entreprises Climat Maroc » a vu le jour en 2016, pour contribuer aux efforts visant à atténuer l’émission des gaz à effet de serre (GES) et à limiter le réchauffement de la planète.

Consciente de la nécessité de développer un modèle économique vert alliant croissance, prospérité et respect de l’environnement, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a lancé en 2016, l »Initiative Entreprises Climat Maroc ». Une action innovante visant à intégrer les risques et les opportunités climatiques dans les plans de développement des entreprises marocaines. Mais, qu’en est-il du bilan de la mise en œuvre de cette initiative, un an plus tard ?

Dans le cadre de cette initiative, qui s’articule autour de quatre axes fondamentaux, à savoir la sensibilisation, la formation, l’accompagnement et le développement, plusieurs ateliers de sensibilisation ont été organisés à l’intention des membres de la Confédération.

Chiffres et arguments concrets à l’appui, « des experts briefent les patrons sur les risques que représentent les changements climatiques pour leurs activités, leur expliquent que ce risque climatique peut être transformé en opportunité économique et leur proposent des solutions techniques et financières dans ce sens », a indiqué le directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMME), Said Mouline, dans une déclaration à MLJ.

Pour accompagner les entreprises dans cette démarche, la CGEM a publié un guide « Entreprises Climat Maroc » qui contient nombre de données mettant en garde contre l’impact des changements climatiques, ainsi que des conseils, orientations et pistes d’action pour contribuer à la lutte contre ce fléau, a fait savoir M. Mouline, également président de la Commission énergie, climat et économie verte à la CGEM.

Évoquant les mécanismes mis en place par les entreprises marocaines pour atténuer leurs émissions de GES, le responsable a précisé qu’ »il y a des secteurs proactifs qui ont déjà intégré l’efficacité énergétique, l’utilisation des énergies renouvelables ou encore la valorisation des déchets pour réduire les nuisances environnementales, notamment les secteurs des mines, des cimentiers, de la sidérurgie et l’agro-alimentaire ». 

« D’autres secteurs ont réalisé des initiatives et des projets leaders au niveau mondial », s’est-il félicité.

Le directeur de l’AMME a mis également en avant la « Climate innovation Start’up », organisée par la CGEM dans la zone verte lors de la COP22 à Marrakech.

Cette initiative, qui se veut un incubateur des projets innovants portés par de jeunes entrepreneurs résolument acquis à la cause environnementale, s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement prodigué aux start-up et petites entreprises pour les encourager à adhérer à la dynamique du développement durable, a-t-il expliqué.

Toutes ces actions, a ajouté M. Mouline, ont été mises en place dans le cadre de l »’Initiative Entreprises Climat Maroc« , lancée par la CGEM pour sensibiliser le secteur privé aux risques des changements climatiques et montrer qu’on peut non seulement agir sur ces risques, mais aussi les transformer en opportunités.

Dans ce sens, le directeur général de l’AMEE, a indiqué que la CGEM a très tôt intégré le volet environnemental dans sa stratégie, en créant une commission dédiée à ce secteur depuis le début des années 2000.

Selon M. Mouline, la CGEM a réussi, lors de la COP21 et surtout la COP22, à susciter un élan de mobilisation des patrons dans différents secteurs d’activité, non seulement au niveau national, mais aussi à l’échelle internationale puisqu’elle a pu réunir une cinquantaine de patronats du monde entier qui ont tous paraphé la déclaration de Marrakech.

« C’est avec ce même enthousiasme que la CGEM continuera son action en vue de mobiliser les confédérations, faire en sorte que le secteur privé soit plus écouté lors des négociations et des prises de décision et mettre en avant l’importance du partenariat public-privé, indispensable pour une transition climatique réussie », a-t-il conclu.

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