Iran: internet reviendra quand il ne sera plus « utilisé à mauvais escient »

Le gouvernement iranien a fait savoir mardi que l’Etat mettrait fin à sa coupure d’internet uniquement lorsqu’il sera certain que le réseau ne sera pas « utilisé à mauvais escient » pour de nouvelles émeutes.

La République islamique est pratiquement coupée du monde depuis samedi soir, après la mise en oeuvre d’une décision de restreindre drastiquement l’accès à internet, au lendemain de manifestations contre la hausse du prix de l’essence ayant rapidement dégénéré en heurts dans plusieurs dizaines de villes.

« De nombreuses professions et banques […] font face à des problèmes » du fait de la coupure du réseau « et nous avons essayé de résoudre ce problème », a déclaré le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabii, cité par l’agence semi-gouvernementale Isna.

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« D’après les informations dont je dispose, l’internet sera rétabli progressivement dans certaines provinces où il y aura l’assurance que le réseau ne sera pas utilisé à mauvais escient », a ajouté M. Rabii, rappelant que la décision de restreindre l’accès au réseau avait été prise par le Conseil suprême de la sécurité nationale.

« Nous comprenons que la population rencontre des difficultés » du fait de la coupure, mais la priorité, « dans les circonstances actuelles, est de maintenir la paix et la stabilité du pays », a encore déclaré M. Rabii.

Du fait du couvre-feu numérique, la situation, et en particulier le nombre de victimes après quatre jours de violences, reste très difficile à évaluer à l’échelle du pays.

« Soixante-cinq heures après la mise en oeuvre d’une coupure quasi totale de l’internet en Iran, quelques uns des derniers [liens avec l’extérieur] sont en train d’être coupés », a écrit sur son compte Twitter vers 10h30 GMT l’ONG NetBlocks.org, qui surveille la liberté d’accès à internet de par le monde.

« La connexion au monde extérieur a encore baissé [pour s’établir] à 4% de son niveau normal », ajoute NetBlocks.org.

En temps normal, l’accès à internet est largement filtré ou restreint pas les autorités: à l’exception d’Instagram et WhatsApp, les grands réseaux sociaux internationaux comme Facebook, Twitter ou Telegram ne sont accessibles qu’en utilisant un « réseau privé virtuel » (VPN), logiciel permettant de contourner la censure.

Avec AFP

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