Iran : L’autre face de la réalité déclarée du coronavirus

 

La principale force de l’opposition iranienne (PMOI / MEK) a annoncé dans l’après-midi du 21 mars 2020, que le nombre de morts dus au coronavirus s’élevait, désormais, à 8.800 dans 201 villes d’Iran. Selon de nombreuses informations venant de sources hospitalières, des autorités locales et du principal cimetière de Qom, le nombre de victimes dans cette ville dépasse les 1.300. Le nombre de décès dans la province de Guilan dépasse les 900, dans celle du Kurdistan 180, dans celle de Golestan 420, dans celle de Khouzistan 310, dans celle de Markazi 200, et dans celle de Kerman 60.

Les informations venant de Qom montrent malheureusement que 60 à 70 personnes meurent du coronavirus, chaque jour, et les morgues ne peuvent les recevoir. Les mollahs à Qom ont demandé aux responsables du cimetière de Behesht-e-Zahra, à Téhéran, d’enterrer certains de ceux décédés à Qom, mais la demande a été rejetée à cause du grand nombre de morts dans la capitale.

A Téhéran, au moins 1.250 victimes ont été enterrées au cimetière Behesht-e-Zahra, le 18 mars. Un grand nombre de victimes du coronavirus ont été inhumées ostensiblement pour d’autres raisons. Plusieurs employés de la morgue, dont cinq femmes, qui travaillaient dans des sections non désignées pour les victimes du coronavirus, ont été infectés par le virus. Plus de 100 personnes mortes sont amenées, chaque jour, à Behesht-e- Zahra. Un contrat pour creuser 10.000 nouvelles tombes dans le cimetière a récemment été signé.

Alors que d’autres pays, dans le monde, indemnisent les travailleurs et les employés pour qu’ils puissent rester chez eux, Hassan Rohani a déclaré sans vergogne : «C’est la conspiration des contre-révolutionnaires visant à arrêter les entreprises et l’activité économique en Iran. Nous ne devons pas laisser faire. Nous devons tous travailler dans le cadre des protocoles sanitaires.» En même temps, pour équilibrer ses propos, il a exhorté les gens à «rester chez eux pendant 10 à 15 jours, à ne pas voyager et à être prudents. Ce ne sera pas pour deux ou trois mois, si Dieu le veut, si nous sommes prudents, les circonstances changeront automatiquement d’ici le 1er avril 2020.»

De son côté, le vice-ministre de la Santé de Rohani a déclaré : «Nous nous débarrasserons de la maladie d’ici la fin juin si nous respectons les mesures préventives». Il a également ajouté que «la situation économique, sociale et culturelle de notre pays ne nous permet pas de mettre une ville en quarantaine. »

Mme Maryam Radjavi, la dirigeante de la Résistance iranienne a souligné que le principal obstacle à la lutte contre le coronavirus est l’incompétence de la dictature médiévale qui a pillé les ressources du pays pour la répression et le terrorisme, et pour poursuivre ses programmes nucléaires et de missiles balistiques antipatriotiques. Seule une partie des Fonds publics pillés, accumulés dans les cartels affiliés aux pasdarans ou à Khamenei, suffirait à couvrir les frais nécessaires pour assurer les mesures de prévention contre le coronavirus et payer les salaires des ouvriers, des infirmières, des enseignants et des employés afin qu’ils n’aient pas à aller travailler pour joindre les deux bouts.

Mutinerie dans deux prisons

Par ailleurs, Dans la soirée du 20 mars 2020, des détenus de la prison centrale d’Aligoudarz, qui risquaient d’être exposés au coronavirus, se sont mutinés et ont désarmé des responsables pénitenciers et tenté de s’évader. Les affrontements entre les détenus et les gardiens se sont étendus à l’extérieur et des unités des pasdarans sont entrées en scène pour réprimer les prisonniers. Les affrontements se sont poursuivis pendant plusieurs heures. Plusieurs prisonniers ont réussi à s’échapper. D’autres ont été tués ou blessés quand les forces répressives ont ouvert le feu. Plusieurs gardiens ont également été blessés. Le jour d’avant, le 19 mars 2020, environ 250 prisonniers de la prison de Parsilon, à Khorramabad, s’étaient mutinés et, après avoir désarmé les gardiens, avaient réussi à s’échapper. Les gardiens et les forces répressives avaient ouvert le feu sur les évadés et en avaient tué un certain nombre. Alors que le nombre de victimes du coronavirus continue d’augmenter, quotidiennement, de manière exponentielle, des nouvelles alarmantes font état de la contamination de détenus, ce qui pourrait entraîner de nombreux décès parmi des centaines de milliers de prisonniers et provoquer une catastrophe majeure. Cependant, malgré les appels nationaux et internationaux, le fascisme religieux au pouvoir, en Iran, refuse de libérer la majorité des prisonniers, en particulier, les prisonniers politiques.

«Amnesty International appelle, une nouvelle fois, les autorités iraniennes à libérer, immédiatement, et sans condition tous les prisonniers d’opinion». «Personne ne devrait passer un seul jour en prison pour avoir exercé pacifiquement ses droits, et il est scandaleux que tant de prisonniers d’opinion restent injustement emprisonnés – y compris les défenseurs des droits de l’Homme et de nombreuses autres personnes détenues pour avoir participé à des manifestations pacifiques, en novembre 2019, et, en janvier de cette année» a ajouté Amnesty.

 

Par Hamid Enayat

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